Automne 2020 : Les chercheurs du RIEM font avancer les connaissances sur la COVID-19

Les chercheurs du riem font avancer les connaissances sur la COVID-19

Les équipes financées du RIEM sont engagées dans la réponse pancanadienne et mondiale à la crise de la COVID-19. Le présent numéro du bulletin d’information du RIEM est consacré aux diverses façons dont les chercheurs du RIEM contribuent à cet effort.

*Notez que plusieurs liens hypertextes dans le présent bulletin mènent à du contenu disponible en anglais seulement.


Réseau canadien pour l’étude observationnelle des médicaments

RIEM – Réseau canadien pour l’étude observationnelle des médicaments (CNODES)

Appuyer les décisions et la capacité du système de santé en Ontario

En mars 2020, avec l’émergence de la COVID‑19 et l’impératif d’une prise de décisions rapides en santé publique au plus haut niveau, l’ICES (en anglais seulement), qui héberge le noyau ontarien du CNODES (en anglais seulement), a reçu de multiples questions touchant la recherche en santé appliquée (AHRQ (en anglais seulement)) et visant à éclairer la planification relative au système de santé ainsi que l’élaboration de politiques et de programmes.

Par rapport à la COVID‑19, ces demandes ont aidé à soutenir la planification de la capacité et la prise de décisions quant aux stratégies du système de santé et aux ressources nécessaires pour les analyses en laboratoire et les soins de santé. Les multiples requêtes liées à la COVID‑19 (en anglais seulement) allaient d’études descriptives des schémas de dépistage (en anglais seulement) et des sujets testés (en anglais seulement) aux exercices de modélisation en appui à la planification de la capacité hospitalière (en anglais seulement). Au cours des prochaines semaines, l’ICES recevra inévitablement des requêtes de type AHRQ sur le sort des patients atteints de la COVID‑19 et les facteurs y ayant contribué, de même que des demandes relatives aux activités de dépistage et de surveillance de l’automne entourant le retour des Ontariens à l’école et au lieu de travail.

Enquête sur les données de dépistage de RRDS Canada sur la COVID-19

Le Réseau de recherche sur les données de santé Canada (RRDS Canada), sous la conduite de la Dre Lisa Lix, présidente du groupe de travail sur les algorithmes et les données harmonisées du réseau, et responsable de l’équipe de la base de données du CNODES, a mené une enquête auprès des centres de données du Canada en juin et en juillet 2020 pour compiler des données sur les analyses en laboratoire pour la COVID‑19. Selon le RRDS Canada, des données sur les analyses en laboratoire pour la COVID‑19 sont maintenant disponibles à des fins de recherche dans cinq provinces canadiennes : la Colombie‑Britannique, l’Alberta, le Manitoba, l’Ontario et Terre‑Neuve, y compris les informations suivantes :

  1. des variables/champs choisis dans les données de laboratoire pour la COVID-19 dans ces provinces,
  2. un aperçu des données, dont la fréquence des mises à jour et les dates des analyses prises en compte.

Cette compilation d’informations relatives aux analyses en laboratoire pour la COVID-19 à travers le Canada aide les chercheurs à mener des recherches interprovinciales/territoriales. L’accès à ces ressources accélère et améliore la qualité des analyses, des modèles prédictifs et des études liées à la COVID-19 qui englobent plusieurs provinces et territoires.

