Découvertes pour la vie

Les visages de la recherche en santé 2023

Titre

Arrêter la propagation du cancer du poumon

Un boursier Vanier à l’Université du Manitoba étudie la façon dont les cellules recyclent leurs mitochondries en vue de développer une nouvelle approche qui préviendrait la métastase du cancer du poumon.

« Les décès de mon père et de mon grand-père des suites du cancer ont suscité mon désir de poursuivre des recherches sur cette maladie et me motivent encore à ce jour. Ce que je préfère de mon métier de chercheur est le sentiment du devoir accompli qui me pousse à aller travailler chaque matin. Je me sens très privilégié de jouer un rôle dans les efforts collectifs de lutte contre le cancer du poumon. Mes recherches pourraient aider à développer de nouveaux traitements pour ralentir la propagation de cellules cancéreuses du poumon à d’autres organes chez les patients atteints de cette maladie. »

Javad Alizadeh
Boursier Vanier et candidat au doctorat
Université du Manitoba

Le cancer du poumon est le cancer le plus couramment diagnostiqué et celui associé au plus haut taux de mortalité au Canada. En effet, plus d’adultes au pays meurent des suites du cancer du poumon que des cancers du pancréas, du sein, du côlon ou du rectum réunis. La métastase, ou la propagation du cancer à d’autres parties du corps, est la principale cause de décès chez les patients atteints du cancer du poumon.

Javad Alizadeh, boursier Vanier et candidat au doctorat à l’Université du Manitoba, est déterminé à trouver un moyen de prévenir le cancer du poumon métastatique. Jusqu’à présent, ses recherches ont montré qu’une protéine en particulier, située dans les mitochondries, semble jouer un rôle crucial dans la métastase des cellules cancéreuses du poumon et leur migration vers d’autres organes. Le chercheur espère que cette découverte contribuera à l’élaboration de nouvelles approches permettant de diminuer la métastase du cancer du poumon et de prolonger ainsi l’espérance de vie des patients atteints de ce cancer au Canada.

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De la crise du virus H1N1 à la pandémie de COVID-19, ce réseau de collaboration en soins intensifs a tracé le chemin pour les essais cliniques en temps de crise sanitaire

« En jouant un rôle dans la réponse mondiale à la COVID-19, nous améliorons la vie des personnes les plus gravement touchées, tout en attirant l’attention sur une approche puissante pour améliorer les soins de santé pour les Canadiens gravement malades. »

Dr. John Marshall

Le Dr John Marshall a pris conscience de l’importance des essais cliniques interpandémiques après avoir vu échouer les lancements d’essais cliniques sur le virus H1N1 pendant la crise de 2009. En 2016, il a lancé l’essai Randomized Embedded Multifactorial Adaptive Platform trial in Community-Acquired Pneumonia (REMAP-CAP) afin de répondre au besoin d’essais cliniques proactifs – plutôt que réactifs – pour la préparation en cas de pandémie. Lorsque la pandémie de COVID-19 a été déclarée, le Dr Marshall a réorienté son essai multinational sur l’évaluation de traitements contre la forme grave de la COVID-19.

Le Dr Marshall est un défenseur de longue date de la recherche clinique menée en collaboration par plusieurs instituts. Il a été président du Groupe canadien de recherche en soins intensifs de 2005 à 2012, une expérience qui a accru sa confiance en la recherche collaborative. En 2008, des réseaux d’essais cliniques similaires de partout dans le monde ont formé une alliance libre, l’International Forum for Acute Care Trialists (InFACT). Ces réseaux ont joué un rôle crucial dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, comme précédemment contre l’épidémie de H1N1.

L’essai REMAP-CAP est une plateforme mondiale de recherche concertée. À ce jour, plus de 10 000 patients atteints de la COVID-19 ont été recrutés et l’essai a permis de démontrer les bienfaits des corticostéroïdes, des antagonistes des récepteurs IL-6 et des antiagrégants plaquettaires ainsi que les dangers de l’hydroxychloroquine. Les résultats ont d’ailleurs été pris en compte dans les lignes directrices de l’OMS et ont permis de changer la prise en charge clinique de la forme grave de la COVID-19.

Le financement de l’essai REMAP-CAP a été renouvelé par le Centre pour la recherche sur la préparation en cas de pandémie et d’urgence sanitaire des IRSC. Ces fonds représentent un soutien financier pour aller de l’avant, mais aussi un acte de reconnaissance envers l’équipe du Dr Marshall pour ses accomplissements dans le domaine de la préparation en cas de pandémie.

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Faire avancer la médecine de précision dans le diabète de type 1 axée sur les cellules bêta par l’étude du sexe biologique et de la génétique

« Nos travaux permettront de définir des cibles dans les cellules bêta qui améliorent la capacité de ces dernières à survivre et à maintenir la production d’insuline chez les personnes de chaque sexe. Il s’agit d’une première étape essentielle à l’élaboration de traitements adaptés à chaque sexe visant à améliorer la fonction des cellules bêta chez les personnes aux prises avec le diabète de type 1 ou à risque d’en être atteintes. »

Dre Elizabeth J. Rideout
Professeure agrégée, Département des sciences cellulaires et physiologiques de l’Université de la Colombie Britannique

Professeure agrégée au Département des sciences cellulaires et physiologiques de l’Université de la Colombie Britannique, la Dre Elizabeth Rideout est titulaire de la Chaire en science du sexe et du genre en génétique des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et a été nommée chercheuse¬-boursière de la Fondation Michael-Smith pour la recherche en santé en 2017. Le programme de recherche de la Dre Rideout vise à déterminer les gènes et les voies métaboliques qui contribuent aux différences entre les sexes au chapitre du métabolisme et des maladies métaboliques. Dans son laboratoire, la Dre Rideout se consacre notamment à l’étude des différences entre les sexes liées à la production d’insuline dans des conditions normales et stressantes, à l’aide de mouches, de rongeurs et de modèles humains.

La Dre Rideout est la chercheuse principale désignée d’un projet financé par la subvention d’équipe des IRSC et de FRDJ « Médecine de précision dans le diabète de type 1 » (DT1). Son équipe de laboratoire utilise des îlots humains et des souris pour définir, en collaboration avec les laboratoires du Dr James Johnson, du Dr Bruce Verchere, du Dr Peter Thompson et du Dr Dan Luciani, l’incidence du sexe et de la génétique sur l’insuline à toutes les étapes de sa production et de sa libération dans le contexte de la pathogenèse du DT1. L’équipe évaluera la perturbation des mécanismes de synthèse, de traitement et de contrôle de la qualité chez les personnes de chaque sexe aux prises avec le DT1. L’équipe examinera également les effets de la modulation des principales étapes de la production de l’insuline sur la fonction des cellules bêta et la progression de la maladie dans le modèle murin par excellence du DT1. L’équipe pourra ainsi déterminer quelles étapes sont perturbées dans les cas de DT1 et si ces dérèglements permettent de cerner les personnes à haut risque de diabète. Les connaissances produites permettront d’évaluer si ces étapes peuvent être ciblées en vue de prévenir et de traiter le DT1. L’équipe appliquera à toutes les données une analyse comparative entre les sexes, et c’est pourquoi ses travaux représenteront une avancée importante dans l’élaboration de stratégies de prévention et de traitement fondées sur le sexe pour le DT1.

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Redonner le pouvoir à tous les jeunes atteints du diabète par la médecine de précision – projet EVERYONE

« En réalité, il reste encore beaucoup à apprendre sur la médecine de précision, notamment pour en assurer une utilisation optimale et une mise en œuvre équitable. L’étude EVERYONE contribuera à mieux comprendre les facteurs physiologiques et sociaux à l’origine de l’hétérogénéité des résultats liés au diabète et permettra d’évaluer les méthodes utilisées en médecine de précision afin d’optimiser les soins pour les diabétiques. »

Dr Farid Mahmud
Professeur agrégé, Faculté de médecine de l’Université de Toronto; médecin, Division d’endocrinologie de l’Hôpital pour enfants de Toronto

Farid Mahmud est endocrinologue, professeur agrégé à l’Université de Toronto et chercheur associé à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto. Ses travaux portent sur la recherche clinique sur le diabète, plus particulièrement sur l’évaluation précoce et la prévention des complications de la maladie et les répercussions des déterminants sociaux de la santé sur l’issue du diabète. Le Dr Mahmud est le chercheur principal de multiples essais cliniques, notamment AdDIT (Adolescent Type 1 Diabetes Cardio-Renal Intervention Trial) et l’essai clinique novateur ATTEMPT (Adolescent Type 1 diabetes treatment with SGLT2i for hyperglycemia & hyperfiltration trial), qui est financé dans le cadre de la Stratégie de recherche axée sur le patient des IRSC. Il est également l’un des rédacteurs des directives de consensus sur les pratiques cliniques de l’International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes, publiées en 2022, qui fournissent des recommandations factuelles sur l’évaluation et le traitement des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de diabète dans le monde entier.

Le Dr Mahmud est le chercheur principal désigné du projet intitulé Redonner le pouvoir à tous les jeunes atteints du diabète par la médecine de précision – projet EVERYONE, qui a été financé par la subvention d’équipe des IRSC et de FRDJ « Médecine de précision dans le diabète de type 1 ». En plus de créer des connaissances sur la façon dont la diversité des facteurs génétiques, environnementaux et sociaux contribue aux différences dans la prise en charge du diabète de type 1, le projet a pour but de trouver des pistes d’amélioration aux résultats cliniques de tous les jeunes atteints du diabète de type 1. L’équipe de recherche suivra une approche personnalisée pour offrir des soins aux diabétiques à l’Hôpital pour enfants de Toronto et tirera parti d’autres pratiques régionales.

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La dynamique spatiotemporelle des lésions immunes et non immunes des îlots dans le contexte du diabète de type 1

« Nos travaux fourniront de nouvelles perspectives stimulantes sur l’échange bidirectionnel entre le processus auto-immun et les cellules bêta ainsi que son incidence sur les différences au chapitre de l’apparition et de la gravité du diabète de type 1 chez les personnes atteintes. Nous sommes persuadés que les apprentissages tirés des études jetteront les bases de l’élaboration de nouveaux traitements pour les patients à différents stades du diabète de type 1 et appuieront les objectifs de la médecine de précision. »

Dr Peter Thompson
Professeur adjoint, Département de physiologie et de physiopathologie de l’Université du Manitoba

Le Dr Thompson est professeur adjoint au Département de physiologie et de physiopathologie de l’Université du Manitoba et chercheur principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants du Manitoba. Son programme de recherche, récemment établi, porte sur la compréhension du diabète de type 1 (DT1) sous l’angle des cellules bêta productrices d’insuline et leurs interactions complexes avec le système immunitaire. Par ses travaux, le Dr Thompson poursuit l’objectif à long terme de mettre au point de nouveaux traitements qui protégeront les cellules bêta de manière à prévenir et à guérir le DT1.

Le Dr Thompson est le chercheur principal désigné d’un projet financé par la subvention d’équipe des IRSC et de FRDJ « Médecine de précision dans le diabète de type 1 ». Les membres de son équipe, notamment le Dr Guy Rutter de l’Université de Montréal, le Dr Herbert Gaisano de l’Université de Toronto, le Dr Pere Santamaria de l’Université de Calgary ainsi que des patients partenaires d’Action diabète Canada, se pencheront sur une théorie fascinante en vue d’expliquer pourquoi et comment le DT1 varie autant d’une personne à l’autre. L’équipe définira l’évolution du processus auto immun et évaluera s’il présente la capacité d’isoler et de détruire des populations de cellules bêta précises qui agissent à titre de régulatrices principales du débit d’insuline. Pour ce faire, l’équipe se servira d’une variété d’outils génétiques de pointe et l’imagerie prospective sur des modèles murins et des échantillons de pancréas humains qui ont développé le DT1 afin d’étudier l’hétérogénéité du processus auto-immun et ses effets sur les cellules bêta en temps réel. Réciproquement, l’équipe examinera les effets des mécanismes de stress ciblant les cellules bêta sur l’évolution de l’auto-immunité dans le contexte du DT1. Par la combinaison de ces études, l’équipe de recherche prévoit soutenir la mise au point de nouveaux traitements guidés par la médecine de précision contre le DT1.

