Dre Flora Matheson : Évaluation des besoins en matière de santé mentale et de toxicomanie pour les personnes remises en liberté durant la pandémie de COVID-19

À titre de sociologue médicale et spécialiste de la santé mentale et de la toxicomanie, la Dre Flora Matheson s’intéresse à l’intersection entre la santé et le système de justice pénale. Cela dit, elle constate que tout au long de ses 20 ans de carrière, la recherche dans ce domaine n’a pas été suffisamment priorisée et financée.

« La recherche sur les personnes qui ont été incarcérées est limitée au Canada », affirme la Dre Matheson.

Après avoir vu que la population carcérale était incluse dans l’appel de demandes de l’Initiative sur la santé mentale et la COVID-19, la Dre Matheson s’est rapidement mise au travail avec la Dre Angela Mashford-Pringle et leurs partenaires communautaires pour entamer un projet sur l’évaluation des besoins en matière de santé mentale et de toxicomanie et des interruptions de service pour les personnes remises en liberté durant la pandémie de COVID-19, grâce à des fonds provenant de la Subvention de fonctionnement : Besoins et services en matière de santé mentale et de toxicomanie dans le contexte de la COVID‑19 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

En discutant avec les partenaires communautaires, la Dre Matheson et son équipe ont rapidement compris que la planification des libérations ne se déroulait pas comme il se doit au début de la pandémie, surtout en raison des changements dans les services et le système correctionnel. « Ce qui s’est passé pendant la pandémie, surtout au début, c’est l’arrêt des services habituels et l’absence d’endroit où aller et d’information pour les personnes libérées de prison », explique la Dre Matheson.

En plus de travailler avec des partenaires communautaires, l’équipe de la Dre Matheson est aussi composée de femmes qui ont déjà été incarcérées, ce qui, selon la chercheuse, ajoute une voix essentielle au projet. « Leur connaissance du système a été indispensable pour comprendre les nuances des entretiens qualitatifs, ajoute la Dre Matheson. Il est important de faire en sorte que leurs voix fassent partie de la recherche et de toutes les solutions qui en découlent. »

Grâce à ce travail en collaboration, le projet de la Dre Matheson permet de formuler des recommandations sur les mesures pouvant être prises pendant une pandémie et sur la façon dont le système de justice pénale peut changer à l’avenir.

« Si nous pouvons aider ces gens au moyen des systèmes de santé et de services sociaux et ainsi les garder hors du système correctionnel, cela changera la donne pour l’ensemble de la société, conclut la Dre Matheson. Il est important que le public sache que nous incarcérons et punissons des gens pour un chemin qu’ils n’ont pas créé eux-mêmes : c’est le chemin qui est le problème, pas la personne. »

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