Promouvoir l’équité dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde par des recommandations : Guides d’application pour six groupes à risque d’inégalités en santé au Canada

Dre Cheryl Barnabe, Membre du conseil consultatif de l’IALA

Depuis toujours, les recommandations pour la pratique clinique sont élaborées selon des essais contrôlés randomisés, qui recrutent des patients représentatifs de la majorité de la population. Cette approche ne tient pas compte des effets variés du traitement, des différences connues entre les préférences de traitement ni des points à considérer lors de la mise en place de recommandations pour la population à risque d’inégalités en matière d’interventions.

Le Comité pour les lignes directrices et le Comité pour l’optimisation des soins de la Société canadienne de rhumatologie collaborent à l’élaboration de recommandations pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde éclairées par les parties prenantes, les fournisseurs de soins de santé et les patients représentant les six groupes au sein de la population à risque d’inégalités en santé au Canada. Les divers groupes en question sont :

  1. les personnes vivant en milieu rural et éloigné;
  2. les Autochtones;
  3. les minorités visibles et les réfugiés;
  4. les groupes de sexe et de genre;
  5. les personnes de faible statut socioéconomique;
  6. les personnes âgées fragiles.

Plusieurs aspects sont pris en compte dans le processus décisionnel menant à la mise à jour des recommandations relatives à la polyarthrite rhumatoïde :les facteurs liés aux patients, tels que les objectifs du traitement, les croyances et les préférences du patient, les symptômes ayant une répercussion sur la surveillance de la maladie, ainsi que les différences liées à l’efficacité et à l’innocuité; les problèmes initiaux et permanents de gestion, y compris l’accès aux soins, les essais de base, les tests de contrôle, le réexamen de l’activité de la maladie, les suivis impossibles et la coordination des soins; les questions relatives aux médicaments, telles que l’accès, la conservation, la stratégie et l’adhésion. De plus, des guides de mise en œuvre propres à chaque groupe sont en cours d’élaboration.

Des modèles de soins novateurs pour surmonter les obstacles structurels, une collaboration améliorée avec les fournisseurs de soins de santé de première ligne ou autres fournisseurs spécialisés, un renforcement de la défense des intérêts des patients par les médecins, un meilleur appui des patients ainsi qu’une approche axée sur des stratégies de communication et de prise de décision commune sont des thèmes transversaux des divers groupes de population. Il est recommandé d’adopter une approche individuelle afin de répondre aux besoins et aux réalités de chaque groupe, par exemple en offrant une formation sur les compétences culturelles pour les médecins travaillant auprès des Autochtones et sur les soins tenant compte des traumatismes pour les médecins travaillant auprès des réfugiés. Ces recommandations seront publiées à l’automne 2020 sur le site Web de la Société canadienne de rhumatologie.

Date de modification :