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Décliner, refuser, résister?

La perception de la démence par le corps infirmer et la prestation de soins d’hygiène personnelle non désirés dans les établissements de soins actifs

« Je puise dans mon expérience d’infirmière autorisée dans un établissement de soins aux personnes atteintes de démence pour nourrir mes travaux de recherche, qui portent sur les rapports qu’entretient le personnel infirmier avec cette population et sur la question du droit de refuser les services de soins d’hygiène personnelle offerts. Mes souvenirs des nombreux refus catégoriques que j’ai essuyés à cet égard m’ont incitée à examiner l’interprétation de ces refus par le personnel infirmier (de simples refus ou des actes de résistance?) et les discours qui influent sur ses stratégies de réponse. Je suis résolue à faire progresser la recherche afin d’aider le personnel infirmier de première ligne à aider les personnes aux prises avec la démence à prendre des décisions qui concernent leur vie et leur corps et à accorder à ces décisions une importance prioritaire. »

Patricia Morris
Infirmière autorisée, boursière Vanier et candidate au doctorat, Université du Nouveau-Brunswick

Pour la plupart d’entre nous, qui tirons profit des privilèges inhérents à notre statut social, sommes valides et ne présentons aucun trouble du neurodéveloppement, le bain est synonyme de détente et de soins du corps dans une ambiance tamisée (et parfois de ponçage rigoureux des callosités!). Ce moment qui allie plaisir et hygiène n’est néanmoins pas perçu comme tel par l’intégralité de la population. Les médecins et les scientifiques ont en effet depuis longtemps établi que la toilette est un passage obligé du quotidien redouté par les personnes atteintes de démence. Les difficultés qu’elles rencontrent sur le plan cognitif, moteur et sensoriel contribuent à la propension de certaines d’entre elles à négliger leur hygiène personnelle à mesure que la maladie progresse et que les symptômes comportementaux et psychologiques les plus manifestes de la démence prennent le dessus.

En qualité d’infirmière autorisée, Patricia Morris a conscience de l’ampleur du défi que représente l’assistance à des personnes qui refusent les soins d’hygiène personnelle offerts dans les établissements résidentiels spécialisés. Boursière Vanier et candidate au doctorat à l’Université du Nouveau-Brunswick, Patricia étudie les processus décisionnels sur lesquels s’appuie le personnel infirmier lorsqu’une personne résidente est souillée ou que ses vêtements ou son environnement immédiat doivent être lavés, mais qu’elle refuse l’aide proposée. Dans le cadre de séances de discussions dynamiques intégrant des exercices de simulation par immersion virtuelle, Patricia examine les descriptions qu’offre le personnel infirmier des personnes résidentes et de leur refus des soins. Elle s’intéresse tout particulièrement aux approches suivies par le personnel de soins actifs pour accomplir la tâche complexe de fournir des soins d’hygiène personnelle (ou de répondre au refus de certaines personnes résidentes) dans un contexte de pandémie mondiale qui impose d’accorder une priorité absolue à l’hygiène et à la prévention des infections à des fins de protection de la santé.

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Venir à bout des formes les plus agressives du cancer de l’ovaire de façon naturelle

Rediriger les cellules tueuses naturelles du système immunitaire pour lutter contre les carcinomes séreux de haut grade

« Au cours des 30 dernières années, le cancer de l’ovaire a poursuivi sa progression insidieuse et causé, à bas bruit, de nombreux décès. La faible proportion de patientes qui en guérissent conserveront pour leur part à vie les séquelles inhérentes aux traitements actuels. J’ai la ferme intention de saisir toutes les occasions qui se présenteront pour changer le cours de l’histoire et suis convaincue que les cellules tueuses naturelles constituent une voie thérapeutique d’avenir. »

Sarah Nersesian (elle)
Boursière Vanier et candidate au doctorat, Université Dalhousie

Un diagnostic de cancer de l’ovaire ne devrait pas impliquer une lutte sans fin contre les effets secondaires des traitements suivis, pas plus qu’il ne devrait être interprété comme une condamnation à mort. Pourtant, dans le cas des carcinomes séreux de haut grade (CSHG), les chances de survie sont minces.

Boursière Vanier, candidate au doctorat et communicatrice scientifique à l’Université Dalhousie, Sarah Nersesian œuvre à la mise au point de nouveaux traitements dans l’espoir de vaincre les CSHG et de remédier aux effets secondaires délétères des protocoles de soins actuels. Parmi les traitements qui commencent à voir le jour, les immunothérapies, qui consistent à renforcer la réponse du système immunitaire face au cancer, s’annoncent particulièrement prometteuses et présentent l’avantage de comporter des effets secondaires sensiblement plus endurables que les chimiothérapies conventionnelles. L’intégration de cellules tueuses naturelles (également appelées cellules NK) nourrit à cet égard beaucoup d’espoir, car elles s’attaquent efficacement aux cellules cancéreuses, bien que ces dernières résistent et parviennent à les désactiver.

Afin de doter les cellules tueuses naturelles de capacités carcinolytiques renforcées, Sarah étudie, avec l’équipe du laboratoire de la Dre Jeanette Boudreau, leurs liens avec les CSHG. L’équipe a déjà découvert que certaines cellules tueuses naturelles possèdent une faculté accrue de prédire les effets des CSHG chez les patientes touchées. Elle espère que les résultats des travaux orienteront les efforts de développement de nouvelles immunothérapies et se traduiront par la création de nouveaux traitements au Canada.

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Les relations sexuelles sous l’emprise de substances psychoactives chez les hommes homosexuels séropositifs au VIH

Explorer les effets de la séropositivité au VIH, de la santé mentale et de la consommation de substances psychoactives sur les pratiques sexuelles à risque

« Au cours de mes 12 années d’expérience en tant qu’infirmière, j’ai assisté à certains des défis auxquels sont confrontés les hommes homosexuels séropositifs au VIH, notamment sur le plan de leur rapport à leur statut, de leur santé mentale et de leur consommation de substances psychoactives. Compte tenu de la hausse continue de l’usage de ces substances dans le cadre de pratiques sexuelles au sein de la population gaie, j’aspire à mettre en lumière les expériences de la communauté dans le but de contribuer à bousculer les idées reçues et d’améliorer les soins infirmiers qui lui sont prodigués. »

Lauren Orser
Boursière Vanier et candidate au doctorat, Université d’Ottawa, École des sciences infirmières

Boursière Vanier et candidate au doctorat à l’École des sciences infirmières de l’Université d’Ottawa, Lauren Orser s’intéresse aux hommes gais, bisexuels, et plus généralement aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) qui consomment des substances psychoactives de synthèse (comme la méthamphétamine en cristaux) dans le cadre de rapports sexuels, une pratique connue sous le nom de chemsex. L’objectif de ses travaux est de cerner les facteurs qui influent sur la pratique du chemsex et de mettre en évidence ses effets sur la santé physique, le bien-être mental et les pratiques à risque de ces hommes. Pour mener à bien son projet, Lauren examine l’entrecroisement de facteurs tels que le stress associé à la séropositivité au VIH, la santé mentale, la consommation de substances psychoactives et la dépendance à ces substances. Les résultats des travaux permettront d’étendre les connaissances actuelles sur le chemsex et aideront le milieu de la recherche et le corps médical à apporter des solutions aux effets complexes et multiples de cette pratique sur la santé.

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Déterminer les besoins et les priorités des femmes vivant avec le VIH en matière de santé reproductive

Une étude canadienne aux retombées mondiales

« Traditionnellement, les méthodes de recherche occidentales ne sont pas centrées sur les voix des communautés, raison pour laquelle j’ai dû apprendre à m’en détourner afin d’être en adéquation avec les approches communautaires. »

Lashanda Skerritt
Vanier Scholar and MD/PhD Candidate, McGill University

L’espérance et la qualité de vie des personnes séropositives au VIH ont beaucoup augmenté comparativement au début de l’épidémie. Cette évolution a induit un changement de paradigme en ce qui a trait à la santé génésique des personnes infectées, tout particulièrement chez les femmes, qui représentent près du quart de la population vivant avec le VIH au Canada et près de la moitié sur l’ensemble de la planète.

Boursière Vanier et candidate au doctorat en médecine à l’Université McGill, Lashanda Skerritt est membre de l’équipe de recherche qui pilote l’Étude sur la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH au Canada (CHIWOS). Au cours de leurs consultations auprès des populations aux prises avec le VIH, Lashanda et son équipe ont constaté que les aspirations des Canadiennes séropositives sur la question de la santé génésique sont diverses et variées, mais que seul un tiers d’entre elles se sentent suffisamment à l’aise pour aborder le sujet avec leur médecin.

Au moyen d’une carte heuristique, Lashanda a déterminé les priorités de santé d’un échantillon de femmes vivant avec le VIH au Canada. L’exercice révèle que sur le plan des soins reçus, le niveau de satisfaction de ces femmes est étroitement lié à leur sentiment de sécurité et au soutien dont elles bénéficient, ce qui suggère que la mise en place de conditions propices à la discussion de leurs aspirations en matière de santé génésique pourrait permettre de leur offrir des soins alignés sur leurs objectifs et leurs priorités.

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Nouvelle thérapie génique pour améliorer les résultats cliniques des patients atteints de leucémie aiguë lymphoblastique

« En tant qu’hématologue, je travaille avec des patients atteints de cancers du sang comme le myélome, la leucémie et le lymphome. Tous les jours, je constate les effets dévastateurs du cancer sur la vie des patients. Ce sont eux qui me motivent à mener des recherches qui améliorent les traitements contre le cancer. Notre équipe a pour mandat de mettre au point des thérapies cellulaires salvatrices de conception canadienne. »

Dr Kevin Hay
Clinicien-chercheur et hématologue, Leukemia/Bone Marrow Transplant Program of BC, BC Cancer

La thérapie cellulaire par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique (CAR-T) est un traitement dans lequel les cellules T – un type de cellules du système immunitaire – sont isolées et modifiées pour être en mesure de reconnaître et d’attaquer les cellules cancéreuses. Ce traitement révolutionnaire est préparé en laboratoire et administré aux patients par infusion. Une des thérapies CAR-T actuellement disponible cible la protéine CD19 à la surface des cellules bêta cancéreuses. Les thérapies cellulaires par CAR-T donnent des résultats prometteurs dans le traitement de certaines formes de leucémie et de lymphome.

Malgré tout, l’infusion de CAR-T ne permet de guérir que 30 à 50 % des cas de leucémie aiguë lymphoblastique ou d’en provoquer la rémission durable. Le Dr Kevin Hay croit que pour améliorer les résultats cliniques de la thérapie CAR-T pour les autres patients, il faudrait modifier les lymphocytes T utilisés dans la thérapie CAR-T pour qu’ils ciblent une protéine appelée CD22. Le Dr Hay codirige les premières équipes de recherche canadiennes disposant de l’expertise et des capacités voulues pour tester, fabriquer et distribuer ici même au Canada des lymphocytes T ciblant la CD22 pour la thérapie CAR-T.

