Dre Megan O’Connell : Aider les personnes âgées à maintenir des liens sociaux à l’aide de technologies durant la pandémie de COVID 19

Photo : Dre Kristen Haase (photo du haut), Dre Megan O’Connell (photo du bas)

La Dre Megan O'Connell, psychologue clinicienne, explique à la blague que même si son domaine d'activité est la neuropsychologie, sa véritable passion réside dans la théorie de la mesure.

« Je ne devrais pas dire cela, confie‑t‑elle en riant, mais je me soucie des outils pour mesurer la santé mentale des gens. Je suis obsédée par les propriétés de ces mesures parce qu'elles portent sur les effets et la portée de mes interventions. »

La Dre O'Connell situe sa spécialisation en neuropsychologie au croisement du cerveau et de son impact sur le comportement et la santé mentale. « L'une des choses qui est ressortie de mes nombreuses années dans ce domaine, c'est la séparation artificielle entre les problèmes de santé mentale et les troubles neurologiques. »

En repensant à ce qui l'a conduite sur la voie de la neuropsychologie, la Dre O'Connell se souvient que la démence d'un membre de sa famille a été diagnostiquée longtemps après le début de la maladie. « Quand je dis que ma passion réside dans les mesures, c'est en partie en raison de mes toutes premières expériences », explique-t-elle.

« Les outils que les spécialistes avaient utilisés n'étaient tout simplement pas assez performants pour repérer le problème chez une personne qui fonctionnait très bien avant », dit‑elle. « L'absence de diagnostic a profondément touché l'ensemble de la structure familiale, moi y compris. » La Dre O'Connell a commencé par examiner différents tests de dépistage de la démence, puis s'est intéressée aux répercussions psychosociales du diagnostic de la maladie sur l'ensemble de la structure familiale, et aux démarches possibles après le diagnostic pour aider à maximiser la santé mentale et le fonctionnement de chacun au quotidien.

La Dre O'Connell œuvre maintenant au sein du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement (CCNV). Elle y dirige l'équipe de neuropsychologie de la Rural and Remote Memory Clinic, à l'Université de la Saskatchewan, qui intègre des interventions de santé mentale dans les soins aux personnes atteintes de démence pour ensuite offrir ces soins à distance au moyen de technologies accessibles aux familles en région rurale.

L'expérience de la Dre O'Connell en télésanté auprès des communautés éloignées et des populations vieillissantes l'a amenée à s'associer à la Dre Kristen Haase, de l'Université de la Colombie‑Britannique, dans le projet Intervention de socialisation et surveillance de la santé mentale pour les personnes âgées à l'ère de la distanciation physique imposée par la COVID-19, financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) dans le cadre du concours Subvention de fonctionnement : Besoins et services en matière de santé mentale et de toxicomanie dans le contexte de la COVID‑19.

Avant ce projet, l'équipe de la Dre O'Connell formait des personnes âgées sur de nouvelles façons d'utiliser la technologie. « Certaines façons de présenter l'information peuvent maximiser l'apprentissage », dit‑elle. « Une méthode efficace pour fournir de l'information aux personnes qui ont des déficiences cognitives est également efficace pour celles qui n'ont pas de déficience. »

Bien que son équipe ait réussi à former des personnes âgées sur l'utilisation de la technologie et que les données montrent que cette population a accru son utilisation de la technologie pendant la pandémie, la Dre O'Connell affirme que d'autres obstacles financiers, structurels et psychologiques subsistent.

« Notre recherche s'est heurtée à ce problème plus vaste », dit‑elle. Devant le manque d'infrastructure Internet dans certaines collectivités, le prix de l'équipement moderne permettant d'accéder à Internet et la peur de l'inconnu pour les personnes qui ne sont pas à l'aise avec la technologie, les décideurs ont de nombreux obstacles à surmonter pour rendre plus de services et de formes de soutien virtuellement accessibles au moyen de la technologie.

« Ces énormes disparités qui subsistent dans l'accès à la technologie m'inquiètent », dit la Dre O'Connell. « Si nous ne commençons pas à prêter attention à ce groupe, une nouvelle population vulnérable sera créée. »

Complément d'information sur la recherche de la Dre O'Connell

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