Contribution du CNODES McGill à l’intervention du Canada contre la COVID-19, à l’avant scène de toute une gamme d’études et d’initiatives liées à la COVID-19, dont les suivantes :

  • Création de la plus vaste biobanque d’échantillons de patients gravement atteints de la COVID-19 au Canada : Biobanque québécoise de la COVID-19

    Plus de 1 100 patients présentant des symptômes compatibles avec la COVID-19 ont été recrutés pour fournir des échantillons dans un projet de ressources en science ouverte. Les sujets, répartis entre cas positifs à SRAS-CoV-2 et témoins négatifs, ont consenti à la vaste diffusion de leurs données et échantillons dans les milieux universitaires et scientifico industriels. Le projet a reçu des fonds pour recruter jusqu’à 5 000 participants atteints à divers degrés, et pour procéder au génotypage à l’échelle du génome, au séquençage du génome entier, à l’analyse protéomique et au séquençage viral. Les échantillons sont prélevés à divers intervalles à l’hôpital et lors de visites de suivi pendant jusqu’à un an. Le Dr Samy Suissa, haut responsable du CNODES, fait partie du comité de gouvernance de ce projet, qui est dirigé depuis son centre d’épidémiologie clinique à l’Hôpital général juif de Montréal par le Dr Brent Richards.

  • Efficacité des anticoagulants pour améliorer les résultats relatifs à la COVID-19 au moyen de la base de données nationale coréenne sur les soins de santé

    Selon de nouvelles données probantes, une coagulation anormale du sang peut se produire chez les patients atteints de la COVID-19, et cette coagulation est associée à un pronostic plus défavorable et à une diminution de la survie. Le système immunitaire peut réagir à l’infection par le SRAS CoV 2 en activant une série de réactions physiologiques qui favorisent la coagulation. La prise d’anticoagulants peut donc être associée à des effets bénéfiques chez les patients atteints de la COVID-19. Cette étude qui se poursuit est dirigée par le Dr Kristian Filion, coresponsable de l’équipe Clinical Practice Research Datalink (CPRD) du CNODES, et son équipe, avec des collaborateurs à l’Université Sungkyunkwan en Corée du Sud. Les résultats sont attendus plus tard cette année.

  • Examen critique des études sur les traitements de la COVID-19

    Des chercheurs du CNODES, les Drs Christel Renoux, Laurent Azoulay et Samy Suissa, ont soumis à un examen approfondi plusieurs études observationnelles menées et publiées concernant la crise de la COVID‑19. Cette pandémie a donné lieu à un effort sans précédent pour générer des données du monde réel sur les effets de divers traitements administrés aux patients hospitalisés pour la COVID‑19 qui a conduit à un nombre croissant d’études visant à évaluer l’efficacité de certains médicaments (comme l’hydroxychloroquine) et les risques associés à d’autres (comment les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II). Cet examen, à paraître dans l’American Journal of Epidemiology, illustre de quelle façon le biais de temps immortel et le biais de sélection étaient présents dans plusieurs études, d’où des conclusions erronées. L’étude présente d’importants principes méthodologiques à considérer dans les études observationnelles futures sur des médicaments potentiellement prometteurs au moment où la pandémie de COVID‑19 bat son plein. Elle a été présentée pour être publiée dans l’American Journal of Epidemiology.

Réseau canadien sur les méthodes interdisciplinaires avancées de recherche sur l’efficacité comparative

RIEM – Réseau canadien sur les méthodes interdisciplinaires avancées de recherche sur l’efficacité comparative (CAN-AIM)

La prise de décisions factuelles quant à la COVID-19 commence dans les urgences du Canada

Alors que la COVID‑19 était rapidement en voie de devenir la plus grande menace pour la santé publique depuis un siècle, une urgentologue, soignante de première ligne et chercheuse du CAN‑AIM, la Dre Corinne Hohl, de l’Université de la Colombie‑Britannique, a été frappée par les lacunes dans les connaissances relatives aux soins d’urgence. Sa réaction a été de s’associer à des chercheurs de 51 services d’urgence dans huit provinces canadiennes pour mener une étude de cohorte nationale multicentres financée par les IRSC.