Pour le moment, grâce à une collaboration de recherche avec des laboratoires de la Colombie-Britannique, l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et le Centre de recherche en thérapeutique en santé humaine du Conseil national de recherches, le Dr Hay pourra entreprendre un essai clinique de phase 1 afin d’évaluer les bienfaits de cette nouvelle thérapie et d’en déterminer la dose sécuritaire pour le traitement des enfants et des adultes atteints de leucémie aiguë lymphoblastique, y compris ceux dont le cancer a récidivé après une thérapie CAR-T ayant ciblé la CD19. L’équipe analyse également des échantillons de tumeurs et de sang dans l’espoir de découvrir d’autres protéines pouvant accroître les bienfaits des thérapies CAR-T contre d’autres types de cancer. Les résultats de l’étude du Dr Hay prépareront le terrain à d’autres essais et serviront de référence pour l’approbation de la thérapie CAR-T ciblant la CD22 au Canada, ce qui pourrait permettre à un plus grand nombre de patients en oncologie de profiter de cette thérapie génique révolutionnaire.

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Saisir les occasions de prévenir la judiciarisation dans les parcours de soins en santé mentale
Une chercheuse doctorale et boursière Vanier veut améliorer la capacité des services de santé mentale à prévenir les événements menant à un verdict de non-responsabilité criminelle

« La recherche qui touche la prévention de la judiciarisation chez les personnes vivant avec un trouble mental grave se fait trop souvent en silo. Pourtant, cet enjeu est fondamentalement interdisciplinaire et les solutions proposées ne peuvent qu’être intersectorielles. Ma recherche combine des perspectives psychosociales, systémiques et organisationnelles pour améliorer la capacité du système de santé et de services sociaux à répondre aux besoins complexes de cette population et réduire les disparités dans l’accès à des services adéquats. »

Marichelle Leclair
Chercheuse doctorale et boursière Vanier, Université de Montréal

La boursière Vanier Marichelle Leclair est une candidate au doctorat en psychologie et à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Ses travaux visent à améliorer l’organisation des soins et services de santé mentale offerts aux personnes qui ont des démêlés avec la justice pénale. À partir du Projet national des trajectoires sur la responsabilité criminelle, elle modélise les données administratives en santé d’une cohorte de plus de 1000 personnes déclarées non criminellement responsables, complétées par des entrevues avec des utilisateurs de services, des proches aidants et des professionnels.

Ses travaux ont montré que la majorité de ces personnes sont connues du système de santé pour leurs troubles mentaux, mais que peu d'entre elles bénéficient d'un véritable suivi. Elle a également montré que, contrairement aux modèles traditionnels d’accès aux soins, les familles pouvaient malgré elles contribuer à des interruptions de services, en se substituant à des services perçus comme inefficaces et stigmatisants. Ses travaux pointent vers des actions ciblées et pérennes nécessaires pour rendre disponibles les services spécialisés en prévention de la judiciarisation avant un délit, favoriser les stratégies d’intégration et d’arrimage entre les services et sensibiliser les omnipraticiens et les psychiatres à jouer un rôle de prévention.

Marichelle se prépare à diriger dès 2023 une recherche évaluative internationale des modèles de soins en psychiatrie légale, ce qui permettra de fournir les bases pour établir des principes d’organisation des services et de standards de soins dans le domaine. Ultimement, cela permettra d’améliorer le rétablissement des utilisateurs de services, l’expérience des proches et la sécurité de tous.

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Transformation des traitements contre le diabète de type 1
Des boursiers Vanier à l’Université McGill s’emploient à améliorer l’implantation de cellules pancréatiques pour le traitement des personnes atteintes du diabète de type 1

« En raison des récents succès cliniques en thérapie cellulaire et en médecine régénérative, on est de plus en plus près de réaliser le potentiel translationnel de la recherche en génie biologique. J’espère que la mise au point de nos appareils biomédicaux nous rapprochera encore davantage d’un remède contre le diabète de type 1. »

Jonathan Brassard
Boursier Vanier et candidat au doctorat à l’Université McGill

Plus de 300 000 Canadiens sont atteints du diabète de type 1, dont l’incidence est croissante au Canada et ailleurs dans le monde. La transplantation d’îlots pancréatiques, qui régulent l’insuline et la glycémie, constitue une stratégie prometteuse pour traiter les personnes diabétiques en leur permettant de ne plus être dépendant de sources externes d’insuline. Cette procédure présente toutefois un risque de rejet de greffe, qui survient lorsque son propre système immunitaire attaque les tissus nouvellement transplantés pour les détruire. Afin de protéger les îlots, les scientifiques les encapsulent dans un matériau biocompatible qui crée une barrière physique empêchant les cellules immunitaires d’atteindre le greffon, tout en permettant aux nutriments de la traverser. Malheureusement, la grande quantité d’îlots nécessaires fait en sorte qu’il est difficile d’avoir assez de nutriments pour toute la greffe, ce qui risque d’entraîner la mort d’un grand nombre de cellules et l’échec du traitement.

Afin de remédier à la situation, Jonathan Brassard, boursier Vanier et candidat au doctorat, travaille avec une équipe de l’Université McGill qui fabrique un petit appareil pouvant encapsuler plusieurs centaines de milliers d’îlots et les protéger d’une destruction immunitaire. Pour optimiser la survie des greffons, on a muni l’appareil de nombreux canaux s’apparentant à des vaisseaux sanguins, lesquels peuvent être irrigués directement par le propre sang du patient après la transplantation. Cette façon de faire permettra aux personnes atteintes du diabète de type 1 d’être traitées au moyen d’une transplantation d’îlots, sans souffrir des difficiles complications liées à l’immunosuppression ou à la gestion de l’insuline.

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Comment promouvoir la saine croissance des enfants?
Une boursière Vanier candidate au doctorat à l’Université de Calgary s’emploie à améliorer l’évaluation et la communication des données sur la croissance des enfants

« Les enfants grandissent et s’épanouissent chacun à leur manière. Cependant, plusieurs mythes et idées fausses sur la croissance des enfants persistent à ce jour. Ma recherche vise à comprendre quelles sont les meilleures manières d’aider les enfants à grandir et à se développer de façon optimale. Je travaille en collaboration avec des parents, des enfants et des professionnels de la santé pour mener des recherches qui, en plus de promouvoir la croissance saine des enfants, pourraient avoir des effets positifs sur les attentes des parents et sur les pratiques en matière de soins. Au fil de ma formation, ma passion a été nourrie quant au rôle que peuvent jouer les données probantes et la communication efficace des connaissances dans l’amélioration de la santé, et je suis encore plus motivée à continuer d’exceller en recherche. »

Seham Elmrayed
Boursière Vanier et candidate au doctorat (épidémiologie), Université de Calgary

L’obésité infantile est un enjeu de santé publique majeur au Canada. Selon des estimations récentes, 30 % des enfants canadiens sont en surpoids ou obèses.

La boursière Vanier Seham Elmrayed est candidate au doctorat en épidémiologie pédiatrique à l’Université de Calgary. Se basant sur des résultats de recherche provenant du Canada et des États-Unis qui indiquent que la majorité des parents ne comprennent pas l’information contenue dans les graphiques de croissance et ne savent pas reconnaître les risques d’obésité chez leur enfant, Seham travaille avec des professionnels de la santé et des parents à cerner des possibilités d’améliorer l’évaluation et la communication de l’information relative à la croissance des enfants.

Ces travaux permettent à Seham d’approfondir sa compréhension des meilleures méthodes pour identifier les enfants à risque de croissance sous-optimale et communiquer ce risque efficacement aux parents, lesquels ont une incidence déterminante sur l’état de santé de leurs enfants.

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Des solutions inspirées des citoyens pour la santé des populations
Une chercheuse trouve des solutions locales afin de résoudre des problèmes mondiaux et d’améliorer la santé des populations de manière équitable

« Les déterminants sociaux, économiques et écologiques de la santé agissent différemment selon le groupe de population. Impossible de réduire les disparités en matière de santé sans s’attaquer aux causes fondamentales des iniquités en santé. Grâce à mes recherches et à mes expériences de vie, j’ai pu constater que la population n’est pas impuissante. Les perspectives des citoyens comptent. Après tout, ils sont les véritables experts de leur santé et de leur bien-être au sein de leur communauté respective. Nous devons donc les écouter davantage si nous voulons surmonter les défis de santé des populations actuels. »

Dre Jasmin Bhawra
Professeure adjointe, Université métropolitaine de Toronto
Directrice, CHANGE Research Lab

Son programme de recherche interdisciplinaire porte principalement sur l’utilisation éthique d’innovations numériques en partenariat avec les communautés pour favoriser la transformation des systèmes de santé. Les enjeux de santé mondiale auxquels nous faisons face sont complexes et nécessitent des solutions imaginatives pouvant s’appliquer à plusieurs systèmes (santé, environnement, aliments, services sociaux, justice, etc.). Les changements climatiques, la pandémie de COVID-19 et le fardeau des épidémies de maladies non transmissibles affectent les communautés racisées, autochtones ou défavorisées de manière disproportionnée.

Du point de vue de la science des systèmes, ces défis sociaux et sanitaires sont profondément interreliés. S’appuyant sur ses travaux réalisés grâce à une bourse postdoctorale Banting à l’Université de la Saskatchewan, la Dre Jasmin Bhawra a créé le CHANGE Research Lab (en anglais seulement), établi à l’Université métropolitaine de Toronto, où elle est d’ailleurs professeure adjointe pour la School of Occupational and Public Health. Le CHANGE Research Lab travaille en collaboration avec les citoyens pour améliorer la santé communautaire. Plusieurs des problèmes de santé chroniques les plus courants ne peuvent être dissociés de leur contexte socioéconomique; c’est pourquoi l’utilisation d’une approche holistique est importante pour garantir des changements durables sur la santé des populations.

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Contribuer à l’élimination de l’hépatite C
Un titulaire d’une bourse postdoctorale Banting de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa mise sur la science de la mise en œuvre pour améliorer l’accès au traitement de l’hépatite C à l’échelle communautaire pour les personnes qui s’injectent des drogues

« Rendre équitable l’accès à des services de soins de santé efficaces et adéquats est le moteur de ma recherche. Ma formation clinique d’infirmier et mon expérience professionnelle étendue renforcent ma conviction que les organisations communautaires doivent jouer un rôle prépondérant dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé des groupes en quête d’équité. Mon programme de recherche postdoctorale vise à réaliser cette mission en collaborant étroitement avec les organisations communautaires pour trouver des moyens de faciliter l’accès au traitement de l’hépatite C pour les personnes qui s’injectent des drogues. Travailler avec les dirigeants et les membres de la communauté est la portion de mon travail que je préfère. Échanger des informations et apprendre s’avère une expérience très utile et révélatrice. »

Dr Guillaume Fontaine
Titulaire d’une bourse postdoctorale Banting, Centre de recherche sur la mise en œuvre, Programme d’épidémiologie clinique, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa

En tant que spécialiste de la mise en œuvre et chercheur en services de santé, le Dr Guillaume Fontaine multiplie les disciplines et contextes de travail dans le but d’améliorer l’accès aux soins de grande qualité de populations variées et de trouver des solutions aux défis qui touchent les services de soins de santé. Ses recherches sont inspirées par la science de la mise en œuvre, c’est-à-dire l’étude scientifique des méthodes et des stratégies qui facilitent l’adoption de pratiques, de programmes et de politiques fondés sur des données probantes et leur utilisation régulière par les praticiens et les responsables des politiques. Le Dr Fontaine se penche sur ce qui motive le comportement humain, le fonctionnement des choses et les procédés, mécanismes de changements et facteurs qui influencent le degré d’adhésion aux changements. Au cours des dernières années, ses travaux sur les maladies et la promotion de la santé des groupes en quête d’équité ont été soutenus par une bourse d’études supérieures du Canada Vanier, une bourse postdoctorale Banting ainsi qu’une bourse postdoctorale du Réseau canadien sur l’hépatite C.

