Imaginer l'après-pandémie : 10 possibilités de renforcer les systèmes de santé publique du Canada
Section 3 : Quelles sont les possibilités?

Section 3 : Quelles sont les possibilités?

Les problèmes de santé publique décrits plus tôt sont connus depuis longtemps, et la crise de la COVID‑19 n'est que le dernier facteur de stress à s'ajouter au système. En parallèle, la pandémie a souligné les vulnérabilités du secteur de la santé publique de manière très visible, à l'échelle mondiale et sociétale, ce qui ouvre la porte à des changements systémiques. Cette occasion se présente à une époque de percées incroyables dans les données et la technologie, de prise de conscience du racisme, du colonialisme et des iniquités institutionnalisés, et d'une participation et d'un accès grandissants aux processus de communication et de prise de décisions en santé publique par la population. Même si on reconnaît depuis longtemps le besoin d'un système de santé publique plus robuste et plus équitable, les participants ont mentionné que le contexte d'aujourd'hui crée des possibilités uniques et un élan renouvelé pour atteindre cet objectif. La présente section résume 10 possibilités interreliées et idées exploitables qui sont ressorties des séances de discussion.

Idée exploitable 1

Prendre des mesures concrètes pour construire des systèmes de gouvernance, de pratique, de recherche et de formation en santé publique qui sont équitables, antiracistes et anticoloniaux par des stratégies qui visent les connaissances et les priorités des communautés pertinentes et qui comprennent des engagements à long terme en matière de ressources et de responsabilisation.

Les participants ont mentionné que malgré l'énorme volume de travail qui reste à faire pour laisser derrière nous les systèmes de santé publique qui perpétuent le colonialisme, le racisme et d'autres formes de violence structurelle, nous devons absolument nous appuyer sur la sensibilisation accrue et les efforts existants dans certains établissements pour créer des systèmes de gouvernance, de pratique, de recherche et de formation équitables, antiracistes et anticoloniaux. Nous devons aussi nous inspirer de documents phares comme la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au Canada et le rapport final sur la Commission de vérité et réconciliation, qui proposent des orientations pour la création de systèmes plus équitables et anticoloniaux. Les participants ont donné comme exemple des initiatives existantes, comme le renforcement des capacités et des compétences dans les approches antiracistes parmi le personnel de santé publique, l'augmentation de la représentativité des équipes de santé publique à tous les échelons, l'application d'une vision d'équité en santé aux programmes, la mobilisation d'intervenants pour s'assurer que les services répondent aux besoins de la communauté, la collecte de données sur la race et leur utilisation dans les interventions, la collaboration avec les communautés autochtones sur des priorités qu'elles ont elles-mêmes choisies, comme les soins du cancer, et la création de lignes directrices de publication sur la recherche équitable et éthique en collaboration avec les communautés autochtones. La création par la Colombie-Britannique de l'Autorité sanitaire des Premières Nations et du Conseil de santé des Premières Nations est aussi une approche prometteuse pour la gouvernance, la prestation et la surveillance des services de santé. Les participants ont mentionné que les organismes de financement ont un rôle à jouer dans les iniquités inhérentes au système de recherche et qu'ils devraient saisir l'occasion d'étudier comment leurs structures et politiques internes perpétuent le statu quo – notamment quant à la manière dont les évaluations par les pairs sont réalisées, aux types de connaissances valorisés et aux critères utilisés dans la remise de subventions. Comme les séances de discussion l'ont montré, ces défis sont difficiles à surmonter, mais différents outils sont disponibles. Il est plus que temps que la communauté de la santé publique et ses partenaires utilisent toutes les voies d'action qui leur sont accessibles.

Idée exploitable 2

Miser sur la visibilité de la réponse à la pandémie par le système de santé publique pour accroître les investissements globaux dans le secteur, y compris en recherche, en mettant l'accent sur l'établissement d'une population résiliente et en santé par des investissements soutenus et des partenariats intersectoriels.