Cette étude recrute des patients qui multiplient les visites à l’urgence avec une suspicion de COVID‑19. Des données prospectives normalisées sont recueillies et couplées aux dossiers électroniques des patients pour obtenir des réponses au sujet de résultats clés : résultats des tests de dépistage, hospitalisation, séjours aux soins intensifs, besoins de ventilation, mortalité, sécurité après le congé et autres données centrées sur les patients. Les résultats permettront d’établir et de valider des règles de décision clinique pour les cas suspectés de COVID‑19. Il sera ainsi possible d’avoir des recommandations personnalisées, fondées sur des données probantes, pour améliorer le traitement de la COVID‑19 dès le moment où les personnes atteintes se présentent à l’urgence. Le Réseau d’intervention rapide pour les services d’urgence COVID-19 (en anglais seulement) influencera les directives canadiennes et pourra également éclairer les directives internationales. On s’attend à ce qu’il en découle entre 30 et 50 études secondaires de grand intérêt pour la réponse canadienne à la pandémie.

CONCEPTION : Impacts à court et à long terme des consignes de santé publique et des politiques hospitalières liées à la COVID-19 sur la santé mentale et physique des mères et des enfants

La Dre Anick Bérard, chercheuse au Centre de recherche Sainte‑Justine et professeure à l’Université de Montréal, chercheuse du CAN‑AIM et directrice de son volet innocuité pour les femmes enceintes et leurs bébés, a lancé un projet de recherche international, multiprovincial et multiuniversitaire sur la COVID-19 appelé CONCEPTION. Les équipes scientifiques du Canada, des États‑Unis et de l’Europe évaluent si des mesures comme le confinement, la distanciation physique, les fermetures d’école, la quarantaine et les restrictions relatives aux accompagnateurs pour les rendez‑vous médicaux et le travail ont des impacts sur la santé physique et mentale des femmes enceintes et de leurs bébés. L’étude fournit un portrait opportun des conséquences des décisions de santé publique liées à la COVID‑19 et des changements dans l’offre de soins de santé pendant les périodes périnatale et postnatale, ainsi que de l’effet de la crise de santé publique sans précédent sur les femmes enceintes et en postpartum et les nouveau-nés.

Hydroxychloroquine : l’enthousiasme pour un remède potentiel à la COVID-19 inquiète

Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune multisystémique qui peut entraîner de graves complications au niveau des organes, voire la mort. L’hydroxychloroquine (HCQ) est l’un des médicaments les plus sûrs et les plus efficaces contre le LES. Elle est utilisée par presque toutes les personnes atteintes de cette maladie en Amérique du Nord. Au début de la pandémie de COVID-19, l’optimisme sans précédent du public et des scientifiques pour l’utilisation de l’HCQ comme traitement potentiel a suscité une crainte immédiate de pénurie de ce médicament peu coûteux, pierre angulaire du traitement du LES.

Des membres du CAN-AIM (en anglais seulement), les Dres Évelyne Vinet, Arielle Mendel et Sasha Bernatsky (McGill), ont rapidement monté une enquête internationale auprès des rhumatologues pour connaître leur expérience par rapport aux pénuries d’HCQ. Les résultats nationaux (en anglais seulement) révèlent qu’une majorité de répondants a fait état de difficultés à obtenir ou à faire renouveler le médicament. Le problème semble se poser de façon particulière au Québec, où 90 % des rhumatologues ont signalé des problèmes d’accès au produit. Il s’agissait là peut‑être d’une conséquence non voulue des mesures réglementaires adoptées par la province pour contrôler étroitement les prescriptions d’HCQ.

L’enquête internationale (en anglais seulement) a révélé des problèmes similaires en Europe et aux États‑Unis, quoique les répondants de quatre pays (Suède, Danemark, Singapour, Corée du Sud) n’aient pas signalé de problèmes d’accès à l’HCQ. Les Dres Mendel, Vinet et Bernatsky ont depuis établi le CAnadian Network for REsearch on COVID-19 in Rheumatology (réseau canadien de recherche sur la COVID‑19 en rhumatologie [CAN-RECOVR (en anglais seulement)]) pour mieux comprendre l’incidence de la pandémie sur le traitement des maladies rhumatismales. Ce réseau de collaboration mettra en relation les chercheurs canadiens en rhumatologie pour étudier les questions prioritaires liées à la COVID‑19 avec une collecte de données harmonisée.