Le Dr Fontaine se concentre actuellement sur le recours à la science de la mise en œuvre pour améliorer l’accès des personnes qui s’injectent des drogues à un traitement de grande qualité contre l’hépatite C, l’une des maladies infectieuses les plus impitoyables. Au Canada, les personnes qui s’injectent des drogues comptent pour 85 % des nouveaux cas d’infection. Heureusement, de nouveaux traitements très efficaces, les antiviraux à action directe, offrent la perspective d’un véritable remède pouvant éradiquer l’hépatite C au pays. Toutefois, de nombreux facteurs, comme la stigmatisation et des services de santé mal adaptés, entravent l’accès au dépistage et au traitement de l’hépatite C pour le groupe ciblé par la recherche du Dr Fontaine. L’amélioration de l’accès aux soins communautaires de l’hépatite C pour les personnes qui s’injectent des drogues est une étape clé pour l’éradication de l’hépatite C au Canada et dans le monde.

Dans le cadre de ses recherches postdoctorales, le Dr Fontaine étudie la meilleure façon de mettre en œuvre des soins de grande qualité pour traiter l’hépatite C dans les organisations qui accueillent les personnes qui s’injectent des drogues, que ce soit par l’entremise d’un programme d’échange d’aiguilles et de seringues ou d’un centre d’injection supervisée. Il souhaite ultimement défendre les intérêts de ces personnes et améliorer leur accès à des services de dépistage, de traitement et de prévention et contribuer à l’éradication de l’hépatite C au Canada.

À compter d’août 2023, le Dr Fontaine enseignera la science de la mise en œuvre en tant que professeur adjoint à l’École de sciences infirmières Ingram de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill. Son programme de recherche aura pour sujet l’avancement des approches méthodologiques et théoriques liées à la science de la mise en œuvre dans le but de favoriser l’adoption de pratiques, politiques et innovations numériques fondées sur des données probantes qui visent à améliorer la santé de la population et à prévenir les maladies chroniques.

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Le rôle du sommeil sur le vieillissement du cerveau
Une chercheuse titulaire d’une bourse postdoctorale Banting étudie le sommeil et les troubles circadiens dans le stade présymptomatique de la maladie d’Alzheimer

« La maladie d’Alzheimer représente un fardeau énorme pour les personnes qu’elle touche et pour la société en général. Puisqu’il est possible d’influer sur les cycles du sommeil et le rythme circadien à l’aide de thérapies comportementales, j’ai bon espoir qu’une meilleure compréhension de l’incidence des perturbations du sommeil et du rythme circadien sur le développement de la maladie d’Alzheimer permettra de retarder ou de prévenir sa survenue chez certaines personnes. »

Dre Andrée-Ann Baril
Chercheuse postdoctorale Banting, Institut universitaire en santé mentale Douglas et Université McGill

Notre cerveau est programmé pour dormir chaque jour, ce qui souligne l’importance du sommeil et du rythme circadien pour son fonctionnement et celui du corps en entier. De récentes données probantes montrent que des perturbations du sommeil et du rythme circadien précèdent l’apparition des symptômes cliniques de la maladie d’Alzheimer. Ces perturbations peuvent être des causes ou des conséquences de la maladie.

La Dre Andrée-Ann Baril est une chercheuse titulaire d’une bourse postdoctorale Banting à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et au Département de psychiatrie de l’Université McGill. Ses recherches ont pour but d’élucider le lien entre les troubles du sommeil et du rythme circadien et le développement de la maladie d’Alzheimer au moyen de la génétique et de biomarqueurs provenant d’échantillons de sang et de liquide céphalorachidien. La scientifique souhaite démontrer quels éléments clés du sommeil ont des conséquences sur la maladie d’Alzheimer ainsi que les voies biologiques empruntées. Le but ultime des travaux de la Dre Baril est de déterminer si les habitudes de sommeil ou certains biomarqueurs peuvent prédire les futurs cas de maladie d’Alzheimer et de mettre au point des thérapies permettant de prévenir cette pathologie.

Lectures complémentaires

Améliorer les méthodes de sédation et accélérer le rétablissement des fonctions cognitives des enfants gravement malades

« La possibilité d’induire des changements tangibles et d’offrir de nouvelles solutions aux familles et aux enfants aux prises avec les nombreux effets indésirables des sédatifs conventionnels nous procure une grande émotion. Ce projet sert de prélude à un essai clinique d’envergure qui portera sur les effets de l’inhalation d’anesthésiants sur les fonctions du cerveau. »»

Dre Angela Jerath
Institut de recherche Sunnybrook
Anesthésiologiste cardiaque au Centre Sunnybrook des sciences de la santé

Si la sédation intraveineuse fait partie intégrante de traitements salvateurs prodigués aux nombreux enfants admis en unité de soins intensifs pédiatriques, par exemple dans le cadre d’une ventilation mécanique, elle est également à l’origine d’épisodes de delirium chez plus de la moitié d’entre eux. Cette perturbation du fonctionnement cérébral nuit à la concentration, à la mémoire et à la capacité d’attention des enfants qui en font l’expérience et peut avoir des conséquences dévastatrices, comme un séjour prolongé à l’hôpital, un risque de mortalité accru et des effets durables sur les fonctions cognitives. Le choc émotionnel qui frappe les familles qui rendent visite à un enfant qui connait un épisode de delirium peut être très difficile à absorber, en particulier lorsque l’enfant est trop agité pour interagir avec ses proches ou n’est pas en mesure de les reconnaître

Dans le cadre d’un essai clinique pilote, la Dre Angela Jerath, de l’Institut de recherche Sunnybrook, explore et met au banc d’essai de nouvelles méthodes de sédation. Le projet, nommé Accélérer le rétablissement cérébral chez les enfants gravement malades sous sédation par agents anesthésiques volatils (ABOVE), vise à déterminer si la sédation par inhalation est sécuritaire et peut être généralisée. Contrairement à la sédation intraveineuse, les agents anesthésiques inhalés ne s’accumulent pas dans le corps et sont rapidement éliminés par les poumons, ce qui suggère qu’ils pourraient favoriser l’arrêt précoce de la ventilation mécanique et, par voie de conséquence, réduire le risque de delirium et accélérer le rétablissement du cerveau. Un autre avantage conféré par la sédation par inhalation est sa facilité d’accès, puisqu’elle est utilisée quotidiennement dans les salles d’opération en toute sécurité et est à la fois bon marché et très répandue.

La Dre Jerath mène des travaux sur la sédation depuis de longues années, et les épreuves qu’endurent les enfants gravement malades et leurs familles l’ont convaincue de mettre sur pied le projet avec son équipe de recherche. Composée de spécialistes de premier ordre dans les domaines des soins neurologiques et de la pédiatrie, l’équipe exerce dans des unités de soins intensifs diverses au Canada et dispose de l’expertise et des ressources nécessaires pour suivre pendant une année des enfants qui ont été sous sédation par inhalation et étudier leur fonctionnement cérébral. Le projet nourrit les espoirs de l’équipe en la capacité de la sédation par inhalation à ouvrir de nouvelles perspectives pour le corps médical et les familles en offrant aux enfants une meilleure qualité de sommeil et en réduisant le risque de survenue d’effets secondaires sur les fonctions cognitives.

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Réévaluation du traitement actuel des complications hémorragiques en soins intensifs

« Grâce à l’importante collaboration des intervenants à l’échelle internationale, REVISE, l’essai randomisé de plus grande envergure sur le pantoprazole chez les patients gravement malades, doublera au minimum la quantité de données dont on dispose sur ce sujet et pourrait influencer la pratique des soins intensifs partout dans le monde. »

Dre Deborah Cook
Professeure éminente de médecine, d’épidémiologie clinique et de biostatistique à l’Université McMaster

L’ulcère d’estomac est une complication qui survient, bien que rarement, chez les patients gravement malades des unités de soins intensifs (USI) dont les fonctions vitales sont maintenues artificiellement, en particulier chez ceux qui ont besoin d’un appareil respiratoire. Pour prévenir les hémorragies gastro-intestinales causées par ce type d’ulcère, les médecins des USI administrent souvent du pantoprazole, médicament qui réduit la production d’acide dans l’estomac. Or, ce traitement est associé à un risque accru d’infection pulmonaire et intestinale. Aussi faut-il se poser la question suivante : les bienfaits du pantoprazole l’emportent-ils sur ses risques?

Répondre à cette question est l’un des objectifs de la Dre Deborah Cook, professeure émérite de médecine, d’épidémiologie clinique et de biostatistique à l’Université McMaster, qui dirige le plus important essai du monde mené par une équipe canadienne auprès de patients d’USI. L’essai REVISE (Re-Evaluating the Inhibition of Stress Erosions) vise à réévaluer cette pratique dans le traitement des patients gravement malades. Dans le cadre de cet essai, les chercheurs tentent entre autres de déterminer si la réduction de l’acidité gastrique par le pantoprazole réduit le risque d’hémorragie, si le pantoprazole fait plus de mal que de bien et si ce traitement vaut ce qu’il coûte.

Depuis 1990, année où elle a cofondé le premier consortium national de recherche collaborative axé sur l’amélioration des résultats dans les USI, la Dre Cook a mené de nombreux essais pour fournir de l’information au personnel de ces unités et améliorer les soins quotidiens offerts aux patients les plus malades des hôpitaux au Canada et du monde. Ce qui motive la Dre Cook, c’est de satisfaire l’impératif éthique qui consiste à assurer la réévaluation continue des pratiques établies au fur et à mesure de l’évolution de l’épidémiologie des maladies graves et des interventions en soins intensifs.

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Un type de cancer sous-étudié suscite l’intérêt par sa capacité à traiter les tumeurs qui se sont propagées à d’autres parties du corps

« J’espère que les résultats de cet essai offriront une meilleure option aux patients atteints d’un cancer œsogastrique ou d’un cancer HER2 positif au Canada. »

Dre Elena Elimova

Le cancer œsogastrique est un type de cancer qui, malgré les progrès récents en la matière, n'a pas souvent été l'objet de recherches et ne propose pas beaucoup de traitements. Une option s'adresse aux patients qui présentent un statut HER2 positif, ou récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain. Avec cet essai, les personnes atteintes d'un cancer œsogastrique HER2 positif ont accès à un traitement de deuxième intention novateur qui cible la protéine HER2 exprimant le cancer.

L'étude faisant l'essai d'un tel traitement est menée par la Dre Elena Elimova, oncologue spécialisée en gastro-entérologie au Centre de cancérologie Princess Margaret de Toronto. La Dre Elimova et son équipe appuient leurs recherches sur une étude prouvant l'efficacité du Zanidatamab, un anticorps qui cible la protéine HER2, et espèrent pouvoir améliorer les soins aux patients atteints d'un cancer œsogastrique et d'une maladie HER2 positive au Canada.

Cette protéine est responsable de la croissance rapide des cellules cancéreuses partout dans le corps. Ainsi, l'étude de la Dre Elimova sur l'anticorps Zanidatamab a l'objectif d'arrêter ou de ralentir la croissance des tumeurs.

Cette étude pourra accueillir un grand nombre de patients, puisqu'elle sera réalisée en collaboration avec le Groupe canadien des essais sur le cancer, le plus grand réseau de recherche sur le cancer au pays.