Les participants ont aussi ajouté que la pandémie de COVID-19 a généré un sentiment d'urgence renouvelé et une occasion unique de promouvoir des investissements plus que nécessaires dans l'augmentation de la capacité du système de santé publique à miser sur la collaboration intersectorielle pour contribuer à la prise en compte en amont des déterminants de la santé, ce qui est essentiel pour répondre aux menaces actuelles et futures et qui se traduirait par des économies en santé et dans d'autres secteurs. Les effets généralisés de la pandémie ont mis plus que jamais la santé publique sous les projecteurs : ils ont montré le potentiel de mesures d'investissement publiques dans le secteur et révélé la capacité du système à agir et à s'adapter lorsque de l'énergie et des ressources lui sont acheminées. La crise a aussi montré comment les déterminants sociaux et structurels de la santé influencent les taux d'infection et de décès – ainsi que ce qui peut être accompli lorsque le système priorise les besoins de groupes qui vivent dans des conditions les rendant susceptibles de contracter la maladie. L'utilisation de ce contexte pour demander des investissements stables et à long terme permettant de s'intéresser aux conditions sociales, structurelles et écologiques qui augmentent la vulnérabilité à une menace pour la santé publique et une augmentation de la recherche interdisciplinaire sur les façons de s'attaquer à ces déterminants est non seulement judicieuse, mais aussi essentielle pour prévenir une autre tragédie de l'ampleur de la pandémie de COVID-19 (ou plus imposante encore). Pour tirer tout ce que l'on peut de cette occasion, il faudra aussi travailler à sensibiliser la population aux mandats de la santé publique au-delà des maladies infectieuses.

Idée exploitable 3

Créer des structures de gouvernances fédérales, provinciales, territoriales et locales qui intègrent une approche d'élaboration de politiques mobilisant l'ensemble du gouvernement et intégrant la santé dans toutes les politiques par la création de partenariats intersectoriels pour améliorer les déterminants de la santé.

Les investissements dans les interventions de prévention en santé publique devraient s'accompagner de partenariats intersectoriels. Les participants ont mentionné l'importance de poursuivre et d'approfondir la coordination intersectorielle à grande échelle qui s'est produite pendant la pandémie de COVID-19, la visibilité accrue de la santé publique dans les ministères et la contribution de la santé publique à des initiatives pandémiques importantes, comme les programmes de supplément d'urgence au revenu. Combinées à une base de connaissances mondiale grandissante sur les stratégies impliquant l'ensemble du gouvernement et visant l'intégration de la question de la santé dans toutes les politiques, la visibilité des secteurs et la collaboration entre eux découlant de la crise de la COVID-19 ont créé une occasion unique d'intégrer les approches intersectorielles aux structures de gouvernance. En raison de sa nature fondamentalement intersectorielle, la santé publique est particulièrement bien placée pour rassembler différents secteurs qui traitent des déterminants de la santé et de l'équité en santé, dans l'objectif de s'attaquer plus efficacement à des problèmes sociétaux complexes.

Idée exploitable 4

Développer un plan d'action national intégré correspondant aux approches nationales et mondiales du Canada à la santé publique qui serait cocréée par les intervenants des affaires mondiales, les autorités de santé publique et d'autres parties prenantes.

L'approche du gouvernement fédéral en santé mondiale doit aussi intégrer une meilleure voix intersectorielle pour la santé publique, surtout maintenant que la pandémie a fait reconnaître la nature planétaire de la santé publique dans les différents ordres de gouvernement. Les leçons tirées de la pandémie sur les liens entre les mesures et les résultats de santé locaux et mondiaux devraient servir d'élan pour associer l'approche canadienne à la santé publique à sa présence mondiale et à sa participation à des institutions comme l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour y arriver, on pourrait se tourner vers la cocréation d'un plan national intégré visant la santé nationale et mondiale et mobilisant les affaires mondiales, les autorités de santé publique et les intervenants concernés. Les participants ont noté que ce processus améliorerait les communications intersectorielles tout en uniformisant l'approche canadienne aux défis d'importance nationale et mondiale, notamment les changements climatiques. En adoptant cet objectif, les gouvernements canadiens pourraient aussi tirer avantage des stratégies adoptées dans les programmes mondiaux d'action intersectorielle, comme les objectifs de développement durable de l'ONU.

Idée exploitable 5

Définir les fonctions essentielles des systèmes de santé publique provinciaux et territoriaux et les normes minimales sur les programmes et services qu'ils doivent offrir, entre autres en explorant le rôle possible d'une loi canadienne sur la santé publique.

