Le Prix Betty-Havens de la Mobilisation des Connaissances dans le domaine du Vieillissement 2023 de l'Institut du vieillissement des IRSC

Le prix Betty-Havens de la mobilisation des connaissances dans le domaine du vieillissement de l'Institut du vieillissement des IRSC porte le nom de Mme Betty Havens, gérontologue de renom qui a consacré sa carrière à l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées. On lui doit de brillantes réalisations dans le domaine de la recherche sur les services de santé axée sur le processus du vieillissement. Ce prix, décerné en fonction des candidatures présentées par des pairs, des équipes ou des organisations, récompense une personne, une équipe ou une organisation ayant fait progresser la mobilisation des connaissances dans le domaine du vieillissement à l'échelle locale ou régionale.

Exceptionnellement cette année les IRSC-IV annoncent trois lauréats du prix Betty-Havens.

Lauréats

Dr Gary Nagile et Dr Mark Rapoport

Dr Gary Nagile

Le Dr Gary Naglie est professeur à l’Unité de médecine gériatrique du Département de médecine ainsi qu’à l’Institut des politiques, de la gestion et de l’évaluation de la santé à l’Université de Toronto. Il est vice-président des services médicaux, médecin-chef et chef du Département de médecine au Centre de sciences de la santé Baycrest, ainsi que chercheur associé à l’Institut de recherche Rotman de Baycrest. Les travaux du Dr Naglie sur le développement et l’application des connaissances portent principalement sur la sécurité au volant chez les personnes âgées, en particulier celles souffrant de troubles cognitifs légers et de démence, ainsi que sur la qualité de vie des adultes atteints de démence.

Dr Mark Rapoport

Le Dr Mark Rapoport est professeur et directeur du programme de résidence de l’Unité de psychiatrie gériatrique du Département de psychiatrie à l’Université de Toronto. Il est chercheur clinicien au Centre des sciences de la santé Sunnybrook et ancien président de l’Académie canadienne de gérontopsychiatrie. Il a également été membre de la Canadian Driving Initiative for Vehicular Safety in the Elderly (initiative canadienne pour la sécurité routière des personnes âgées) et rédacteur en chef adjoint du Canadian Geriatrics Journal. Il est chef intérimaire du service de psychiatrie gériatrique ainsi que codirecteur des ressources humaines et des soins ambulatoires de Sunnybrook Psychiatrists. Les recherches du Dr Rapoport portent principalement sur les accidents de la route chez les personnes âgées souffrant de maladies neurologiques et psychiatriques, de même que sur les traitements à ce sujet.

Abandon de la conduite automobile à l’aide d’une feuille de route sur la conduite automobile et les troubles neurocognitifs

Le processus de décision de ne plus de conduire et la transition vers le mode de vie qui s’en suit ont de lourdes conséquences sur la sécurité, la santé et divers aspects psychosociaux. Ces changements posent des défis importants aux personnes atteintes de démence, aux membres de leur famille et aux amis qui en prennent soin, de même qu’aux fournisseurs de soins de santé. Malgré des recommandations bien documentées pour aider les personnes touchées, peu d’information et de ressources accessibles et fiables peuvent les renseigner à ce sujet. Pour combler cette lacune en matière d’application des connaissances, les Drs Gary Naglie, Mark Rapoport et Elaine Stasiulis, ainsi que l’équipe de la conduite automobile et des troubles neurocognitifs du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement, se sont fondés sur le cadre d’application des connaissances pour élaborer une ressource éducative en ligne unique en son genre : la Driving and Dementia Roadmap (feuille de route sur la conduite et les troubles neurocognitifs). Il s’agit d’un recueil complet de renseignements, de vidéos, de fiches de travail et d’autres documents axés sur la personne et reposant sur des données probantes, qui vise à aider les personnes atteintes de démence, les membres de leur famille et amis qui en prennent soin ainsi que les fournisseurs de soins de santé à bien s’orienter dans une démarche d’abandon de la conduite. En utilisant le cadre d’application des connaissances pour orienter les activités de mobilisation des connaissances, on fait en sorte que la feuille de route repose sur des preuves solides. En outre, la participation des principales parties prenantes à une série d’activités d’échange de connaissances a accru la pertinence, l’utilité et l’accessibilité de cette feuille de route. Les activités d’application des connaissances mises en œuvre pour promouvoir l’utilisation de la feuille de route ont permis à plus de 30 000 utilisateurs de 19 pays de consulter le site Web à ce sujet. La feuille de route a été présentée dans les médias, notamment à la télévision, à la radio et dans la presse écrite. Elle a également été retenue comme ressource à publier sur la plateforme d’échange de connaissances de l’Observatoire mondial de la démence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route révèlent que celle-ci modifie la manière dont les personnes atteintes de démence et leurs soignants abordent et gèrent l’abandon de la conduite, ce qui laisse entendre que cette ressource peut améliorer leurs connaissances, leur force émotionnelle et leurs capacités au cours de cette importante période de transition.