Le retard accusé par la recherche sur le cancer œsogastrique rend ce dernier particulièrement fatal, et ce, même s'il est diagnostiqué rapidement. Par ses recherches, la Dre Elimova souhaite transformer la vie des patients atteints de ce type de cancer partout dans le monde.

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Réduire la résistance aux antibiotiques par la transformation des politiques

Prévenir la propagation de superbactéries qui affectent l’agriculture, la santé et l’environnement

« La résistance aux antibiotiques fait peser des risques sur la santé publique, car le traitement d’infections par ce moyen s’avère inefficace chez une personne sur quatre. Mon projet de recherche, qui s’inscrit dans l’initiative Global 1 Health Network financée par les IRSC, vise à entrevoir des solutions à un problème qui concerne les politiques agricoles, environnementales, de santé publique, et du médicament à l’échelle nationale et internationale, dans le but de faciliter l’élaboration de politiques communes. Il est impératif que des mesures de lutte contre cette pandémie insidieuse de bactéries résistantes aux médicaments figurent dans le futur Accord mondial sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. »

Dre Mary Wiktorowicz
Professeure à l’Université York

L’utilisation inappropriée des antibiotiques accroît le taux de prévalence des superbactéries et met en évidence le besoin urgent de réfléchir à des changements structurels dans le secteur agricole et plus généralement dans les pratiques médicales à l’égard des êtres humains et des animaux. Dans le cadre de l’initiative Global 1 Health Network, la Dre Wiktorowicz et son équipe étudient le recours aux antibiotiques dans des pays à revenu faible, intermédiaire et élevé dans l’optique d’impulser la mise en place de mesures réglementaires qui amélioreront les pratiques agricoles, environnementales, de santé publique et de production de médicaments.

Pour mener à bien son projet, la Dre Wiktorowicz examine les choix politiques et les stratégies de gouvernance qui font leurs preuves face à l’utilisation inappropriée des antibiotiques dans cinq pays (Sénégal, Philippines, Hongrie, Pays-Bas et Canada). Elle s’intéresse tout particulièrement à la gestion des conséquences de ces politiques sur le commerce de produits agroalimentaires et la santé humaine par les différents gouvernements et aux compromis consentis. Les conclusions de ses travaux aideront les décideurs et les parties prenantes à mettre au point des solutions intersectorielles.

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Améliorer les soins prodigués aux jeunes vivant avec une amyotrophie spinale par le jeu

« En collaboration avec des jeunes, leurs familles et des prestataires de soins de santé, nous avons conçu un jeu vidéo qui favorise l’activité physique chez les enfants et les adolescents qui font face à une amyotrophie spinale afin de leur offrir un accès à des activités de réadaptation ludiques. »

Dre Maryam Oskoui
Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

Il ne fait aujourd'hui plus aucun doute que l'activité physique contribue à l'amélioration de la santé et de la qualité de vie des enfants. Cela vaut tout particulièrement pour les jeunes qui présentent une amyotrophie spinale, une maladie génétique rare qui se manifeste par une faiblesse musculaire de gravité variable. Si de nouveaux traitements médicamenteux aident les personnes touchées à préserver leurs muscles et à vivre plus longtemps, les jeunes aux prises avec la maladie n'ont pas tous accès à des soins de qualité et ne trouvent pas toujours la motivation suffisante pour pratiquer une activité physique et étirer leurs muscles régulièrement. La transformation de traitements existants en activités récréatives pourrait-elle changer la donne?

La Dre Maryam Oskoui, qui travaille au contact des jeunes vivant avec une amyotrophie spinale, de leurs familles et des prestataires de soins de santé, s'est aperçue que la clé de la mise sur pied de programmes de réadaptation physique stimulants réside dans l'intégration du jeu. Avec leur contribution, elle a développé un « exergame », un type de jeu vidéo spécifiquement conçu pour encourager les personnes qui l'utilisent à rester actives à domicile. Pour mesurer les progrès réalisés, le jeu s'appuie sur un capteur bon marché qui suit les mouvements du corps.

Accompagnée de son équipe de recherche, la Dre Oskoui évalue actuellement l'efficacité de l'exergame créé sur la réadaptation des enfants et des jeunes qui vivent avec une amyotrophie spinale et espère parvenir à développer de nouvelles méthodes de mesure des bienfaits produits par les traitements de réadaptation sur leur quotidien. Les résultats de ses travaux faciliteront la mise en place de traitements adaptés aux besoins individuels de ces jeunes et favoriseront leur indépendance.

La Dre Oskoui est membre d'INFORM RARE, un réseau de recherche canadien qui évalue les traitements destinés aux enfants vivant avec des maladies génétiques rares, mais soignables, et émet des recommandations pour améliorer les soins prodigués.

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Les inconnues de l’utilisation des antibiotiques nuisent aux patients

Le programme de recherche BALANCE du Dr Daneman vise à enrichir la base de données probantes en la matière

« Mon programme de recherche s’inspire des questions sans réponse qui surgissent lorsque je m’occupe de patients vulnérables. Bon nombre des décisions cruciales que nous prenons manquent de fondement. L’objectif ultime de l’essai BALANCE est d’apprendre à maximiser les bienfaits des antibiotiques et à en réduire les méfaits au minimum. »

Dr Nick Daneman

Les infections du sang sont l’une des principales causes de décès au Canada, mais des questions subsistent quant à la précision des traitements antibiotiques. D’ailleurs, malgré l’utilité de ces traitements, le recours excessif aux antibiotiques risque de donner lieu à une résistance aux antimicrobiens, un danger de taille à l’intérieur comme à l’extérieur des hôpitaux.

C’est dans cette optique que le Dr Nick Daneman tente de parvenir à un équilibre entre la guérison des infections et la réduction des méfaits des antibiotiques. Dans le cadre de son essai BALANCE (Bacteremia Antibiotic Length Actually Needed for Clinical Effectiveness), il compare l’efficacité et les effets secondaires d’un traitement antibiotique de sept jours par rapport à quatorze jours dans le cas d’une infection du sang. Si un traitement de courte durée s’avère efficace, le monde entier pourrait réduire sensiblement son utilisation non essentielle d’antibiotiques.

Or, une fois l’essai BALANCE achevé, de nombreuses questions resteront en suspens. L’essai BALANCE+, qui vient d’obtenir un financement, s’inscrira dans le prolongement de BALANCE et fournira des données probantes sur d’autres aspects des plans de traitement antibiotique, notamment pour déterminer s’il convient ou non de passer d’antibiotiques à large spectre à des médicaments à spectre plus étroit, si l’administration d’antibiotiques par voie orale est aussi efficace que par intraveineuse, quels antibiotiques oraux choisir et comment traiter les infections causées par les cathéters intraveineux.

BALANCE est le plus important essai jamais réalisé sur des patients atteints d’une infection du sang, et l’étude compte déjà 3 400 participants répartis dans 73 hôpitaux, nombre non négligeable de patients qui bénéficieront de meilleurs soins tout en contribuant, espérons-le, à la réduction générale du risque de résistance aux antimicrobiens.

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Une substance viscérale

Lien entre les lésions de la substance blanche du cerveau et la déficience cognitive dans les cas de maladie neurodégénérative

« Nous vieillissons tous, mais chacun à notre façon. J’espère que les études à grande échelle sur les maladies neurodégénératives, comme l’Ontario Neurodegenerative Disease Research Initiative, nous permettront de mieux comprendre les mécanismes de la démence de manière à ce que les cliniciens puissent mieux prévenir, diagnostiquer et traiter la déficience cognitive. Ainsi, une plus grande partie de la population pourra mieux vieillir. »

Dana Broberg
Étudiante au doctorat, Université Western

La substance blanche est un tissu cérébral qui relie diverses régions du cerveau pour permettre la communication. Sa détérioration par une maladie neurodégénérative peut conduire à la déficience cognitive.

Dana Broberg est étudiante au doctorat à l’Université Western. Ses recherches visent principalement à comprendre comment des lésions de la substance blanche observées grâce à l’imagerie structurelle se comparent à de potentielles lésions de la substance blanche d’apparence normale en stade précoce. Dana espère pouvoir déterminer s’il existe un lien entre les lésions de la substance blanche en stade précoce, détectées par imagerie de diffusion, et la déficience cognitive résultant de maladies neurodégénératives. Elle désire également valider un nouveau biomarqueur vocal des troubles cognitifs que les cliniciens peuvent utiliser à la fois pour interpréter et détecter précocement la déficience cognitive.

Dana est lauréate du Prix d’excellence Anne Martin-Matthews en recherche sur le vieillissement 2022 de l’Institut du vieillissement des IRSC. Elle mène ses recherches dans le cadre de l’Ontario Neurodegenerative Disease Research Initiative (ONDRI), qui vise à caractériser cinq maladies évoluant vers la démence : maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, démence frontotemporale, sclérose latérale amyotrophique et maladie cérébrovasculaire.

Lecture connexe

Améliorer les soins destinés aux patients les plus gravement malades dans le monde entier

« On en sait encore peu sur la meilleure stratégie à adopter pour traiter les patients souffrant d’infections graves dans les hôpitaux. La COVID-19 a exposé notre manque de connaissances sur ces infections et leurs répercussions sur les patients. Il nous en reste beaucoup à faire, mais nous espérons utiliser les leçons tirées de cette crise et être ainsi mieux préparés pour la prochaine épidémie ou pandémie. »

Dr Srinivas Murthy

Le Dr Srinivas Murthy est professeur-clinicien agrégé au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique. Améliorer l’état des patients est l’objectif premier de ses recherches sur les infections émergentes et les épidémies, dont les débuts précèdent la pandémie de COVID-19. En effet, en réaction à la pandémie de H1N1 en 2009, son équipe a conçu une plateforme d’essais cliniques qui s’est avérée l’une des plateformes les plus importantes pendant la pandémie de COVID-19.

L’équipe du Dr Murthy utilise actuellement l’essai clinique REMAP-CAP (en anglais seulement) pour étudier des façons d’améliorer les soins aux patients hospitalisés des suites de l’influenza. Cette maladie respiratoire courante, qui touche des millions de personnes au Canada chaque année, est l’une des principales causes des pneumonies nécessitant une hospitalisation. L’essai clinique du Dr Murthy vise à trouver la combinaison optimale de traitements – antiviraux, stéroïdes et immunomodulateurs – qui permettra aux patients d’obtenir leur congé plus rapidement. L’équipe souhaite également déterminer la meilleure approche axée sur le patient pour obtenir le consentement des participants dans le contexte d’un essai clinique.

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Dépistage rapide, peu coûteux et efficace des superbactéries

De nouveaux marqueurs génétiques de la résistance aux antimicrobiens devraient aider les chercheuses et chercheurs à détecter et à traiter rapidement les infections bactériennes

« J’estime qu’il faut veiller à ce que les nouveaux tests de dépistage de superbactéries soient efficaces et peu coûteux. Ainsi, les partenaires d’autres pays aux ressources limitées pourront y avoir accès. Leurs défis enrichissent ma compréhension et ma vision du monde, et me font réaliser à quel point nous sommes chanceux de pratiquer la recherche au Canada. »

Dr Dylan Pillai
Professeur à l’Université de Calgary

Le Dr Dylan Pillai dirige un groupe multinational de scientifiques qui tentent d'éliminer les « superbactéries » au moyen d'interventions pratiques visant à réduire la prévalence des infections résistantes aux antibiotiques chez les humains et les animaux vivant à proximité du lac Laguna de Bay, aux Philippines. À cette fin, son équipe déploiera d'abord une approche multifacettes de surveillance et de détection de la résistance aux antibiotiques dans les hôpitaux. Grâce à un programme de gestion des antibiotiques accessible par une application, les médecins des Philippines auront accès aux Lignes directrices nationales sur l'usage d'antibiotiques et à un test de dépistage rapide par amplification des acides nucléiques et au point d'intervention pour détecter les infections résistantes aux antibiotiques d'origine communautaire chez les patients des urgences et des unités de soins intensifs.