Les participants ont aussi fait valoir que la réponse à la pandémie, et surtout les recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI), montre le potentiel de coordination nationale dans la promotion de la cohérence dans les approches de santé publique. En tenant compte de l'attention portée actuellement à la santé publique, de l'occasion d'intégrer les fonctions de prévention et intersectorielles du secteur et du besoin de mesures nationales coordonnées pour trouver une solution à des problèmes urgents, c'est le bon moment pour définir un ensemble de programmes et de services attendus des systèmes de santé publique du Canada. Les travaux en ce sens devraient clarifier les mandats des autorités fédérales, provinciales, territoriales et locales afin d'accroître la coordination et la responsabilisation. Ils devraient aussi définir les zones de compatibilité et d'intégration – ainsi que les zones de spécialisation et de distinction – d'autres parties des secteurs de la santé, notamment les soins primaires et les soins de courte durée. Certains participants ont exprimé l'idée qu'une loi canadienne sur la santé publique améliorerait la cohérence entre les provinces et les territoires et protègerait les investissements en santé publique en ajoutant un ensemble clair d'activités attendues (dans des domaines comme le partage de données, les programmes ou la surveillance) et en accordant des fonds pour leur exécution. D'autres se sont interrogés à savoir si des lois nationales permettraient d'atteindre la cohérence désirée vu la difficulté de conclure des ententes entre les ordres de gouvernement, et ont averti que tout effort réglementaire devra tenir compte de l'expérience de la mise en œuvre de la Loi canadienne sur la santé, pour laquelle les conditions de financement sont faibles et qui n'a pas été appliquée uniformément. Outre la réglementation, les participants ont suggéré d'améliorer la cohérence entre les administrations provinciales et territoriales par une instance nationale d'orientation en santé publique semblable au CCNI et en facilitant l'apprentissage entre les localités par des réseaux pancanadiens de médecins hygiénistes en chef et d'équipes de programme.

Idée exploitable 6

Lancer un processus pour actualiser les principales compétences en santé publique et veiller à ce qu'elles répondent à la visée communautaire, à l'orientation équitable et aux besoins anticipés du système de santé publique.

La définition des fonctions essentielles des systèmes de santé publique au Canada donnerait aussi l'occasion d'établir une meilleure correspondance entre les compétences de base et les exigences du système. Pendant les séances de discussions, les participants étaient d'avis que c'est le bon moment pour actualiser les compétences du pays en santé publique, qui n'ont pas changé depuis 2008, et que ce processus devrait être lié à un inventaire des besoins anticipés. Il est impératif que les leçons tirées de la pandémie de COVID-19 dans des domaines comme la préparation aux crises, les communications publiques et les relations avec la communauté se traduisent par un ensemble de compétences renforcées qui répondent aux défis, besoins et iniquité actuels et futurs en santé publique. Comme indiqué à la section 2, les participants ont mentionné un ensemble de compétences précises, de domaines de littératie et de domaines de connaissances qui devraient être pris en compte dans ce processus. Les discussions ont mis en lumière qu'en contexte de pandémie, il faut impérativement se concentrer sur l'amélioration des compétences dans la communication des risques, les messages publics et la lutte à la mésinformation, ce qui passe par le recours à de nouvelles possibilités numériques et technologiques et à de nouveaux partenariats avec les communautés. Une autre zone prioritaire est le renforcement des compétences antiracistes et anticoloniales, notamment par l'acquisition d'un ensemble exhaustif de compétences sur la santé des Autochtones s'harmonisant avec les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, et intégrant la théorie critique de la race.

Idée exploitable 7

Mobiliser des capacités et des ressources fédérales pour développer des sources de données nationales cohérentes et interopérables sur les systèmes et les effectifs de santé publique en partenariat avec les travailleurs en première ligne, le public et les autres ordres de gouvernement – et jumeler cette mesure à un investissement dans la recherche interdisciplinaire sur les systèmes, les services et la gouvernance en santé publique.

