Profils de chercheurs

Retour au dossier : Mois de la sensibilisation au cancer

Est-il possible de créer des traitements du cancer personnalisés?

Le programme d’oncogénomique personnalisée de l’Agence du cancer de la Colombie-Britannique
Photo utilisée avec la permission de Reid Lucier

Dans son programme d’oncogénomique personnalisée (OGP), l’équipe à l’Agence du cancer de la Colombie-Britannique a recours au séquençage génomique et à la bio informatique pour trouver des traitements propres aux patients pour des cancers avancés.

Les Drs Janessa Laskin et Marco Marra sont les coresponsables de l’avant gardiste programme d'essais cliniques en OGP (en anglais seulement). Le programme d’OGP utilise la génomique globale (l’étude des génomes, des gènes et des molécules et systèmes connexes) pour étudier les anomalies génétiques de cancers individuels en vue d’aider à comprendre ce qui peut stimuler la croissance cancéreuse et permettre au cancer de résister au traitement. Le programme offre également le potentiel de trouver ou d’élaborer des stratégies de traitement pour chaque patient participant à l’étude.

Le Dr Marra, directeur du Centre de sciences génomiques, supervise les éléments génomiques du programme d’OGP, qui vise à mettre en évidence toutes les anomalies génétiques du cancer de chaque patient en analysant le génome des cellules cancéreuses d’une personne et en le comparant au génome des cellules saines de cette personne.

L’équipe médicale, dirigée par la Dre Laskin, utilise ces données génomiques pour mieux comprendre le cancer de chaque personne et, dans la mesure du possible, aider au diagnostic et à la planification du traitement des patients de l’étude. Cette approche unique a permis au programme d’OGP d’aider à trouver les meilleurs médicaments possibles pour chaque patient, qu’il s’agisse de traitements standards contre le cancer, d’essais cliniques innovants ou d’options de traitement utilisées hors indications.

En combinant les soins personnalisés et la recherche de pointe axée sur les données, le programme d’OGP aide à préparer un avenir exempt de cancer.


Le corps humain peut il guérir le cancer?

Dr John Bell, directeur scientifique de Biothérapies pour le traitement du cancer (BioCanRx)
Photo utilisée avec la permission de l’Hôpital d’Ottawa

Le réseau révolutionnaire BioCanRx utilise des matériaux dérivés de la biologie pour stimuler le système immunitaire et détruire les cellules cancéreuses.

BioCanRx (en anglais seulement) est un réseau national de recherche qui s’efforce de créer et de fabriquer des produits biothérapeutiques pour traiter et guérir le cancer. Le Dr John Bell, directeur scientifique de BioCanRx, explique : « Par notre réseau, et avec nos partenaires, nous découvrons de nouvelles façons de permettre aux mécanismes de défense de l’organisme de déjouer les cellules cancéreuses pour les tuer. Nous investissons dans les innovations canadiennes et dans ce que ce domaine a de meilleur à offrir, toujours en quête d’applications cliniques, au bénéfice des patients. »

Les produits biothérapeutiques contre le cancer sont des matériaux dérivés de la biologie qui sont utilisés pour cibler les cellules cancéreuses, en essayant d’épargner les cellules saines. Avec les avancées qu’ils ont rendues possibles jusqu’ici dans les essais cliniques, les moyens biothérapeutiques contre le cancer, comme l’immunothérapie, pourraient devenir des traitements anticancer de base.

BioCanRx se concentre sur trois domaines de recherche principaux :

  • les virus oncolytiques, qui peuvent être utilisés pour cibler, attaquer et tuer les cellules cancéreuses;
  • la thérapie cellulaire adoptive (ou traitement par cellules immunitaires), processus consistant à créer ou à activer des cellules immunitaires dirigées contre le cancer dans l’organisme du patient, à cultiver un grand nombre de ces cellules en laboratoire et à injecter ensuite ces cellules dans l’organisme du patient pour qu’elles attaquent sa tumeur);
  • les anticorps thérapeutiques, d’origine synthétique, qui ont le potentiel de détruire les cellules cancéreuses ou d’aider le système immunitaire à cibler les cellules souches.