Le groupe du Dr Pillai effectuera également une surveillance des organismes hautement résistants aux antibiotiques pour réduire la surutilisation des antibiotiques. Le test au point d'intervention servira aussi à mettre au point des tests de dépistage rapides, abordables et portatifs capables de détecter de nombreux types de pathogènes (tels que le SRAS-CoV-2 ou le paludisme en Éthiopie et au Sri Lanka, des pays aux ressources limitées).

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Quelle est l’incidence des inégalités des revenus sur la santé des adolescents?

Il pourrait y avoir un lien avec les décès liés aux surdoses chez les jeunes Canadiens

« En plus d’être une injustice, l’accroissement des inégalités des revenus constitue un enjeu de santé publique qui influera négativement sur les conditions sociales et économiques des Canadiens, ce qui pourrait se répercuter sur la santé mentale des adolescents. L’amélioration de ces conditions aura un effet positif sur la santé des jeunes Canadiens et pourrait aussi prévenir des décès prématurés. »

Dr Roman Pabayo
Professeur agrégé, Université de l’Alberta, École de santé publique
Chaire de recherche du Canada sur les inégalités sociales et sanitaires

Le Dr Roman Pabayo est professeur agrégé à l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta, où il est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités sociales et sanitaires. À titre de directeur du laboratoire de recherche Emerge, le Dr Pabayo supervise une équipe de chercheurs et d'étudiants qui explore la relation négative entre les inégalités des revenus et les résultats de santé des populations, en particulier parmi les jeunes Canadiens.

Dans l'étude d'une population, la candidate au doctorat Claire Benny a découvert un lien négatif important entre les inégalités des revenus dans les quartiers résidentiels et les taux de mortalité en général et les décès liés aux surdoses en particulier parmi les jeunes Canadiens. Ces conclusions font ressortir la nécessité de s'attaquer aux inégalités, lesquelles influent négativement sur la santé des jeunes au Canada. Ces conclusions peuvent aussi être utiles pour cibler les individus à risque et atténuer les effets négatifs des inégalités des revenus, notamment l'abus de substances et les problèmes de dépression et d'anxiété parmi les adolescents.

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La perte de poids durant la grossesse est-elle sûre pour les femmes souffrant d’obésité?

Plus de 52 000 femmes ontariennes souffrant d’obésité avant la grossesse aideront à établir un guide sur la gestion du poids pendant la grossesse

« Le groupe de recherche OMNI s’est engagé à mener des recherches susceptibles de changer la pratique clinique qui permettront d’améliorer l’expérience, la qualité des soins et les résultats cliniques des femmes enceintes et de leurs nourrissons. Il est important de comprendre les répercussions de la perte de poids durant la grossesse sur les résultats périnataux indésirables chez les femmes obèses. Jusqu’à 15 % des femmes souffrant d’obésité morbide ont déclaré avoir perdu du poids intentionnellement pendant la grossesse, alors qu’il n’existe aucune ligne directrice claire sur la gestion du gain de poids pendant la grossesse en fonction du niveau d’obésité. »

Yanfang (Mary) Guo, Ph. D.
Professeure auxiliaire et chercheuse affiliée de l’équipe de recherche OMNI
Programme d’épidémiologie clinique, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
BORN Ontario

Daniel Corsi, Ph. D.
Scientifique et professeur adjoint
Programme d’épidémiologie clinique, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
École d’épidémiologie et de santé publique et Département d’obstétrique et de gynécologie, Université d’Ottawa
Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO)
BORN Ontario

Darine El-Chaâr, M.D., M. Sc.
Spécialiste de la médecine materno-fœtale, professeure agrégée et scientifique associée
Programme d’épidémiologie clinique, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Département d’obstétrique, de gynécologie et de soins aux nouveau-nés, Hôpital d’Ottawa
Département d’obstétrique et de gynécologie, Université d’Ottawa

Près de 20 % des femmes canadiennes entament leur grossesse avec un indice de masse corporelle (IMC) élevé. Une prise de poids en cours de grossesse appropriée permet d'améliorer les résultats pour la mère et le fœtus chez les personnes atteintes d'obésité. En raison du nombre limité et du caractère controversé des résultats d'études actuelles, les recommandations en matière de prise de poids pendant la grossesse ne sont pas adaptées aux personnes dont les catégories d'IMC sont plus élevées. Les lignes directrices de 2009 de l'Institute of Medicine concernant la prise de poids durant la grossesse recommandent que les personnes souffrant d'obésité prennent entre 5 et 9 kg pendant la grossesse, quelle que soit leur niveau d'obésité.

Bien que la perte de poids pendant la grossesse ne soit pas indiquée, il a été démontré que 5 à 8 % des femmes souffrant d'obésité, et jusqu'à 15 % des femmes souffrant d'obésité morbide, ont déclaré avoir perdu du poids intentionnellement pendant la grossesse. Étant donné qu'un essai clinique portant sur la perte de poids en cours de grossesse ne peut être réalisé, une étude observationnelle de haute qualité était grandement nécessaire afin d'explorer les préjudices potentiels de la perte de poids intentionnelle pendant la grossesse.

Les Drs Guo, Corsi, El-Chaâr et leur équipe du groupe de recherche OMNI, de l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, se servent des données de BORN Ontario pour étudier les répercussions de la perte de poids pendant la grossesse sur un large éventail de résultats indésirables touchant la mère et le nourrisson chez les personnes obèses.

Possédant l'ensemble de données périnatales provinciales le plus important et le plus robuste, BORN Ontario enregistre toutes les naissances en milieu hospitalier dans la province, ce qui représente 40 % des naissances au Canada. À l'aide des données tirées de plus de 52 000 dossiers, l'équipe a déjà déterminé que la perte de poids intentionnelle pendant la grossesse est associée à la naissance de nourrissons petits pour leur âge gestationnel, et ce, pour tous les niveaux d'obésité. Cette étude permet de surmonter les limites des recherches précédentes et de combler les lacunes en étudiant la relation entre la dose et les effets de la perte de poids gestationnelle sur les résultats périnataux.

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Un nouvel essai clinique sur le déficit immunitaire contribuera à la thérapie par édition génomique au Canada

« J’ai le grand privilège de voir bon nombre de mes petits patients devenir de jeunes adultes dynamiques et merveilleux. L’une des images les plus gratifiantes pour moi est celle d’une mise au jeu au hockey entre mon fils et un patient dont le déficit immunitaire combiné sévère a été traité avec succès. »

Dre Nicola Wrigh
Titulaire de la chaire Barb Ibbotson en hématologie pédiatrique, Université de Calgary

L’édition génique est une thérapie innovatrice au Canada. Nicola Wright, hématologue à l’Université de Calgary, se place à l’avant-garde dans ce domaine grâce à un projet pilote visant à développer l’infrastructure et l’expertise requises pour appliquer cette thérapie au pays.

Le laboratoire de la Dre Wright, en collaboration avec le Dr Donald Kohn de l’Université de la Californie à Los Angeles, a élaboré une stratégie d’édition de base visant à traiter le déficit immunitaire combiné sévère (DICS) affectant la chaîne CD3δ, une maladie génétique où les enfants naissent sans système immunitaire, ce qui rend mortelles presque toutes les maladies courantes.

Grâce à un essai clinique multicentrique réalisé au Canada, l’étude a pour but de tester l’édition de base chez les patients atteints de cette forme de DICS. Pour ce faire, la Dre Wright et son équipe recueillent des cellules tirées de la moelle osseuse des patients, remplacent le nucléotide CD3δ défectueux par le bon nucléotide, puis réinsèrent les cellules dans l’organisme des patients, avec un suivi à long terme des résultats cliniques et de la reconstitution immunitaire. Une fois que le problème concernant l’ADN a été réglé, les patients peuvent produire leurs propres cellules T pour combattre les infections.

Au Canada, ce genre de thérapie est rare, et les patients atteints de troubles immunitaires doivent généralement aller suivre un traitement dans d’autres pays, où la seule thérapie commercialisée peut coûter plus de 2 millions de dollars. Le projet de la Dre Wright devrait ouvrir la voie à des thérapies plus avancées pour d’autres maladies génétiques rares, ce qui permettra aux patients de se faire soigner plus près de chez eux.

Il n’est pas facile de vivre avec un DICS, mais les recherches de la Dre Wright tracent une voie à suivre pour que les enfants immunodéprimés puissent mener une vie normale et en bonne santé. Si cet essai est le premier au Canada qui vise à traiter les maladies immunitaires par l’édition génique, il ne sera certainement pas le dernier.

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Surmonter l’adversité

Une chercheuse de l’Université du Manitoba s’efforce de cerner les facteurs de protection qui réduisent la consommation de substances psychoactives, développent la résilience et améliorent les résultats cliniques chez les jeunes ayant fait face à l’adversité durant l’enfance

« Même si ce n’est pas chose facile, j’étudie l’adversité durant l’enfance dans le but de produire des données probantes qui, je l’espère, contribueront à réduire la violence et ainsi le nombre d’enfants vivant ces traumatismes. Notre travail a pour but de cerner des facteurs de protection qui pourraient réduire la consommation de substances psychoactives et promouvoir la résilience chez les jeunes. »

Tracie O. Afifi, Ph. D.
Professeure, Département des sciences de la santé communautaire, Université du Manitoba
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience

Les enfants et les jeunes ayant vécu de l'adversité à un jeune âge sont plus susceptibles de consommer des substances psychoactives et de présenter un piètre état de santé mentale et physique tout au long de leur vie.

À l'Université du Manitoba, la Dre Tracie Afifi étudie la maltraitance et la santé mentale des enfants dans l'optique de la résilience, de l'intervention et de la prévention. Avec son équipe, elle effectue des recherches et analyse des données afin de comprendre quels facteurs pourraient avoir un effet protecteur sur les jeunes ayant fait face à l'adversité et de réduire leurs risques de consommer des substances psychoactives, dont l'alcool, la nicotine et le cannabis. Les chercheurs souhaitent aussi dégager l'influence de l'identité sexuelle ou de genre sur la relation entre la consommation de substances psychoactives et la santé mentale chez ces jeunes. Les résultats de leurs premières études montrent que le risque de consommation augmente considérablement si ces jeunes ont aussi été malmenés par leurs pairs.

Ces travaux contribueront à l'élaboration de stratégies et d'interventions visant à développer la résilience des jeunes et des jeunes adultes et à réduire leur consommation de substances psychoactives ainsi que leurs problèmes de santé mentale et physique.

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De la cellule à la société : une approche équitable de la recherche

Une boursière Vanier de l’Université de la Colombie-Britannique s’appuie sur la communauté pour étudier l’incidence clinique et sociale du VIH sur les femmes

« La santé des femmes est gravement négligée et peu étudiée, en particulier sur la question du VIH. Face à ce constat, notre équipe s’efforce de trouver des moyens créatifs de diffuser les résultats de nos travaux auprès de la communauté de femmes vivant avec la maladie, dans l’espoir de faire avancer ensemble l’échange des connaissances, l’équité, l’inclusion, l’accessibilité et la justice. »

Shayda Swann
Étudiante au doctorat en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique et boursière Vanier

La découverte de traitements efficaces contre le VIH offre une occasion unique de comprendre les effets de la maladie sur le vieillissement des femmes qui en sont atteintes. Shayda Swann, boursière Vanier, étudie l'action du virus sur leur santé génésique et leurs hormones, comme l'estrogène et la progestérone, et son rôle dans l'apparition de l'ostéoporose ou de troubles cardiaques ou hépatiques. Elle examine également l'incidence du contexte social sur la discrimination raciale et de genre, l'usage de substances psychotropes, la pauvreté et le stress auxquels sont confrontées les femmes porteuses de la maladie.

