Dre Kanna Hayashi : Évaluation des services d’atténuation des risques dans le contexte de la double crise que représentent la COVID-19 et les surdoses chez les consommateurs d’opioïdes

En 2016, le gouvernement de la Colombie-Britannique déclarait que la crise en cours des surdoses d'opioïdes était une urgence de santé publique. Malgré les importantes avancées depuis dans les interventions de réduction des méfaits à travers le Canada, le début de la pandémie de COVID-19 a fait dérailler une grande partie des progrès en voie d'être réalisés. Selon Statistique Canada, le nombre de décès attribuables à la toxicité des opioïdes au Canada a augmenté de 88 % au cours de la pandémie par rapport à la même période auparavant.

La Dre Kanna Hayashi, épidémiologiste spécialisée en utilisation de substances psychoactives, allait entreprendre l'évaluation de deux nouvelles interventions pour contrer la crise des opioïdes (services de prescription élargis pour le traitement par agonistes opioïdes et prescription de mesures d'atténuation des risques) quand la pandémie a commencé.

« Malheureusement, la mise en œuvre de ces interventions s'est butée à de nombreux écueils », dit‑elle.

La Dre Hayashi a consacré sa carrière à la réduction des méfaits chez les personnes qui consomment des drogues. Elle dirige la Vancouver Injection Drug Users Study (VIDUS, en anglais seulement), est chercheuse au BC Centre on Substance Use, et enseigne à l'Université Simon Fraser.

Mais c'est lorsqu'elle dirigeait le projet de recherche communautaire Mitsampan (en anglais seulement) que son intérêt et sa passion pour la recherche sur la réduction des méfaits et la consommation de substances psychoactives ont pris naissance.

« Ce n'était qu'une petite maison dans un quartier de Bangkok où l'on fournissait des seringues propres et de la naloxone. J'en ai beaucoup appris sur la réduction des méfaits, et j'ai également découvert le rôle unique d'un chercheur, qui consiste à combler le fossé entre les personnes ayant une expérience concrète et celles qui mettent en œuvre des politiques et des programmes », dit la Dre Hayashi au sujet du Centre de réduction des méfaits Mitsampan, dirigé par des pairs.

Aujourd'hui titulaire de la Subvention de fonctionnement : Besoins et services en matière de santé mentale et de toxicomanie dans le contexte de la COVID-19, la Dre Hayashi entend maintenant entreprendre, avec ses collègues, l'évaluation de services innovants d'atténuation des risques dans le contexte de la double crise que représentent la COVID-19 et les surdoses chez les consommateurs d'opioïdes à Vancouver (C.-B.).

« Même si ces nouvelles interventions de réduction des méfaits ont été lancées au début de la pandémie, leur idée était préconisée depuis de nombreuses années déjà. N'ayant pas été appliquée encore, l'idée a été cela incorporée dans ces mesures d'urgence », explique-t-elle.

La Dre Hayashi se dit encouragée par l'intérêt grandissant de ses pairs, des responsables des politiques et des étudiants dans le domaine de la prévention des surdoses et de la réduction des méfaits. « La prochaine génération de chercheurs en santé me donne espoir », dit-elle.

À propos de l'expérience de son équipe de recherche pendant la pandémie, la Dre Hayashi dit : « Je pense que la plus grande réussite est d'avoir réussi à poursuivre notre étude de cohorte de longue date malgré le chaos de cette dernière année. L'épidémie de surdoses ayant crû de façon exponentielle durant la pandémie de COVID-19, il est absolument nécessaire de faire davantage pour répondre à cette urgence de santé publique », poursuit-elle.

Selon la Dre Hayashi, le bilan émotionnel et physique de la gestion de la double crise de la pandémie de COVID-19 et des surdoses chez les consommateurs d'opioïdes a été préjudiciable, en particulier pour le personnel de première ligne travaillant à la réduction des méfaits.

« Nous avons tellement eu de funérailles. C'est très inquiétant. Nous avons désespérément besoin d'aide en santé mentale pour tous ceux et celles qui sont touchés par cette urgence. », dit-elle.

Pour en savoir plus sur la recherche de la Dre Hayashi.

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