Chacun de ces domaines de recherche paraît fort prometteur pour traiter et éventuellement guérir le cancer. Les chercheurs de BioCanRx combinent aussi activement ces différentes formes de produits biothérapeutiques pour trouver des combinaisons uniques et innovantes de traitements pour guérir les cancers même les plus coriaces.

BioCanRx s’emploie à développer un secteur biotechnologique et biomanufacturier prospère au Canada.


Aider les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire à déjouer les pronostics

Dr Brad Harold Nelson, directeur et chercheur émérite du Centre de recherche Deeley de l’Agence de lutte contre le cancer de la Colombie-Britannique (BC Cancer Agency) et professeur du département de génétique médicale de l’Université de la Colombie-Britannique
Photo utilisée avec la permission de Molly Nelson

Le Dr Brad Nelson et son équipe de l’Agence de lutte contre le cancer de la Colombie-Britannique cherchent de nouvelles formes de traitements visant à renforcer les mécanismes de défense de l’organisme.

Le Dr Brad Nelson est à la recherche de moyens novateurs pour déterminer de quelle manière le système immunitaire répond au cancer de l’ovaire grave de haut grade afin de mettre au point des traitements plus efficaces.

Malgré tous les efforts déployés par la communauté internationale de recherche sur le cancer, seules de modestes améliorations du taux de survie ont été observées chez les femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire grave de haut grade, lequel est responsable d’environ 75 % de tous les décès causés par le cancer de l’ovaire.

On sait que l’organisme combat les infections grâce aux globules blancs appelés « lymphocytes T ». Il y a environ dix ans, les chercheurs ont découvert que les lymphocytes T infiltrent également les tumeurs ovariennes, et que ce phénomène est étroitement lié à un meilleur pronostic chez les patientes.

Les travaux du Dr Nelson ont toutefois révélé que les lymphocytes T n’agissent pas seuls. Ils disposent en effet d’alliés puissants, les lymphocytes B, ces cellules qui produisent des anticorps dans l’organisme.

Forts de cette découverte, le Dr Nelson et son équipe sont plus motivés que jamais. Ils essaient maintenant de comprendre comment les lymphocytes B aident le système immunitaire à assurer une surveillance efficace des tumeurs en constante évolution. Ils cherchent également un moyen d’activer la capacité des lymphocytes T et B à collaborer dans la lutte contre le cancer. Cette année, ils lanceront un essai clinique dans le cadre duquel des patientes atteintes de cancers gynécologiques récurrents recevront des perfusions de lymphocytes T antitumoraux. Son équipe croit que le cancer de l’ovaire grave de haut grade et les cancers associés seront un jour traités à l’aide d’immunothérapies renforçant les mécanismes naturels de défense de l’organisme. Non seulement ces traitements seront-ils associés à un moins grand nombre d’effets indésirables, mais ils permettront également d’obtenir de meilleurs résultats.


La clé pour guérir le cancer se terre-t-elle dans nos cellules?

Dr Gerald Batist, directeur du Centre du cancer Segal, directeur du Département d’oncologie à l’Hôpital général juif, directeur scientifique du Centre de thérapies expérimentales du cancer de Montréal, directeur du Centre de recherche translationnelle sur le cancer de l’Université McGill, professeur à l’Université McGill et cofondateur et président d’Exactis Innovations
Photo utilisée avec la permission de l’Hôpital général juif (Montréal)

Le Dr Batist essaie d’en savoir davantage sur les processus cellulaires qui font que certains traitements contre le cancer sont plus efficaces que d’autres.

Le Dr Gerald Batist est actif dans divers champs de la recherche sur le cancer et du traitement de cette maladie. Outre ses fonctions d’oncologue médical au Centre du cancer Segal, le Dr Batist est un spécialiste de la pharmacologie moléculaire qui s’efforce de comprendre comment les mécanismes moléculaires agissent sur nos processus biologiques. La recherche en pharmacologie moléculaire du Dr Batist vise à affaiblir les mécanismes cellulaires qui rendent les cellules cancéreuses résistantes à des traitements comme la chimiothérapie pour mettre au point des moyens plus efficaces de traiter le cancer.

Le Dr Batist est aussi président et cofondateur d’Exactis Innovations, réseau national canadien de centres d’excellence qui dirige les Canadiens atteints de cancer vers des essais cliniques pour leur cas particulier. « Personnalisez mon traitement », importante initiative de ce réseau, consiste à créer une vaste banque d’échantillons biologiques et de données sur les personnes atteintes de cancer au Canada pour aider à repérer et à comprendre les meilleurs traitements pour leur cancer particulier.


