Plan stratégique 2023-2028
Vieillir autrement - Offrir de nouvelles perspectives aux personnes âgées

Orientations stratégique C : Améliorer l’expérience du vieillissement et la qualité des soins prodigués dans les dernières années de vie

Nous reconnaissons que le respect du droit à l’autodétermination influe grandement sur la santé et sur le bien-être dans les dernières années de vie.

Priorités de recherche

Se soucier du ressenti des personnes âgées et respecter leur droit à l’autodétermination

  • S’assurer que les données probantes, la recherche et les témoignages des personnes âgées éclairent et orientent les politiques de santé

Vieillir au bon endroit

  • Promouvoir et instaurer des pratiques exemplaires pour des communautés bienveillantes vis-à-vis des personnes âgées et atteintes de démence, et soutenir la recherche à cet égard
  • Faciliter la mobilité et le déplacement des personnes âgées
  • Étudier les possibilités de transition des personnes âgées de leur domicile vers des milieux de vie accueillants, notamment vers des établissements de soins de longue durée

Relever les défis du vieillissement dans les dernières années de vie

  • Promouvoir la prévention et les pratiques exemplaires pour aider les personnes les plus fragiles et à risque de chutes

Priorité 1 : Se soucier du ressenti des personnes âgées et respecter leur droit à l’autodétermination

L’ensemble de la société tire les bénéfices d’une culture de la bienveillance envers les personnes âgées qui valorise les occasions d’apprendre de leur vécu. Cette marque de considération incite la population âgée à rester active et à conserver des liens sociaux tout en continuant d’apporter sa contribution au bon fonctionnement de la société et dissipe les préjugés âgistes et les idées reçues sur le vieillissement en plaçant le vieillissement en santé au cœur de l’expérience de la vie.

La pandémie de COVID-19 a renforcé les stéréotypes âgistes et grandement nuit au droit à l’autodétermination des personnes âgées dans les processus décisionnels. C’est notamment le cas des personnes vivant dans des établissements de soins de longue durée ou dans des lieux résidentiels encadrés, qui ont vécu dans une situation d’isolement forcé et prolongé et ont été séparées des proches qui leur prodiguaient des soins par mesure de protection contre une infection. Dans une décision qui s’est révélée profondément préjudiciable à leur santé mentale et à leur bien-être, ni les personnes âgées concernées, ni leurs familles n’ont eu voix au chapitre.

LE REGARD TOURNÉ VERS L’AVENIR

Les travaux de recherche et les politiques qui concernent la population âgée de notre pays doivent s’appuyer sur le ressenti et les témoignages éclairés des personnes âgées. Nous avons l’occasion de tirer des enseignements des décisions prises pendant la pandémie de COVID-19 et de veiller à ce que les membres en âge avancé de notre société soient en mesure de participer aux processus décisionnels qui les concernent tout au long de leur vie et aient confiance dans le fait que leurs besoins et leurs souhaits seront respectés et comblés si l’assistance de proches ou du personnel soignant est requise.

Priorité 2 : Vieillir au bon endroit

Au Canada, les personnes âgées vivent pour la plupart à leur domicile et ont l’intention d’y rester le plus longtemps possible. Seuls 10 % d’entre elles vivent dans un établissement de soins, y compris de longue duréeFootnote 13. La familiarité et la relative indépendance qu’offre un domicile sont généralement souhaitables, mais à mesure que les années passent, un soutien familial ou prodigué par des proches ou des membres de la communauté peut s’imposer, par exemple à des fins de transport et d’accès aux services de santé. Outre la question de la mobilité, l’isolement social et la solitude peuvent survenir chez les personnes qui vivent dans un environnement inadapté, en particulier si elles vivent seules. Par ailleurs, l’évolution de l’état de santé des personnes âgées se traduit souvent par un besoin de soins accru que ne sont pas toujours en mesure d’apporter les proches, ce qui peut conduire certaines familles à amorcer une transition du domicile vers un autre milieu de vie. Un approfondissement de la recherche s’impose donc pour permettre à la population âgée du Canada de vieillir chez elle grâce au soutien de services de soins à domicile et à la participation des services hospitaliers et de soins continusFootnote 9. D’autre part, si certaines populations en âge avancé du Canada jouissent d’une sécurité financière, toutes n’ont pas cette chance, en particulier les femmes. Le prolongement de l’indépendance des personnes âgées et de leur vie active au sein de la communauté passe ainsi également par l’accès à un soutien financier de subsistance raisonnable, à des lieux de vie abordables et à des services de transport inclusifs, des sujets qui méritent tout autant l’intérêt de la rechercheFootnote 14.