Les défis actuels de santé publique se produisent dans le contexte de la prolifération des sources de données (comme les dossiers médicaux électroniques et les médias sociaux), des nouveaux outils d'analyse (comme l'apprentissage machine et l'intelligence artificielle), de nouvelles plateformes d'intégration et d'échange de données (comme le Réseau de recherche sur les données de santé du Canada et le système Connect Care de l'Alberta), et d'un accès accru aux données dans la population et d'une meilleure littératie en la matière. La capacité de ce contexte d'influencer les mesures a été évidente pendant la pandémie, alors que la collecte et l'analyse de données granulaires ont permis à certaines instances de santé publique de cibler leurs stratégies de dépistage et de vaccination vers des communautés qui étaient plus susceptibles de contracter la COVID-19. Les percées sans précédent dans les données et la technologie dont nous sommes témoins aujourd'hui devront être mises à profit pour créer un secteur de santé publique plus solide, équitable et cohérent. Le gouvernement fédéral devra investir dans la création de sources de données interopérables qui peuvent être utilisées pour mesurer, évaluer, coordonner, mobiliser et appuyer les systèmes et les effectifs de santé publique plus efficacement, ainsi que dans la recherche sur la création de meilleurs systèmes de santé publique. Les participants ont noté que ces travaux devraient commencer par tenir compte des fins auxquelles les données seront recueillies et mettre l'accent sur l'interopérabilité avec d'autres secteurs et d'autres administrations. Il est aussi essentiel que l'infrastructure de données pour atteindre ces objectifs soit conçue en collaboration avec des professionnels en première ligne et des membres de la communauté pour faire en sorte que les nouveaux systèmes répondent aux besoins, tiennent compte des problèmes de protection de la vie privée, évitent la charge opérationnelle de plus en plus importante, protègent les relations avec la communauté et produisent des systèmes de connaissances fiables, transparents et imputables. Ce processus devrait aussi impliquer un travail avec les communautés pour créer des systèmes de données éthiques, équitables et antiracistes. En plus de l'infrastructure de données, il faut des investissements dans la recherche interdisciplinaire sur les systèmes, les services et la gouvernance en santé publique afin d'accroître les connaissances sur le paysage de la santé publique au Canada et d'évaluer comment les structures de gouvernance et les systèmes d'application pourraient être améliorés.

Idée exploitable 8

Renforcer la capacité d'appoint pour améliorer la réactivité et la souplesse du système en consacrant des capacités de réserve au développement de relations communautaires et de connaissances locales et en solidifiant les processus pour mettre rapidement en relation les stagiaires et les organisations de santé publique et les y intégrer.

En assurant une collecte de données précises et à jour sur les effectifs et systèmes de santé publique du Canada, le secteur aurait une meilleure capacité à répondre aux crises. Bien que le besoin de flexibilité et de capacité d'appoint soit beaucoup plus évident pendant les urgences sanitaires, il est essentiel de développer ces ressources bien avant que le besoin ne se fasse sentir – comme le montrent les obstacles à la réponse contre la COVID-19 mentionnés plus tôt. La période post-pandémique sera un moment clé pour construire un système plus flexible et résilient qui peut mobiliser rapidement des ressources humaines ayant une formation appropriée, des compétences pertinentes et des connaissances locales en période de besoins accrus. Pour créer cette capacité, il faut avoir du personnel en réserve et multiplier les possibilités de formation en santé publique; il serait aussi avantageux de se doter d'une meilleure capacité de travailler avec les communautés et d'établir des partenariats avec les organismes communautaires pour que les connaissances locales des professionnels de la santé publique et la confiance qu'a le public en eux se répercutent sur des activités comme la recherche de cas, la recherche de contacts et l'immunisation de masse pendant les crises. De plus, la difficulté de mettre en relation les stagiaires avec les organisations de santé publique pendant les pandémies – et l'expérience des organisations qui ont créé des systèmes pour le faire – peut être une leçon importante qui mènera à des processus d'intégration plus efficaces, en temps de crise comme en temps normal.

Idée exploitable 9

Restructurer les organes de gouvernance et de prise de décision pour amplifier la voix et l'autorité des personnes qui ont des connaissances locales ou une expérience concrète, notamment des membres des communautés marginalisées.