Les cellules souches peuvent-elles guérir le cancer?

Dr Guy Sauvageau, chercheur principal du Groupe de recherche en génétique moléculaire des cellules souches de l’IRIC, professeur à l’Université de Montréal, hématologue à l’Hôpital Maisonneuve Rosemont et conseiller scientifique à la Banque de cellules leucémiques du Québec
Photo utilisée avec la permission de Christian Charbonneau

Le Dr Guy Sauvageau et son équipe utilisent les gènes de cellules souches pour traiter la leucémie myéloïde aiguë.

Le Dr Sauvageau est expert de l’autorenouvellement des cellules à l’échelle moléculaire. La capacité d’une cellule de s’autorenouveler est vitale pour la fonction des cellules souches normales et cancéreuses. L’équipe du Dr Sauvageau étudie les gènes participant à l’autorenouvellement des cellules normales pour comprendre en quoi ces gènes diffèrent dans les cellules souches cancéreuses.

Le Dr Sauvageau dirige aussi le projet Leucegene (en anglais seulement), où sont étudiés les mécanismes d’autorenouvellement des cellules souches hématopoïétiques, c’est à dire celles qui créent les cellules sanguines. Ainsi, en nous permettant de mieux comprendre comment ces cellules souches sont en mesure de se renouveler, le projet Leucegene vise à trouver de meilleures façons de traiter des cancers comme la leucémie myéloïde aiguë, qui touche environ un millier de Canadiens chaque annéeNote en bas de page 1.


Pouvons nous utiliser notre système immunitaire pour en finir avec le cancer?

Dre Li Zhang, chercheuse principale au Réseau de santé universitaire, professeure à l’Université de Toronto et première titulaire de la chaire Maria H. Bacardi en transplantation
Photo utilisée avec la permission de Shirley Chang

La Dre Li Zhang et son équipe découvrent des cellules saines qui possèdent le potentiel d’éliminer les cellules cancéreuses.

L’équipe de la Dre Zhang vise à mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires qui contrôlent les réponses du système immunitaire en vue d’utiliser ces mécanismes pour guérir des maladies comme le cancer. La Dre Zhang a auparavant découvert un sous ensemble de lymphocytes T au stade double négatif (cellules T DN) capables d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses.

Avec son équipe, la Dre Zhang examine actuellement de plus près les mécanismes que ce sous ensemble de cellules utilise et détermine si les cellules T DN pourraient tuer les cellules de la leucémie sans endommager les cellules et les tissus normaux.


Réguler l’immunosurveillance des tumeurs : du laboratoire au chevet du patient

Dre Pamela Ohashi, chercheuse principale au Centre de cancérologie Princess Margaret, Réseau universitaire de santé
Photo fournie par le Centre de cancérologie Princess Margaret

La Dre Pamela Ohashi recherche des moyens de stimuler notre réponse immunitaire naturelle au cancer dans le but d’améliorer les traitements anticancéreux ciblés.

Le laboratoire de la Dre Ohashi se consacre à mieux comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires qui influencent la réponse immunitaire de l’organisme. Ses travaux ont produit de nouvelles connaissances sur des voies de signalisation cruciales qui ont un impact sur l’efficacité de la réponse immunitaire au cancer.

Dans son rôle de directrice du Programme d’immunothérapie antitumorale au Centre de cancérologie Princess Margaret, la Dre Ohashi a mis sur pied un programme de calibre mondial visant à concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les patients atteints du cancer. Ce programme détaillé comporte la conception et la coordination de divers essais cliniques basés sur de nouvelles approches cellulaires, des stratégies de « points de contrôle » immunitaires et d’autres régimes thérapeutiques.

La Dre Ohashi et son équipe étudient l’efficacité potentielle de l’immunothérapie contre le cancer de l’ovaire, une maladie connue pour son mauvais pronostic et ses options thérapeutiques limitées. Leurs travaux actuels visent à élucider les mécanismes et les facteurs qui inhibent la réponse immunitaire à la tumeur dans l’environnement de la maladie.

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