Messages clés du webinaire de SkIN Canada et de l’IALA

Photo (de gauche à droite) : Dr An-Wen Chan, Dre Lucie Germain et Dr Jan Dutz

Le 1er décembre 2020, l’IALA a lancé sa nouvelle série de webinaires sur les réseaux. Axé sur la recherche de pointe menée par le Réseau canadien de recherche sur la peau (SkIN Canada) (en anglais seulement), l’épisode présenté portait sur certains progrès réalisés dans les domaines de la cicatrisation des plaies, des affections cutanées inflammatoires et du cancer de la peau. Les experts invités, les Drs An-Wen Chan, Lucie Germain et Jan Dutz, en ont profité pour donner des conseils aux stagiaires.

La Dre Lucie Germain, professeure de médecine à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cellules souches et génie tissulaire, a discuté des avancées pratiques réalisées en cicatrisation des plaies et en régénération tissulaire. Les derniers progrès accomplis en génie tissulaire concernent la reconstruction des tissus au moyen de cellules souches. Une reconstruction tissulaire plus complète est maintenant possible grâce à des échafaudages dermiques et épidermiques. Pour chaque patient, un petit échantillon de tissu est prélevé et envoyé au laboratoire, qui fait ensuite croître un greffon de peau personnalisé. Ce faisant, on élimine presque complètement le risque de rejet, ce qui est particulièrement important pour les grands brûlés ayant des plaies sur plus de 50 % de leur corps. La reconstruction bicouche (derme et épiderme) est la clé : l’inclusion d’une couche dermique augmente l’élasticité de la peau, atténue l’apparence des cicatrices et rend le greffon moins fragile, ce qui facilite son transport et prévient les dommages. Des essais cliniques sont en cours pour évaluer l’efficacité de ce traitement chez les patients ayant une brûlure cutanée ou une brûlure cornéenne chimique.

Le Dr Jan Dutz, rhumatologue et chef du service de dermatologie de l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique (Université de la Colombie-Britannique), a présenté plusieurs percées dans le domaine des affections cutanées et inflammatoires. Les sciences de la peau et la dermatologie clinique ont connu une croissance sans pareil au Canada au cours des 20 dernières années. Des essais cliniques d’envergure et des partenariats avec des sociétés pharmaceutiques ont donné naissance à de nombreux médicaments très sûrs et très efficaces contre les affections cutanées inflammatoires. Le blocage de diverses cytokines (TNFα, IL4, IL13, IL17, IL23, etc.) plutôt que de cellules cutanées en cas de réaction inflammatoire a fait augmenter le taux de réussite des traitements chez plus de 80 % des patients atteints de psoriasis, de dermite atopique et d’arthrite psoriasique. Notons que le Canada développe depuis longtemps des caméras novatrices et des outils optiques faisant avancer le diagnostic des affections cutanées et d’autres maladies.

Le Dr An-Wen Chan, chercheur Phelan à l’institut de recherche de l’Hôpital Women’s College, professeur de médecine (dermatologie) à l’Université de Toronto et chercheur principal du Réseau canadien de recherche sur la peau (en anglais seulement), s’est quant à lui concentré sur les progrès réalisés en lien avec le cancer de la peau. Ce type de cancer est de loin le cancer malin le plus courant chez les humains, touchant plus de 90 000 Canadiens par année. Récemment, des découvertes majeures ont été faites dans le traitement du cancer de la peau s’étant propagé à d’autres organes. Il existe maintenant au Canada des traitements amenant le système immunitaire à s’attaquer aux cellules tumorales, et plus particulièrement aux défauts moléculaires de ces cellules. Pour la première fois depuis des décennies, les professionnels de la santé peuvent prescrire des traitements salvateurs aux personnes ayant une forme grave de cancer de la peau, comme le mélanome, le carcinome à cellules de Merkel ou le carcinome spinocellulaire métastatique. Des avancées ont aussi été réalisées dans les technologies utilisées pour le diagnostic des affections cutanées. La dermatologie étant un domaine où l’examen visuel est primordial, les réalités artificielles et augmentées jouent un rôle central dans l’analyse des images des cancers de la peau. Elles sont particulièrement importantes pour les patients qui vivent en région éloignée et qui n’ont pas toujours accès à des spécialistes ou à des soins dermatologiques.

La vision du Réseau canadien de recherche sur la peau est de stimuler et de soutenir la recherche novatrice, de qualité et axée sur les patients qui améliore la santé de la peau des Canadiens. Sa mission est de faire progresser la recherche sur la santé cutanée par la création d’un forum national, orienté par les patients et les utilisateurs des connaissances afin de renforcer et d’harmoniser la collaboration et la capacité de son milieu de recherche. En traçant le portrait de la recherche sur la santé cutanée, en élaborant des infrastructures nationales de pointe et en donnant des subventions de développement d’équipe et des occasions de perfectionnement à des stagiaires, le Réseau simplifiera la collaboration des centres. En savoir plus (en anglais seulement)

Chaque présentateur a donné des conseils précieux aux stagiaires :

  • Suivez la meilleure formation possible, et visez haut!
  • Choisissez un domaine de recherche qui vous passionne.
  • Trouvez-vous de bons mentors (pas seulement des superviseurs) qui seront là pour vous soutenir.
  • Ayez plusieurs cordes à votre arc; favorisez l’innovation en multipliant les axes de recherche (biostatistique, bio‑informatique, pharmaceutique, sciences de la santé et de l’évaluation, etc.).
  • Il existe actuellement des milliers d’affections cutanées connues. Trouvez des traitements utilisés pour des affections courantes, mettez-les à l’essai et adaptez-les en vous servant de données massives et en faisant appel à la bio‑informatique, pour ensuite les appliquer à des affections rares.
  • Adoptez la science ouverte. L’une des meilleures façons d’accroître les retombées de la recherche sur la peau est de diffuser vos protocoles et vos données, et de les publier de façon ouverte et transparente.
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