Programme de formation interdisciplinaire sur l’innocuité et l’efficacité des médicaments

RIEM – Programme de formation interdisciplinaire sur l’innocuité et l’efficacité des médicaments (DSECT)

Les effets de la COVID-19 sur les pénuries de médicaments

La COVID‑19 a amené les gouvernements de partout dans le monde à adopter des mesures de santé publique provisoires pour limiter la propagation de la maladie. Ces mesures ont contribué à un dérèglement des chaînes d’approvisionnement mondiales et exposé les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique à l’échelle planétaire. À cause des conséquences potentiellement graves de la COVID‑19 pour la santé respiratoire des personnes infectées, la demande mondiale pour certains médicaments utilisés dans les soins intensifs a augmenté, ce qui a entraîné d’intenses pressions sur l’approvisionnement en médicaments essentiels, voire des pénuries. Pour remédier à ce problème, le Dr Mina Tadrous, chercheur au Women’s College Hospital et ancien du programme DSECT, codirigera une collaboration internationale avec une bourse de l’IQVIA pour déterminer l’effet de la COVID‑19 sur la chaîne d’approvisionnement en médicaments et les pénuries dans 70 pays, ainsi que l’efficacité des politiques visant à prévenir les pénuries de médicaments au niveau national. 

Articles de communication scientifique sur la COVID-19

Les publications universitaires sont le principal moyen de communiquer les résultats de la recherche, mais elles sont souvent inaccessibles à ceux qui n’ont pas accès aux revues ou qui n’ont pas l’expertise pertinente. La communication scientifique vise à reformuler des recherches ou des concepts scientifiques complexes dans un langage facilement compréhensible par le grand public. Dan Harris, candidat au doctorat à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto et stagiaire du programme DSECT, a publié, avec des collaborateurs de l’Université de Toronto et de l’Université de la Colombie‑Britannique, deux articles du genre pour sensibiliser le public à des sujets relatifs à la santé publique et à la COVID‑19. Dans le premier, publié au début de la pandémie de COVID‑19, M. Harris et la candidate au doctorat Catharine Chambers traitent de l’importance de la distanciation sociale et des risques potentiels des rencontres sociales typiques (en anglais seulement). Monsieur Harris a également publié un deuxième article de communication scientifique (en anglais seulement), avec la Dre Kate Weinberger, professeure agrégée à l’Université de la Colombie‑Britannique, sur les décès liés à la chaleur et la manière dont la chaleur estivale et la COVID‑19 sont susceptibles d’interagir et d’avoir un impact sur la santé de la population (publication (en anglais seulement) connexe). 

Ressources en santé mentale à l’Université de Toronto durant la pandémie de COVID-19

Sous la conduite de la Dre Lisa Dolovich, professeure et doyenne à la Faculté de pharmacie Leslie Dan de l’Université de Toronto, Andrea Massey, candidate à la maîtrise en sciences et coordonnatrice du programme DSECT, travaille à améliorer les ressources de l’Université de Toronto pour les étudiants aux prises avec des problèmes complexes de gestion de leur médication pour la santé mentale durant la pandémie. Au moyen d’une évaluation des besoins, cette étude vise à comprendre comment la pandémie a modifié la gestion des médicaments de santé mentale des étudiants en déterminant s’il existe une corrélation entre le bien‑être déclaré par un étudiant et son niveau de confort et de confiance dans son traitement médicamenteux. Le projet offrira un plan d’action quant à la manière dont l’université peut mettre en œuvre des programmes et des ressources pour répondre aux besoins exprès de gestion de la médication pour la santé mentale et le bien‑être.