LE REGARD TOURNÉ VERS L’AVENIR

Les approches axées sur l’adaptation des logements, des milieux de vie et des transports aux besoins des personnes âgées font partie des domaines de recherche prioritaires mis en évidence au cours des consultations. La pandémie a levé le voile sur les manques latents qui déstabilisaient le système de soins de longue durée, confortant le besoin de changement. Des mesures d’urgence ont certes été mises en œuvre, mais leur pertinence n’a pas fait l’objet d’une évaluation en bonne et due forme et les bienfaits potentiels qu’elles pourraient apporter à la population âgée et au système restent à déterminer. Heureusement, une norme nationale pour les soins de longue durée élaborée conjointement par le Conseil canadien des normes (CCN), l’Association canadienne de normalisation (Groupe CSA) et l’Organisation de normes en santé (HSO) pourrait changer la donne pour les personnes âgées et les familles qui songent à une transition vers un établissement de soins de longue durée. Dans le même ordre d’idée, la pandémie a mis en lumière les obstacles auxquels se heurtent les personnes âgées pour accéder en toute sécurité aux services de soins communautaires ou à domicile et qui perdurent à ce jour en raison d’une pénurie de personnel. Ces problèmes ouvrent la voie à des travaux de recherche qui viseront à approfondir les connaissances sur les facteurs qui étendent les perspectives de vie à domicile des personnes âgées ou qui mettront en pratique les résultats de la recherche pour mesurer la pertinence des modèles de soins de longue durée par rapport aux besoins des personnes âgées en situation de vulnérabilité.

Priorité 3 : Relever les défis du vieillissement dans les dernières années de vie

Le vieillissement peut entraîner l’apparition de problèmes de santé divers et variés, la dégradation de la santé et la progression de l’état de fragilité, une affection courante qui accroît la vulnérabilité des personnes concernéesFootnote 15. La fragilité découle généralement de l’inactivité, d’une mauvaise alimentation, de la consommation de certains médicaments, mais aussi de l’isolement social et de la solitude. Elle peut nuire au bon fonctionnement du système immunitaire face aux infections réputées bénignes, occasionner une détérioration rapide de la santéFootnote 16, et accroître le risque de blessure, voire de décès lié à une chute. La fragilité n’est toutefois pas une fatalité inéluctable et peut être évitée grâce à l’adoption de certaines habitudesFootnote 16.

Dans les dernières années de vie, les soins palliatifs subviennent aux besoins physiques, psychosociaux et spirituels des personnes âgées et de leurs familles en atténuant leurs souffrances et peuvent faciliter le deuil des familles et leur offrir une aide à la perte de leur proche. Des manques criants restent néanmoins à combler dans les soins de fin de vie, en particulier en ce qui concerne les personnes atteintes de démence à un stade avancé et celles qui résident dans un établissement de soins de longue durée, qui pourraient bénéficier de soins palliatifs qui ne leur sont généralement pas prodiguésFootnote 17,Footnote 18.

LE REGARD TOURNÉ VERS L’AVENIR

Des progrès substantiels ont été accomplis dans l’évaluation clinique de la fragilité, grâce à la mise au point d’un indice de fragilité et d’une échelle d’évaluation par le milieu de la recherche clinique du CanadaFootnote 19,Footnote 20. Nonobstant, l’adoption d’un modèle de soins primaires s’appuyant sur le ressenti des bénéficiaires de soins et des personnes qui subviennent à leurs besoins et intégré à un système de santé mettant en relation les services communautaires avec les services spécialisés revêt une importance cruciale pour l’amélioration de l’efficacité des soins et des traitements prodigués aux personnes fragiles ou qui montrent des signes de fragilitéFootnote 21. Ce domaine nécessite un approfondissement de la recherche, notamment dans la perspective de créer et de mettre au banc d’essai des programmes de prévention efficaces de la fragilité dans les services de soins primaires et communautaires. Les services de soins palliatifs pourraient pour leur part tirer profit de données de recherche précises et exhaustives sur les pratiques exemplaires, les stratégies de mise en œuvre connexes et l’élaboration de politiques portant sur la prestation de soins aux personnes atteintes de démence.

Portée et retombées

Objectifs de la recherche au cours de la période visée par le plan stratégique :

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