Dre Alexandra Papaioannou

La Dre Alexandra Papaioannou est professeure de médecine (Division de gériatrie) à l’Université McMaster, spécialiste en gériatrie au Hamilton Health Science et directrice administrative du Centre pour la recherche sur le vieillissement GERAS. Elle est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine gériatrique et vieillissement en santé (niveau 1). Elle est clinicienne-chercheuse principale du groupe de travail sur les soins aux personnes fragilisées de la Société canadienne de gériatrie, et membre du Global Frailty Network. La Dre Papaioannou est également présidente de Regional Geriatric Program Central, et elle a été directrice de la Division de médecine gériatrique à l’Université McMaster. Elle a à son actif plus de 396 publications évaluées par des pairs, 19 chapitres de livres et plus de 417 résumés publiés (indice h de 76, plus de 24 629 citations). De plus, elle a encadré plus de 125 stagiaires de recherche du premier cycle au niveau postdoctoral, dont plusieurs qui ont reçu des prix financés à l’échelle nationale. Son programme de recherche vise à fournir les meilleures données de recherche aux prestataires de soins de première ligne afin que les personnes âgées vieillissent sous le signe de la dignité et de l’indépendance.

Dr Thomas H Hadjistavropoulos

Les travaux du Dr Hadjistavropoulos portent sur la sous-estimation et le sous-traitement des douleurs ressenties par les personnes atteintes de démence. Les signes de détresse non verbaux au sein de cette population sont en effet ambigus, ce qui rend l’interprétation de la douleur difficile pour le personnel soignant. Accompagné de son équipe, le Dr Hadjistavropoulos a appliqué des méthodes d’évaluation de la douleur valides en laboratoire à des approches cliniques dans des conditions exigeantes. À titre d’exemple, les grilles d’observation PACSLAC et PACSLAC-II, qui permettent d’évaluer le niveau de douleur ressenti par les personnes âgées dont la capacité à communiquer est limitée, sont utilisées par des experts cliniques et de la recherche dans le monde entier et ont été traduites dans plusieurs langues.

Afin de pallier les manques de ressources qui nuisent à l’évaluation fréquente de la douleur chez les personnes âgées présentant un déclin cognitif sévère dû à la démence, le Dr Hadjistavropoulos œuvre par ailleurs à la mise au point d’un système automatisé de suivi des comportements liés à la douleur en collaboration avec des spécialistes de la vision par ordinateur. Ses travaux d’application des connaissances comprennent entre autres des vidéos et des plateformes de formation en ligne ainsi que des directives destinées aux professionnels de la santé. Sa campagne de mobilisation des connaissances sur les réseaux sociaux, intitulée #SeePainMoreClearly, a suscité des millions de réactions sur les réseaux sociaux et a été mentionnée dans des entrevues avec les médias. Le mot-clic a été utilisé dans au moins 31 pays et le site Web (en anglais seulement) a été consulté dans au moins 82 pays.

Le Dr Hadjistavropoulos a publié le livre Pain management for older adults, qui en est à sa deuxième édition, met son expertise dans la science de la mise en œuvre et de l’éducation au service de la population et contribue à l’élaboration de politiques publiques, notamment auprès du ministère de la Santé de la Saskatchewan, afin d’améliorer le bien-être des personnes âgées. En qualité de directeur du Centre de recherche sur le vieillissement et la santé, son intérêt pour les affaires publiques l’a amené à organiser des manifestations publiques à succès axées entre autres sur la dissémination des connaissances scientifiques auprès de la population. Enfin, il a contribué à l’élaboration du Programme de formation professionnelle en médecine de la douleur, adopté par l’Association internationale pour l’étude de la douleur et qui constitue une ressource précieuse pour les formations en médecine de la douleur dans plus de 60 pays.

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