Groupe sur les méthodes et les applications pour la comparaison indirecte

RIEM – Groupe sur les méthodes et les applications pour la comparaison indirecte (MAGIC)

Dépistage de la COVID-19 au Canada

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu comme essentiels les tests de dépistage de la COVID‑19 pour suivre le virus, en comprendre l’épidémiologie, éclairer la gestion des cas et enrayer la transmission. Au Canada, le test à base d’acide nucléique est considéré comme la meilleure pratique, même s’il nécessite beaucoup de ressources. Les tests de dépistage au point de service peuvent donner des résultats en quelques minutes ou en quelques heures, et ils peuvent être administrés dans un large éventail de contextes. Un examen rapide des tests de dépistage rapide au point de traitement pour le SRAS-CoV‑2 (COVID‑19) a été commandé par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, par l’entremise de l’Alliance pour des données probantes de la SRAP (en anglais seulement) des IRSC, et réalisé par Mme Shannon Kelly et le Dr George Wells, de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. L’objectif était de fournir une synthèse des tests de dépistage à base d’acide nucléique au point de traitement dont l’utilisation est autorisée au Canada (en date du 4 juin 2020), des caractéristiques des tests disponibles, des preuves de justesse des tests, de même que des directives disponibles pour le diagnostic des patients chez qui la COVID‑19 est suspectée. Les résultats ont guidé le ministère ontarien dans son rapport sur les stratégies de dépistage de la COVID‑19 chez les personnes asymptomatiques en juin 2020. Les conclusions seront communiquées par l’Alliance pour des données probantes de la SRAP.

Examen exploratoire rapide de l’efficacité et de l’innocuité des traitements contre la COVID-19 et d’autres coronavirus responsables de graves infections respiratoires

Un examen exploratoire rapide a été mené par les Dres Andrea Tricco et Sharon Straus, d’Unity Health Toronto, pour le compte de Santé Canada, au sujet des interventions pharmaceutiques visant les adultes atteints de la COVID‑19. Les deux questions de recherche étaient les suivantes :

  1. Quelles sont les interventions pharmacologiques pour traiter la COVID-19, le SRAS ou le SRMO qui ont été étudiées dans des essais sur des humains?
  2. Quels sont les traitements contre la COVID-19 actuellement à l’étude dans la cadre d’essais enregistrés ou en cours sur des humains? Les antiviraux étaient les plus couramment étudiés, suivis de l’hydroxychloroquine/chloroquine, des corticostéroïdes, des anticorps monoclonaux, du plasma convalescent, des immunoglobulines et des interférons. Les résultats rapportés incluaient l’admission aux soins intensifs ou le besoin de ventilation mécanique, les changements dans les symptômes de pneumonie, la mortalité et les effets indésirables.

Les résultats globaux (en anglais seulement) n’étaient pas concluants, voire contradictoires, d’où l’impossibilité de déterminer des traitements potentiels clairement efficaces. En outre, certains effets indésirables potentiellement graves, comme l’arythmie ventriculaire, ont été signalés en lien avec des interventions comme l’administration d’hydroxychloroquine/chloroquine, ce qui démontre le besoin d’évaluer soigneusement l’innocuité des interventions en plus de leur efficacité.

Présentation atypique de la COVID-19

Un projet d’examen rétrospectif des cas de présentations atypiques de COVID‑19 chez les personnes âgées (> 65 ans) qui sont admises dans l’un des centres hospitaliers universitaires de Toronto a été entrepris. L’équipe MAGIC examine la corrélation entre les présentations atypiques (p. ex. chutes, délire, déclin fonctionnel) et les résultats (p. ex. décès, admission aux soins intensifs, complications). L’étude porte également sur les caractéristiques des personnes âgées atteintes de délire qui ont la COVID‑19.