L'objectif de Shayda Swann est de démontrer que la diffusion directe des résultats de recherche auprès des femmes qui vivent avec le VIH au moyen de vidéos sur YouTube, de rencontres scientifiques décontractées, de séances d'échange ou encore de l'application des connaissances sous forme artistique se traduira par de précieuses avancées grâce à un travail réalisé main dans la main avec les membres de la communauté.

Shayda Swann est membre de l'équipe de recherche sur le vieillissement en santé des femmes du projet Collaboration de Colombie-Britannique Carma-Chiwos (BCC3).

Composée de femmes vivant avec le VIH, de cliniciens, d'universitaires et de membres de la communauté de la Colombie-Britannique, l'équipe a pour objectif d'approfondir les connaissances sur le vieillissement en santé des femmes touchées par la maladie.

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Des progrès dans le traitement par corticostéroïdes pourraient améliorer considérablement la santé des patients atteints d’insuffisance respiratoire

« Si le recours aux corticostéroïdes s’avère bénéfique chez les personnes présentant une insuffisance respiratoire — par un traitement précoce pour les cas non liés à la COVID-19 ou prolongé chez les patients dont l’état ne s’améliore pas —, l’adoption de ce traitement améliorera directement la santé des quelque 30 000 personnes admises à l’hôpital chaque année au Canada pour une insuffisance respiratoire. »

Dr Bram Rochwerg

Bram Rochwerg, médecin aux soins intensifs et chercheur à Hamilton, s’occupe de patients gravement malades, dont un grand nombre est hospitalisé en raison d’une insuffisance respiratoire aiguë qui exige une aide à la respiration. L’insuffisance respiratoire peut être due non seulement à la COVID-19, mais aussi à une pneumonie, à une inflammation pulmonaire, à une sepsie ou à l’aspiration d’un corps étranger, entre autres causes. L’expérience acquise en première ligne par le Dr Rochwerg a servi de base à un nouvel essai, financé par le Fonds pour les essais cliniques, qui cherche à répondre à des questions pressantes concernant le rôle des corticostéroïdes — un anti-inflammatoire bien connu — chez les patients atteints d’insuffisance respiratoire aiguë.

Baptisé CORT-E2, l’essai testera l’efficacité et l’innocuité du recours précoce aux corticostéroïdes chez les patients aux soins intensifs atteints d’insuffisance respiratoire non liée à la COVID-19, ainsi que de la prolongation de ce traitement chez les patients aux soins intensifs présentant une insuffisance respiratoire persistante, qu’elle soit liée ou non à la COVID-19.

Bien sûr, les corticostéroïdes sont déjà couramment employés en médecine. L’essai prendra donc appui sur cette expertise pour mettre au point les détails du traitement. On cherchera par exemple à déterminer si les corticostéroïdes sont aussi bénéfiques chez les gens qui n’ont pas la COVID-19 que chez ceux qui en sont atteints, et quelle est la durée optimale du traitement, en particulier chez les personnes dont l’état ne s’améliore pas avec les soins de soutien habituels.

Selon le Dr Rochwerg, si le traitement précoce ou prolongé s’avère bénéfique, son adoption sera simple puisqu’il s’agit d’une intervention à faible coût (les corticostéroïdes sont un médicament générique relativement peu coûteux) et facile à réaliser (on peut les administrer aisément par voie orale ou intraveineuse). Cette intervention améliorera directement la santé des quelque 30 000 personnes hospitalisées chaque année au Canada pour une insuffisance respiratoire, toutes causes confondues.

L’essai CORT-E2 s’inscrit dans une vaste plateforme d’essais cliniques randomisés pour les maladies graves, d’initiative canadienne, appelée PRACTICAL. Ce genre de plateforme se veut une façon de maximiser l’efficience de la recherche en permettant d’étudier plusieurs interventions au sein de la même infrastructure d’essais cliniques. Par conséquent, le Dr Rochwerg et les équipes de CORT-E2 et de PRACTICAL collaborent avec un vaste éventail de chercheurs, de cliniciens, de patients et de partenaires pour améliorer de façon concrète la santé de patients gravement malades partout au Canada et dans le monde entier.

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Notre propre microbiome peut-il aider à traiter et à prévenir la présence d’organismes résistants aux antimicrobiens?

« Un grand nombre des patients que je vois ont des infections causées par des organismes résistants aux antimicrobiens, et j’ai constaté l’effet nuisible de ces infections sur les patients, les hôpitaux et les collectivités. Nous savons que nous devons élaborer et tester de nouveaux traitements pour combattre les organismes résistants aux antimicrobiens. Nous espérons que ce nouvel axe de recherche mènera à des interventions thérapeutiques auxquelles la population, au Canada et partout dans le monde, pourra avoir accès facilement et à faible coût. »

Dr Bryan Coburn
Clinicien-chercheur et spécialiste des maladies infectieuses au Réseau universitaire de santé

Selon un rapport de surveillance publié en 2022 par l’Agence de la santé publique, la résistance aux antimicrobiens est l’un des dix principaux problèmes de santé publique à l’échelle mondiale. La plupart des approches visant à traiter les infections reposent sur les antibiotiques. Cependant, nous constatons actuellement un déclin de l’efficacité des antibiotiques à mesure que des pathogènes résistants aux médicaments font leur apparition; par conséquent, nous devons élaborer et tester de nouveaux traitements pour lutter contre les organismes résistants aux antimicrobiens.

Le Dr Bryan Coburn, clinicien-chercheur et spécialiste des maladies infectieuses au Réseau universitaire de santé, procède actuellement à l’élaboration de traitements novateurs de la résistance aux antimicrobiens qui font appel à des consortiums microbiens, ou plus simplement, à des mélanges de cultures bactériennes vivantes, dans le cadre d’un essai clinique intitulé Microbial Ecosystem Therapeutic-2 (MET-2). La Dre Ashley Rooney, boursière postdoctorale qui a soutenu sa thèse de doctorat sous la supervision du Dr Coburn en 2022, a émis l’hypothèse que les consortiums microbiens pourraient diminuer le nombre d’infections causées par des organismes résistants aux antimicrobiens.

Pour mieux comprendre les avantages potentiels des consortiums microbiens, le Dr Coburn et son équipe travaillent à un essai clinique pilote appelé Décolonisation des organismes résistants aux antimicrobiens après une perturbation du microbiome. L’étude évaluera si un consortium de bactéries administré sous forme de comprimés peut aider à diminuer ou à éradiquer la présence d’organismes résistants aux antimicrobiens, à améliorer le microbiome des patients, et à servir de complément aux antibiotiques pour le traitement et la prévention des infections. Les chercheurs détermineront s’ils peuvent recruter des participants en toute sécurité pour cet essai. En outre, ils espèrent que leurs conclusions préliminaires mèneront à la tenue d’un essai clinique MET-2 à plus grande échelle dans l’avenir.

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Un remède futuriste contre le cancer du sang est à notre portée, et la Dre Kekre pense que le Canada devrait s’y intéresser

« Chaque fois qu’un patient atteint de cancer peut recevoir des cellules T-CAR grâce à notre essai clinique – quelqu’un qui aurait autrement perdu l’espoir, qui n’avait aucune autre option – je sais que mon travail en vaut vraiment la peine. »

Dre Natasha Kekre

Natasha Kekre, hématologue à l’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa, se consacre à la conception d’un traitement novateur contre la leucémie. Après avoir vu plusieurs de ses patients succomber à leur cancer, et ce, malgré des traitements intensifs de chimiothérapie, la Dre Kekre se penche maintenant sur le traitement T-CAR, où les cellules immunitaires du patient sont génétiquement modifiées pour combattre la leucémie.

Pour créer des cellules T-CAR, les cellules immunitaires du patient sont prélevées dans son sang, génétiquement modifiées et activées en laboratoire avant de lui être administrées, pour ainsi cibler directement le cancer. Cependant, l’expertise et les infrastructures nécessaires pour ce traitement personnalisé sont rares au Canada. La Dre Kekre pense que son essai clinique devrait fournir les renseignements nécessaires pour que Santé Canada approuve le traitement et que ce produit canadien devienne une norme de soin pour les patients canadiens atteints de cancer.

La Dre Kekre et son équipe espèrent prouver que les cellules T-CAR, qui ciblent une protéine spécifique aux tumeurs appelée CD19, peuvent améliorer la durée de vie des patients souffrant de leucémie lymphoblastique. De plus, la Dre Kekre montrerait ainsi à Santé Canada que ces cellules modifiées peuvent être conçues au Canada.

L’aspect le plus gratifiant de son travail est sans conteste l’espoir qu’elle apporte aux patients atteints de cancer. Les cellules T-CAR produites au Canada sont une lueur d’espoir contre une forme de cancer très agressive. Selon la Dre Kekre, l’essai clinique a pour but d’amener au Canada un nouveau traitement dont la population pourrait bénéficier. Si elle réussit à prouver que les cellules T-CAR sont efficaces et sûres, un nouveau traitement contre la leucémie sera accessible au Canada.

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La médecine de précision ouvre la voie à une utilisation plus sûre de la ventilation mécanique pour les patients qui présentent une insuffisance respiratoire

« Je partage la joie que ressentent les patients qui reprennent progressivement le cours de leur vie. Il n’y a rien de plus gratifiant que de mettre en application les connaissances très techniques de la physiologie pulmonaire et de la ventilation mécanique dans le cadre d’un essai clinique de pointe qui aidera davantage de patients souffrant d’une insuffisance respiratoire aiguë à retrouver leurs proches et leur vie d’avant. »

Dr Ewan Goligher

Lorsque des patients développent une détresse respiratoire et qu’ils ne peuvent plus respirer par eux-mêmes, un système de ventilation mécanique est utilisé pour suppléer les fonctions pulmonaires et maintenir les patients en vie. Cette intervention sauve des vies, mais occasionne parfois aussi une surdistension des poumons susceptible d’entraîner une défaillance organique, voire la mort.

Pour remédier à cette situation, le Dr Ewan Goligher, du Réseau universitaire de santé, prévoit de mettre au banc d’essai une nouvelle stratégie de ventilation mécanique qu’il estime plus sûre et plus efficace et qui réduira les risques de lésion pulmonaire tout en assurant une bonne ventilation des poumons.

Le projet vise à étudier les effets d’une ventilation mécanique programmée pour éviter les pressions d’insufflation fortes plutôt que les volumes élevés dans le but d’améliorer la prise en charge des patients. L’utilisation de volumes élevés semble en effet aggraver les lésions pulmonaires lorsque le niveau de pression dans les poumons est fort, mais ne produire aucun effet délétère si ce niveau reste faible.

L’insuffisance respiratoire aiguë est associée à un taux de mortalité élevé (supérieur à 40 %). Si la ventilation mécanique apporte une réponse à un besoin vital pour les patients, elle n’est pas pour autant dénuée de risques de lésion pulmonaire. Les travaux du Dr Goligher pourraient selon lui donner naissance à des traitements plus précis favorisant l’adaptation des systèmes de ventilation aux besoins de chaque patient, ce qui représente un pas vers une approche personnalisée.

La pandémie de COVID-19 a fait exploser le taux de prévalence de l’insuffisance respiratoire au sein de la population et suscité une multiplication des appels au changement. Si les espoirs du Dr Goligher se confirment, une procédure d’ores et déjà salvatrice deviendra à la fois plus précise et plus sûre.

