COVID-19

Les enfants et les familles à l’ère de la COVID-19

30 juin 2020

Dr David B. Nicholas

Une éclosion comme celle de la COVID-19 nécessite de mettre en œuvre des changements liés à la lutte contre les infections dans le milieu des soins de santé, changements qui peuvent accroître les sentiments de crainte et d’anxiété chez les patients très vulnérables. Par exemple, l’interdiction de recevoir des visiteurs ou d’accompagner un enfant ou un membre de la famille dans un établissement de santé, en raison des nouvelles restrictions concernant les visites, ajoute un degré d’incertitude au stress causé par l’hospitalisation d’un proche. En outre, il devient souvent plus difficile d’obtenir des rendez-vous et des services de santé non liés à la COVID-19. L’équipe du Dr David B. Nicholas à l’Université de Calgary se sert d’une approche qualitative pour étudier les expériences vécues par des enfants ayant divers problèmes de santé préexistants, par les membres de leur famille qui prennent soin d’eux ainsi que par leurs soignants durant la COVID-19. Son projet est financé par les IRSC et s’intitule Exploring the Psychosocial and Health Service Consequences of Coronavirus on Children and their Families: Lessons Learned for Pediatric Health Care Practice and Policy [Étude des conséquences psychosociales et relatives aux services de santé du coronavirus sur les enfants et leur famille : leçons tirées de la pratique et de la politique sur les soins de santé pédiatriques].

Durant l’éclosion de SRAS survenue en 2003, des membres de l’équipe de recherche du Dr Nicholas ont mené des études semblables. Ils ont appris que « des méthodes efficaces en matière de gestion des soins et de communication étaient indispensables à la gestion du système; toutefois, ces méthodes étaient mises à rude épreuve au milieu des tensions pressantes et des conditions changeantes dues à la pandémie ». Les restrictions nécessaires durant l’éclosion de COVID-19 ajoutent à la tension, à l’instar des changements qu’ont connus les milieux de soins de santé et les espaces publics durant l’éclosion de SRAS en 2003. L’équipe a adapté ses connaissances et a l’intention de comparer les nouvelles conclusions à des données semblables recueillies durant son étude antérieure.

L’équipe se préoccupe particulièrement des problèmes de santé préexistants ou nouveaux qui ne sont pas traités ou sont insuffisamment traités chez les enfants durant une situation telle que la pandémie actuelle. Les soignants s’efforcent d’adapter leur prestation de soins, notamment la façon dont ils intègrent les technologies de la santé à leur pratique. Les changements apportés aux approches concernant les soins aux patients, ainsi que les méthodes de communication fondées sur la technologie, vont peut-être demeurer même après la fin de la pandémie. L’impact sur les patients et les soignants est inconnu; les changements ou les annulations concernant les interactions en personne ou virtuelles ajoutent un degré de complexité alors que les soignants s’efforcent d’offrir à leurs patients les soins dont ils ont besoin.

L’équipe du Dr Nicholas a l’intention de recueillir des données à partir de quatre centres de recrutement en Alberta et en Ontario; la collecte de données est en cours dans deux d’entre eux. Les entrevues avec des enfants, des parents et des soignants ont déjà commencé. Le Dr Nicholas note ce qui suit : « Nous avons acquis des connaissances sur ce qu’implique le fait d’exercer durant une pandémie en tant que soignants appartenant à différentes spécialités pédiatriques, dont la santé mentale, les soins palliatifs, les déficiences sur le plan du développement, la pneumologie et les transplantations cardiaques. » Lorsque toutes les entrevues auront eu lieu, l’équipe analysera les données produites en vue d’améliorer les recommandations formulées concernant la pratique et les politiques relatives aux soins pédiatriques dans des situations telles que la pandémie mondiale actuelle.

Le Dr Nicholas est professeur à la Faculté de travail social de l’Université de Calgary, en plus d’être membre de l’Institut de santé publique O’Brien de l’École de médecine Cumming. D’autres membres de l’équipe ont une expertise dans le domaine de l’hématologie ou de l’oncologie pédiatriques, des soins respiratoires, des soins en transplantation cardiaque, de la chirurgie, de la microbiologie, de l’immunologie, de la santé mentale, des déficiences sur le plan du développement et des soins de fin de vie.

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