Déclaration des Dres Chelsea Gabel et Charu Kaushic à l’occasion de la Journée mondiale du sida et de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones

Pour des communautés fortes et un changement tangible

Le 1er décembre marque chaque année la Journée mondiale du sidaNote en bas de page 1. Du 1er au 7 décembre, nous soulignons également la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones pour nous conscientiser sur les cas de VIH/sida dans les communautés autochtones du CanadaNote en bas de page 2.

Le thème de la Journée mondiale du sida en 2024, « Suivons le chemin des droitsNote en bas de page 3 », interpelle les dirigeants et les citoyens du monde pour qu’ils se portent défenseurs du droit à la santé et qu’ils contribuent à l’élimination des inégalités faisant obstacle à la lutte contre le sida. C’est une vision à laquelle adhèrent les IRSC avec leur Initiative de recherche sur le VIH/sida et autres ITSS, qui vise l’équité en santé et suit une démarche axée sur les communautés touchées de façon disproportionnée par le VIH/sida et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Le thème de cette année s’arrime d’ailleurs avec le cadre pancanadien sur les ITSSNote en bas de page 4, qui a pour objectifs de réduire les nouvelles infections et les réinfections; pour ce faire, des initiatives de prévention, de dépistage, de traitement et de soutien sont mises de l’avant, tout particulièrement dans les communautés les plus touchées. Qui plus est, le plan stratégique de l’Initiative de recherche sur le VIH/sida et autres ITSS des IRSCNote en bas de page 5, en portant la cause de l’intersectionnalité, reconnaît que l’on peut appartenir à plusieurs groupes, et que ceux-ci peuvent se recouper. D’un océan à l’autre, des projets de recherche axés aussi bien sur les sciences épidémiologiques, sociales et cliniques que sur les façons autochtones d’être, de savoir et d’échanger sont ainsi mis en œuvre pour apporter des solutions efficaces.

Les peuples autochtones du Canada vivent depuis longtemps de profondes inégalités en matière de santé, et affichent notamment des taux de VIH/sida plus élevés que ceux de la population générale. Les séquelles de la colonisation, des pensionnats et du racisme ont creusé ces inégalités et affligé les Premières Nations, les Inuits et les Métis d’un fardeau démesuré d’ITSS. Dans ce contexte, de nombreuses communautés autochtones d’un bout à l’autre du pays ont décidé de prendre leur sort entre leurs mains en lançant des initiatives fondées sur la culture, les connaissances traditionnelles et la recherche en santé pour éradiquer le VIH/sida. Parmi ces initiatives, nommons le centre autochtone WaniskaNote en bas de page 6 de l’Université de la Saskatchewan et le Centre du festin traditionnel de recherche autochtone sur les ITSSNote en bas de page 7 de l’Université McMaster, qui sont à l’origine de programmes de santé adaptés aux besoins, aux forces et aux traditions propres à leurs communautés respectives.

Pour leur part, les IRSC appuient depuis près de 20 ans les initiatives de recherche, de mobilisation des connaissances et de renforcement des capacités en matière de VIH/sida à l’aide du Programme de recherche communautaireNote en bas de page 8, sous la forme de subventions Catalyseur, de subventions de fonctionnement et de subventions visant la mise sur pied de centres de collaboration pour la recherche communautaire sur le VIH/sida. Chacune de ces possibilités de financement comprend des fonds réservés à un volet autochtone. Tirant parti des réalisations passées de ce programme, les IRSC l’ont actualisé en vue de se rapprocher davantage de l’équité en santé dans les populations les plus durement touchées et de favoriser les approches de recherche dirigées par les communautés, et ainsi de défendre les droits d’un plus grand nombre de communautés et de mieux répondre à leurs besoins. C’est dans ce contexte qu’ils ont lancé, en décembre 2023, des subventions d’équipe pour la recherche communautaire sur le VIH/sida et autres ITSSNote en bas de page 9. La possibilité de financement comprenait des classes de financement consacrées à des communautés clés ainsi que des approches fondées sur les distinctions pour la recherche menée par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Du financement était également prévu à l’étape de la lettre d’intention pour appuyer la mobilisation communautaire.

Les programmes de recherche ancrés dans la culture et respectueux des valeurs culturelles ont tous un même point de départ : la participation des communautés. Les chercheurs, fournisseurs de soins de santé et communautés autochtones s’allient et se joignent à d’autres partenaires pour mettre au point des solutions qui ne sont pas axées uniquement sur les soins médicaux, mais aussi sur les aspects spirituels, émotionnels et sociaux du bien-être qui sont au centre même des visions du monde autochtones. Ces programmes déploient des ressources de mobilisation, de sensibilisation et de soutien par les pairs afin de réduire la stigmatisation entourant le VIH/sida et de garantir que les personnes de tous les milieux et de toutes les origines se sentent à même d’obtenir du soutien et des soins, et de trouver la guérison.

Nous vous présentons nos meilleures salutations, en toute solidarité.

Dre Chelsea Gabel,
directrice scientifique, Institut de la santé des Autochtones (ISA) des IRSC

Dre Charu Kaushic,
directrice scientifique, Institut des maladies infectieuses et immunitaires (IMII) des IRSC

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