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Consortium pancanadien Accélérer la recherche par les essais cliniques

Un nouveau consortium pancanadien sur les essais cliniques promet de resserrer les liens entre les intervenants dans le domaine des essais cliniques et de soutenir les réseaux de recherche connexes du Canada

« Nous tirons tous parti des traitements efficaces issus des essais contrôlés randomisés, qui sont la référence pour déterminer les effets des médicaments et d’autres interventions. En appuyant les essais cliniques, la population canadienne contribue à trouver des moyens d’améliorer la santé. »

Dr P. J. Devereaux

Les essais cliniques rapides sont essentiels à la protection et à l’amélioration de la santé humaine. Au Canada, la réalisation d’essais cliniques est malheureusement parsemée d’obstacles, d’où la création d’un nouveau consortium.

Le consortium Accélérer la recherche par les essais cliniques est un vaste réseau regroupant des chercheurs, des patients ainsi que des représentants du gouvernement et de l’industrie de partout au Canada. Dirigé par un comité des opérations composé de douze personnes et par deux coprésidents, le Dr P. J. Devereaux de l’Université McMaster et le Dr Guy Rouleau du Centre universitaire de santé McGill, le consortium a pour but de faciliter les essais cliniques nationaux, la participation canadienne aux essais internationaux et la mise en œuvre de leurs résultats à grande échelle. Le consortium constitue l’un des volets d’une initiative canadienne de plus grande envergure, la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie.

Les essais cliniques, en particulier les essais contrôlés randomisés, jouent un rôle essentiel dans l’industrie des soins de santé et fournissent des preuves tangibles de l’efficacité des nouveaux médicaments et traitements. Or, il peut parfois s’avérer difficile de réaliser des essais cliniques et de tenir des discussions importantes entre les intervenants. C’est pourquoi le consortium vise à agrandir et à soutenir les équipes et les réseaux existants dans le domaine des essais cliniques ainsi qu’à créer de nouveaux réseaux dans des domaines prioritaires.

Les visées du consortium ne s’arrêtent toutefois pas au réseautage : le consortium représente un grand virage dans la manière de réaliser des essais cliniques au Canada. L’équipe, composée de 250 personnes, prévoit améliorer les processus d’approbation nationaux en matière d’éthique, simplifier les contrats en matière d’essais contrôlés randomisés, créer des sources de données efficaces et explorer des modèles d’essais novateurs. À tous égards, le consortium devrait atteindre les résultats escomptés, soit de démocratiser les essais cliniques et de favoriser l’accès équitable, la participation et la mise en commun de l’information.

Pour le Dr Devereaux, candidat principal désigné, le consortium représente la chance de collaborer avec des personnes de partout au Canada qui s’emploient avec ardeur à améliorer la santé par la promotion des essais cliniques au pays.

Le consortium est coprésidé par le Dr P. J. Devereaux et le Dr Guy Rouleau, tandis que son comité des opérations est formé de membres provenant des quatre coins du pays, à savoir : le Dr Wayne Clark, le Dr Dean Fergusson, le Dr Amit Garg, le Dr Jeremy Grimshaw, la Dre Valerie Harvey, la Dre Corinne Hohl, la Dre Catherine Joyes, la Dre Susan Marlin, la Dre Emily McDonald, la Dre Louise Pilote, le Dr Stuart Nicholls et le Dr Lawrence Richer.

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Contribuer à atteindre la souveraineté alimentaire des Inuits à Arviat, au Nunavut

« Le peuple inuit est bien au fait des changements climatiques et de l’insécurité alimentaire. Notre projet vise à restaurer la capacité et les connaissances nécessaires à l’exploitation locale et à partager l’abondance alimentaire en planifiant le développement de produits durables. »

Shirley Tagalik et Dre Gita Ljubicic

L'incidence de l'insécurité alimentaire au Nunavut est la plus élevée au Canada, et elle est quatre fois plus élevée que la moyenne nationale. L'étude menée par Mme Shirley Tagalik, la Dre Gita Ljubicic et leur équipe de recherche de l'Université McMaster porte sur une exploitation communautaire coordonnée de l'oie comme éventuelle solution pour améliorer la souveraineté alimentaire à Arviat, au Nunavut.

Mme Tagalik est la directrice de la Société Aqqiumavvik, un organisme qui s'emploie à résoudre l'insécurité alimentaire ainsi que d'autres enjeux communautaires à Arviat, au Nunavut. Elle est également partenaire de l'Environnement réseau pour la recherche sur la santé des Autochtones du Nunavut (ERRSA du Nunavut). Ses recherches portent sur l'éducation, le développement de l'enfant et du langage, la mobilisation des jeunes et la prévention du suicide, les déterminants de la santé, la guérison, la revitalisation culturelle, les changements climatiques et la sécurité alimentaire. Forte de plus de 30 ans de travail auprès d'aînés inuits, Mme Tagalik répertorie les connaissances culturelles inuites et elle cherche à rétablir les forces des concepts culturels dans les programmes communautaires. Elle a récemment reçu le Prix du gouverneur général pour l'innovation en reconnaissance de son travail de recherche intitulé « Corridors de l'Arctique et Voix du Nord ».

La Dre Gita Ljubicic est professeure agrégée à l'École de la terre, de l'environnement et de la société de l'Université McMaster et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en recherche communautaire pour la durabilité du Nord. Ses travaux se situent à la croisée de la géographie culturelle et de la géographie environnementale, et découlent d'un profond engagement à respecter les connaissances autochtones et à en tirer des enseignements complémentaires à la science, afin de résoudre des enjeux socioécologiques complexes. Au cours des 20 dernières années, elle a collaboré avec des organismes et des membres de la communauté inuite des quatre coins de l'Inuit Nunangat (territoire inuit canadien) à des projets visant à répondre aux priorités ciblées par la communauté.

Mmes Tagalik et Ljubicic et leur équipe ont pour objectif ultime d'améliorer les pratiques de recherche, de contribuer à la prise de décisions et de soutenir l'autodétermination des Inuits en matière de recherche.

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Le savoir inuit pour favoriser l’adaptation aux changements climatiques

« Pour faire face à la crise climatique, les véritables partenariats de recherche avec les communautés revêtent une importance cruciale. Il est de plus en plus urgent et nécessaire d’intégrer les voix, les expériences et les priorités locales dans les décisions internationales relatives aux changements climatiques. »

Dre Sherilee Harper

Sherilee Harper, M. Sc., Ph. D., est titulaire d'une Chaire de recherche du Canada sur les changements climatiques et la santé et professeure agrégée à l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta. Ses recherches portent sur les conditions météorologiques, l'environnement et la santé dans le contexte du changement climatique au Canada, en Ouganda et au Pérou. La Dre Harper collabore avec des représentants gouvernementaux et communautaires afin de favoriser l'application de mesures sanitaires, la planification, le déploiement d'interventions et la recherche en lien avec le climat. Elle est coautrice principale du Rapport spécial sur l'océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ainsi que du sixième rapport d'évaluation du GIEC, en plus de siéger au groupe de travail sur le genre du GIEC et au comité éditorial de la revue Epidemiology and Infection.

La Dre Harper est chercheuse principale au sein du programme Niqivut Silalu Asijjipalliajuq (« Notre alimentation et les changements climatiques »). Ce programme de recherche vise à accroître la faculté d'adaptation des Inuits en renforçant leur capacité à détecter les effets du climat sur la santé dans le contexte de l'alimentation et y répondre, et à évaluer les politiques, les programmes et les mesures pouvant être mis en place pour adapter l'alimentation aux changements climatiques. Le programme comporte deux axes de recherche : 1) renforcer la souveraineté alimentaire des communautés inuites dans une optique d'adaptation aux changements climatiques, et 2) transmettre le savoir inuit pour renforcer l'adaptation aux changements climatiques. Il abordera également les thèmes importants que sont les connaissances inuites liées à la recherche, à la santé, à la nutrition, au bien-être, à l'adaptation aux changements climatiques et au genre.

Les retombées de cette approche de recherche dirigée par les Nunavummiut seront multiples : établissement de pratiques exemplaires pour d'autres initiatives, formation de chefs de file dans les domaines des changements climatiques, de l'alimentation traditionnelle et de la santé des Inuits, et mise en valeur des connaissances inuites et de l'Inuit Qaujimajatuqangit pour permettre aux communautés de s'adapter aux effets du climat sur la santé dans le contexte de l'alimentation.

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Renforcer la sécurité alimentaire dans les Territoires du Nord-Ouest

« Les changements climatiques peuvent nuire à la capacité de récolter des aliments traditionnels dans les communautés nordiques et éloignées, ce qui accroît l’insécurité alimentaire et ajoute aux problèmes de santé et de bien-être. Notre équipe travaille en collaboration avec des communautés nordiques et autochtones, des organisations, des partenaires et des gouvernements pour mettre à profit les activités et les politiques relatives aux systèmes alimentaires, afin d’accroître l’inclusion d’aliments traditionnels dans différents contextes, tels que les écoles et les programmes communautaires. »

Dre Kelly Skinner

Kelly Skinner est professeure agrégée à l'École de santé publique de l'Université de Waterloo. En 2022, les Instituts de recherche en santé du Canada et l'Agence de la santé publique du Canada ont attribué à la Dre Skinner la chaire de recherche appliquée en santé publique « Environnements sains pour lutter contre les changements climatiques et l'insécurité alimentaire dans le Nord canadien ». Cette chaire vise à mieux comprendre les liens entre la sécurité alimentaire, les changements climatiques et les communautés autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), les régions nordiques du Canada et le Nord circumpolaire, à l'échelle mondiale, en mettant l'accent sur l'action communautaire, l'autodétermination et la mise en commun des connaissances.

Dans le cadre de ses travaux, la Dre Skinner collabore avec des communautés, des partenaires et des gouvernements du Nord à des projets sanitaires et sociaux interdisciplinaires, communautaires et collaboratifs portant sur l'alimentation, la nutrition, la sécurité alimentaire, la communication en santé et la communication des risques, ainsi que sur le contexte plus vaste des systèmes et des environnements alimentaires nordiques et autochtones. Ces travaux ont comporté une évaluation des programmes et de l'alimentation des jeunes, ainsi que des démarches de développement communautaire; ils ont progressé vers la justice sociale et les politiques sociales visant à améliorer la sécurité alimentaire et à promouvoir la souveraineté alimentaire.

La Dre Skinner est la chercheuse principale désignée d'un projet qui vise à apprendre des communautés et à améliorer leur capacité de s'attaquer à des priorités adaptées aux milieux, afin d'éclairer les interventions locales, régionales et territoriales en matière de changements climatiques et de sécurité alimentaire. Cette approche aborde les thèmes transversaux que sont le savoir traditionnel, la gouvernance, les jeunes, ainsi que le sexe et le genre, et elle repose sur la recherche-action participative. Son équipe multidisciplinaire collabore étroitement avec des partenaires dans six communautés situées dans quatre régions des T.N.-O. pour comprendre le potentiel des interventions locales, ainsi que pour diversifier et amplifier l'apprentissage. Ces travaux de recherche encouragent les interventions communautaires et l'autodétermination des systèmes alimentaires locaux dans les communautés des T.N.-O. et, en définitive, améliorent les résultats sur le plan de la santé. Les connaissances acquises, et communiquées à plusieurs niveaux (local, régional, territorial, et parmi les décideurs et les utilisateurs de connaissances au sein des gouvernements) faciliteront l'élaboration de programmes et de politiques plus efficaces contre l'insécurité alimentaire et les changements climatiques dans les T.N.-O.

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