Facteurs associés à l’accès aux soins virtuels chez les personnes âgées

L’équipe MAGIC (Dre Jennifer Watt, stagiaire du programme DSECT, avec Dr Eric Wong, bourse de doctorat Vanier, et la Dre Sharon Straus) a procédé à une étude transversale des dossiers médicaux de toutes les personnes âgées évaluées de façon virtuelle dans les services de médecine gériatrique des centres universitaires de sciences de la santé à Toronto entre le 17 mars 2020 (la première journée des évaluations virtuelles) et le 13 juillet 2020 en raison d’une augmentation des soins virtuels durant la pandémie de COVID‑19. L’étude portait sur 330 patients (227 évaluations par téléphone et 103, par vidéoconférence). La fragilité et l’absence d’un aidant pour faciliter l’évaluation ont été mises en corrélation avec une moins grande probabilité d’être évalué par vidéoconférence que par téléphone. Seulement 32 patients sur 98 (32,7 %) qui pouvaient se servir d’un ordinateur sans aide se sont prêtés à une évaluation par vidéoconférence. Cela est important compte tenu des craintes liées à la polypharmacie chez les personnes âgées et montre la difficulté de suivre ces patients adéquatement sur une plateforme virtuelle.

La COVID-19 et les centres de soins de longue durée

La pandémie de COVID‑19 a mis en lumière des problèmes dans les soins de longue durée au Canada, liés notamment à la qualité de vie et au soin des résidents, en plus des décès de soignants et de résidents. La Société royale du Canada a fait des recommandations en juin 2020 pour remédier à ces problèmes. Financés par l’Alliance pour des données probantes de la SRAP, les Drs Brian Hutton et David Moher, de l’Hôpital d’Ottawa, ont entrepris un examen exploratoire rapide en juillet 2020 pour répondre aux questions de recherche suivantes :

  1. Quels sont les modèles ou services de fournisseurs de soins dans les centres de soins de longue durée ayant été évalués pour ce qui est de l’amélioration de la qualité de vie, la qualité des soins et les résultats sur le plan de la santé pour les résidents?
  2. Quelles sont les interventions des fournisseurs de soins dans les centres de soins de longue durée qui ont été évaluées pour ce qui est de l’amélioration de la qualité de vie, de la qualité des soins et des résultats sur le plan de la santé pour les résidents?

Pour déterminer les forces et les faiblesses dans la littérature, les études existantes ont été mises en correspondance avec des groupes représentant différents modèles de soins en fonction de leur orientation et des types de fournisseurs de soins. L’équipe a recensé des études relatives aux modèles de prestation de soins pour plusieurs stratégies : accès à des spécialistes, soins de première ligne, soins directs, accès à des soins connexes, aide pour éviter les hospitalisations de courte durée et approches propres à chaque maladie. L’équipe recense maintenant d’autres caractéristiques de cette littérature pour jeter les bases d’études systématiques approfondies qui pourront déterminer les modèles susceptibles d’améliorer les soins de longue durée pour les résidents au Canada et ailleurs. Les conclusions seront communiquées par l’Alliance pour des données probantes de la SRAP.

Rétablir la confiance : la COVID-19 et l’avenir des soins de longue durée

La Dre Sharon Straus a codirigé ce rapport de synthèse des politiques, qui passe en revue le contexte de la recherche et des politiques dans le secteur des soins de longue durée au Canada avant l’apparition de la COVID‑19. On y résume la base de connaissances existantes pour des solutions clairvoyantes et intégrées aux défis dans ce secteur. Le rapport expose aussi de graves lacunes, de longue date, dans le secteur des soins de longue durée qui ont contribué à l’ampleur de la crise de la COVID‑19. D’autres importants facteurs qui ont joué dans cette crise sont les caractéristiques des personnes âgées dans les centres d’hébergement, de leurs aidants et de l’environnement physique de ces centres. Les lacunes de longue date dans le secteur des soins de longue durée au Canada et les caractéristiques des principaux acteurs ont eu un impact direct sur les causes immédiates de la crise de la COVID‑19 dans nos établissements de soins de longue durée. Le rapport comprend des recommandations précises aux gouvernements fédéral et provinciaux/territoriaux pour mettre en œuvre des mesures fondées sur des données probantes.