Il est particulièrement opportun d'approfondir les objectifs de la communauté de santé publique, puisque la réponse à la COVID-19 a révélé toute la puissance des initiatives locales, les avantages des approches de coplanification entre la santé publique et les organismes communautaires et le potentiel de participation de la population dans la prise de décisions pour orienter des mesures équitables. Les participants ont mentionné deux exemples en ce sens : l'initiative Vaccine Hunters Canada, un réseau de bénévoles qui diffusait de l'information sur la disponibilité des vaccins sur les médias sociaux, et la coordination des plans d'action contre la COVID-19 par des organismes communautaires grâce à un financement philanthropique dans plusieurs des quartiers montréalais les plus durement touchés par la crise. L'expérience du conseil de santé de Toronto pendant la pandémie a aussi montré que la présence de membres du public dans les organes de gouvernance peut porter l'attention sur les priorités de la communauté, comme la collecte de données sur la race, les investissements dans les organismes communautaires et le soutien du leadership dans la communauté. Les participants ont signalé que l'ancrage de la santé publique dans les connaissances et les relations communautaires exige que les organismes communautaires soient bien appuyés par le système de santé publique et aient la possibilité de s'attaquer à des problèmes communautaires lorsqu'approprié. La santé publique doit aussi se doter de stratégies structurées et de ressources suffisantes pour mobiliser les communautés tout en leur restant imputable. En outre, les participants ont noté que les structures décisionnelles qui modifient véritablement le pouvoir doivent tenir compte des personnes qui ont une voix et une autorité et doivent respecter les principes d'autodétermination. Pour exécuter les engagements de la santé publique envers les communautés, il faut aussi intégrer de multiples sources de connaissances et de données, notamment les systèmes de connaissances autochtones et l'expertise des personnes ayant une expérience concrète, afin de remédier aux limites et aux méfaits d'un système qui tire ses racines du colonialisme et qui n'a pas été conçu pour tenir compte des besoins distincts des peuples autochtones et d'autres groupes marginalisés. La santé publique doit donc intégrer au cœur de sa planification et de sa mise en œuvre les voix des personnes victimes de racisme, de colonialisme et d'autres formes de violence structurelle. Il est aussi essentiel de gagner la confiance des communautés et de s'associer aux organismes et aux leaders communautaires pour créer des communications ciblées en santé publique et faire augmenter la réceptivité de la population à ces communications.

Idée exploitable 10

Créer des postes officiels et des processus qui lient la recherche et la pratique en santé publique, notamment en positionnant des chercheurs dans les organisations de santé publique et des praticiens dans les établissements de recherche, en créant des réseaux d'autorités sanitaires ayant des mandats de recherche et d'éducation, et en appuyant le rôle rassembleur des Centres de collaboration nationale en santé publique.

Les participants ont aussi mentionné qu'il existe plusieurs manières d'améliorer les liens entre la recherche, la formation et la pratique en santé publique, notamment en s'inspirant d'initiatives qui ont contribué à la réponse contre la pandémie (comme les revues rapides des données qui ont appuyé les processus décisionnels) et de stratégies qui précèdent la crise (comme les postes de stagiaires intégrés dans la pratique en santé publique). Durant les discussions, les participants ont souligné les avantages importants qui pourraient être tirés du renforcement de la collaboration entre le milieu de la recherche et le milieu de la pratique, notamment la génération de travaux de recherche plus appliqués et opérationnels, l'amélioration de l'accès des praticiens à des capacités universitaires en temps de crise et l'amélioration des efforts de mobilisation des connaissances. Le système de santé publique actuel a aussi une ressource unique qui peut être utilisée pour atteindre ces objectifs : les Centres de collaboration nationale en santé publique, qui ont été créés après la crise du SRAS, ont établi des relations solides avec les praticiens et les organisations en santé publique du pays. Les participants ont indiqué que les Centres de collaboration nationale sont particulièrement bien placés pour gérer des réseaux de pratique et de recherche et améliorer la mobilisation des connaissances – mais ont averti qu'il faudra un financement supplémentaire pour saisir ces occasions. Ils ont aussi proposé de renforcer les liens entre le milieu de la recherche et le milieu de la pratique en intégrant la recherche et l'éducation au mandat des autorités sanitaires et en finançant des postes qui intègrent des chercheurs dans les organisations de santé publique, et des praticiens dans les établissements de recherche.

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