Prix D'excellence au doctorat Anne Martin-Matthews en Recherche sur le Vieillissement 2022 de l'Institut du vieillissement des IRSC

Chaque année, par le prix d’excellence Anne Martin-Matthews en recherche sur le vieillissement, l’Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du Canada (IV des IRSC) récompense la stagiaire doctorale ou le stagiaire doctoral ayant obtenu le meilleur classement dans le domaine du vieillissement au concours ouvert des IRSC.

Lauréat

Dana Broberg, Université Western

Mme Broberg est titulaire d’un diplôme de premier cycle en biophysique médicale de l’Université Western, où elle est actuellement étudiante au doctorat dans la même discipline. Elle s’intéresse au recours aux nouveaux biomarqueurs d’imagerie pour évaluer l’issue des maladies neurodégénératives. Durant ses études de premier cycle, elle avait axé ses recherches sur les modèles précliniques de la maladie d’Alzheimer. Pour ses études supérieures, elle se concentre maintenant sur l’emploi de l’imagerie de diffusion par résonance magnétique chez des patients atteints de diverses maladies (Alzheimer, Parkinson, démence frontotemporale et maladie cardiovasculaire) pour étudier les relations entre les lésions cérébrales microstructurelles et les résultats cognitifs, en particulier au niveau du langage parlé.

Résumé de recherche

La substance blanche est une partie du système nerveux central qui relie les différentes aires du cerveau afin d'assurer la transmission des informations. Essentielle au maintien des fonctions cognitives, elle peut subir des lésions susceptibles d'entraîner un trouble cognitif, comme l'illustrent les maladies neurodégénératives. Le principal objectif de mon projet de recherche consiste à comparer les effets de lésions visibles de la substance blanche (par neuroimagerie structurelle) avec ceux de lésions imperceptibles (par imagerie en tenseur de diffusion) sur les fonctions cognitives de personnes vivant avec une maladie neurodégénérative, avec une attention particulière portée au langage oral. Le deuxième objectif est d'évaluer la pertinence d'un nouveau biomarqueur vocal de troubles cognitifs au moyen d'une analyse multicritère du discours oral. Dans le cadre d'une conversation dirigée, l'usage de la parole des patients participants fera ainsi l'objet d'une analyse méticuleuse (et prochainement automatisée) selon plusieurs critères discursifs (fluidité de la parole, production langagière, diversité du vocabulaire, niveau de syntaxe et contenu de l'information). L'ambition du projet est de valider la pertinence de cette analyse du discours pour mettre en évidence des pathologies de la substance blanche en lien avec des lésions visibles, mais aussi imperceptibles et précoces chez des populations diverses. L'ensemble de données utilisé pour mener à bien le projet proviennent de l'Ontario Neurodegenerative Disease Research Initiative (ONDRI), une étude multidisciplinaire et multicentrique qui explore les corrélations entre la démence et cinq maladies : la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, la démence fronto-temporale, la sclérose latérale amyotrophique et les maladies vasculaires cérébrales. Le projet aura une double incidence sur la recherche sur le vieillissement : il permettra d'une part de déterminer si l'imagerie en tenseur de diffusion parvient à révéler des lésions de la substance blanche indétectables par neuroimagerie structurelle et si ces lésions concernent des troubles cognitifs associés à des maladies neurodégénératives et d'autre part de confirmer la pertinence d'un nouveau biomarqueur vocal de troubles cognitifs sur lequel les médecins pourront facilement s'appuyer pour déceler avec précision les signes avant-coureurs de tels troubles. Ces avancées faciliteront en outre la mise au point et le déploiement de stratégies thérapeutiques plus efficaces et à un stade plus précoce de la démence.

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