Projet d’établissement des coûts des commissions sur les soins de longue durée

Le Dr Eric Wong et la Dre Sharon Straus ont mené une analyse des coûts des rapports, des commissions et des enquêtes sur les soins de longue durée au Canada depuis les 50 dernières années. Cette analyse s’inscrit dans le prolongement du rapport Rétablir la confiance. Les coûts directs et indirects ont été estimés à partir des rapports existants et les recommandations répétées dans les rapports ont été résumées. Le projet a mis en contexte le coût de l’étude à répétition des mêmes problèmes dans les soins de longue durée comparativement à la mise en œuvre de changements réels, en particulier durant la crise de la COVID‑19.

Facteurs favorisant ou limitant l’accès aux soins virtuels chez les personnes âgées

La Dre Jennifer Watt, une stagiaire du programme DSECT, qui travaille avec la Dre Sharon Straus et d’autres, mène une étude qualitative pour comprendre les facteurs qui favorisent ou limitent l’accès aux soins virtuels par les personnes âgées durant la pandémie de COVID‑19. Avec le passage aux plateformes virtuelles pendant la pandémie, des disparités dans l’accès aux soins, y compris la surveillance des effets indésirables des médicaments, ont été constatées au sein de diverses populations, y compris chez les personnes âgées fragiles et sans aidant.  

Revue rapide des interventions de télémédecine pour réduire les symptômes de dépression chez les personnes âgées résidant dans la communauté

La Dre Jennifer Watt (stagiaire du programme DSECT) dirige, avec la Dre Sharon Straus, et d’autres des travaux sur les interventions de télémédecine pour les personnes âgées. Une augmentation exponentielle du recours à la télémédecine est observée au cours de la pandémie de COVID‑19, mais l’efficacité de ce mode d’intervention pour la dépression n’est pas claire. Cette revue rapide a porté sur 14 essais randomisés d’interventions non pharmacologiques visant à réduire les symptômes dépressifs chez les personnes âgées qui résident dans la communauté. La thérapie cognitivocomportementale par téléphone ou en ligne, comparée à une intervention en personne ou aux soins habituels, a permis de réduire les symptômes dépressifs chez les personnes âgées dans six essais randomisés. Il s’agit d’un travail essentiel en raison du défi que représente la surveillance de la prise des médicaments chez les personnes âgées recevant des soins virtuels.

Revue systématique et méta analyse comparant la justesse du diagnostic porté à l’aide de tests cognitifs virtuels

La Dre Jennifer Watt (stagiaire du programme DSECT) dirige, avec la Dre Sharon Straus et d’autres, une revue systématique de 121 études et 84 essais cognitifs virtuels différents. Le Telephone Interview for Cognitive Status a été le test cognitif virtuel le plus largement validé. Les résultats ont révélé des corrélations de moyennes à fortes entre les versions présentielles et virtuelles du Montreal-Cognitive Assessment et du Mini-Mental State Examination – deux tests cognitifs abondamment utilisés dans la pratique clinique avant la pandémie de COVID‑19. Ce travail éclairera l’évaluation cognitive des personnes âgées sur une plateforme virtuelle.

Économie de doses grâce à l’administration intradermique plutôt qu’intramusculaire des vaccins antigrippaux

L’intérêt pour les vaccins intradermiques s’est accru en tant que solution partielle aux pénuries de vaccins qui pourraient résulter d’une rupture imprévue de l’approvisionnement escompté ou d’une demande excessive en raison de taux d’infection élevés, comme au cours de pandémies. Avec l’approbation de nouveaux vaccins intradermiques, de nouveaux dispositifs d’administration, notamment des mini‑aiguilles, des micro‑aiguilles, des timbres et des injecteurs à jet de seringue jetable, sont devenus disponibles. L’Agence de la santé publique du Canada a demandé une revue rapide pour comprendre ce que l’on sait de l’immunogénicité et de l’innocuité du vaccin antigrippal à des doses intradermiques réduites ou ordinaires comparativement à une dose intramusculaire entière. Le service d’évaluation des technologies de la santé à l’Université de Calgary a été chargé de ce travail.

