Dre Jessica Moe : Prévenir les décès par opioïdes liés à une augmentation des substances illicites fumées dans le contexte de la COVID-19

Au front des urgences à l'Hôpital général de Vancouver, la Dre Jessica Moe affirme n'avoir aucune difficulté à se plonger entièrement dans ses recherches.

« Je pense qu'il n'existe aucun autre endroit dans la société où l'on peut voir des gens de tous les horizons, du nouveau-né au centenaire, de tous les statuts socioéconomiques, de toutes les couches de la société et de tous les domaines d'emploi. La salle d'urgence est un endroit unique pour aider les gens. »

La Dre Moe, clinicienne-chercheuse au Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique et professeure adjointe à l'Université de la Colombie-Britannique, a consacré sa carrière à participer aux interventions en santé publique depuis les premières lignes des soins cliniques, particulièrement dans les cas de surdose d'opioïdes, de prévention et de consommation de substances psychoactives.

Depuis 2016, la Dre Moe et son équipe ont observé une augmentation alarmante de décès par surdose lié au tabagisme. Après le début de la pandémie de COVID-19, les centres de prévention des surdoses ont eu de la difficulté à s'adapter aux directives de distanciation physique. La pandémie a entraîné une réduction des heures de service et de la capacité d'accueil, et une diminution de 35 % des visites. Avec une augmentation des surdoses d'opioïdes liées au tabagisme et une diminution du nombre d'utilisateurs des centres de prévention, les problèmes se profilaient à l'horizon; selon la Dre Moe, il fallait agir rapidement.

Grâce à la subvention de fonctionnement : Besoins et services en matière de santé mentale et de toxicomanie dans le contexte de la COVID-19 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Dre Moe a lancé un projet pilote pour les centres de prévention des surdoses, parallèlement à sa recherche Prévenir les décès par opioïdes en raison d'une augmentation des substances illicites fumées dans le contexte de la COVID-19.

« J'ai l'avantage de pouvoir traiter les gens avant ou après une surdose dans des milieux de soins de courte durée. L'oxymétrie de pouls continue (surveillance de l'oxygène) est une technologie que nous utilisons couramment, mais qui n'avait jamais été appliquée aux centres de prévention des surdoses », explique la Dre Moe. « Nous avons donc eu l'idée de mettre à la disposition de ces centres des appareils de surveillance de l'oxygène pour les personnes qui fument des opioïdes, afin qu'elles puissent être suivies à distance et se sentir en sécurité. »

La Dre Moe souligne que, en plus d'atténuer les exigences de distanciation physique liées à la pandémie, ce projet pilote et cette recherche ont l'avantage supplémentaire de mettre en évidence la pertinence d'utiliser les centres de prévention des surdoses pour les personnes qui fument des opioïdes, ce qui, espère-t-elle, deviendra une nouvelle norme.

Elle soutient que la réussite du projet est surtout passée par la participation significative des consommateurs passés ou actuels d'opioïdes tout au long du projet, depuis la planification jusqu'à la mise en œuvre.

« Ce fut merveilleux de constater combien ces centres étaient motivés et heureux des services fournis dans le cadre de cette étude », précise-t-elle. « Les centres avec lesquels nous avons travaillé nous ont demandé si nous pouvions continuer d'offrir ce service. Devant l'accueil des plus favorables réservé au projet, nous allons explorer les possibilités d'élargir notre travail. »

Complément d'information sur la recherche de la Dre Moe 

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