Sécurité et efficacité des stratégies d’économie de doses du vaccin contre la grippe saisonnière : examen exploratoire rapide du fractionnement des doses du vaccin antigrippal intramusculaire

L’objectif de cet examen est de déterminer des stratégies potentiellement sûres et efficaces de préservation des doses dans la vaccination contre la grippe saisonnière des personnes en bonne santé de tous âges, stratégies qui ont été évaluées dans des essais sur des humains. Compte tenu des ressources limitées pour la prochaine saison grippale, il est impératif d’évaluer l’étendue des données probantes sur la sécurité et l’efficacité des stratégies d’économie des doses pour l’administration intramusculaire des vaccins contre la grippe saisonnière. Les résultats de cet examen rapide seront communiqués au Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses de l’Agence de la santé publique du Canada pour répondre à sa requête sur la sécurité et l’efficacité du fractionnement de dose pour les vaccins contre la grippe saisonnière. L’Agence a commandé cet examen en raison des pénuries prévues de vaccin antigrippal du fait de la COVID‑19.

RIEM – Surveillance active et évaluation des effets indésirables dans les soins de santé au Canada et pharmacogénomique des effets indésirables (SEARCH&PREVENT)

L’ibuprofène aggrave t il la COVID-19?

En mars 2020, les autorités françaises ont émis une mise en garde contre l’utilisation de l’ibuprofène chez les patients présentant les symptômes de la maladie à coronavirus 2019 (COVID‑19). L’Organisation mondiale de la santé a d’abord recommandé de ne pas utiliser l’ibuprofène, avant de laisser tomber. De même, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency au Royaume-Uni est revenue sur sa recommandation initiale d’éviter les anti‑inflammatoires non stéroïdiens (AINS), arrivant à la conclusion qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de preuves selon lesquelles l’utilisation intensive d’AINS cause un risque accru d’infection à la COVID‑19 ou de forme plus grave de la maladie. La société italienne de pharmacologie a publié une déclaration dans le même sens. Parmi tous les AINS, l’ibuprofène a probablement été ciblé parce qu’il est largement utilisé et facile à obtenir sans prescription, contrairement à d’autres AINS en France.

L’équipe de SEARCH&PREVENT a publié une étude sur la question de l’aggravation de la COVID-19 par la prise d’ibuprofène (en anglais seulement).

Renseignements généraux sur la COVID-19

Les IRSC surveillent de près l’évolution et l’impact de la COVID‑19 et prennent des mesures pour soutenir les titulaires de leurs subventions et bourses ainsi que leurs candidats, pairs évaluateurs et employés. Veuillez consulter le site web de l’organisme pour toutes informations relatives à la COVID‑19 qui concernent les IRSC. Et revenez‑y souvent puisque les IRSC mettent cette page à jour régulièrement.

Les IRSC ont créé une page web pour mettre en évidence la recherche sur la COVID-19 qu’ils financent, y compris les projets menés à terme par les équipes du RIEM.

Activités de la Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP) liées à la COVID-19 pour lutter contre la pandémie.

Nous vous invitons également à consulter le site web du gouvernement du Canada pour plus d’information sur les initiatives nationales qui pourraient vous intéresser.

Autres renseignements

Autres recherches du RIEM

Voyez la liste de toutes les requêtes du RIEM sur la page web du réseau.

Bulletin Accès des IRSC

Le bulletin Accès (anciennement appelé « Info‑financement ») est le bulletin mensuel des IRSC transmis par courriel à l’ensemble du milieu de la recherche en santé et à d’autres personnes intéressées. Il est axé sur les possibilités de financement et les décisions connexes, les renseignements sur les programmes, les occasions d’apprentissage et plus encore. Consultez le site web des IRSC pour plus de détails et vous abonner au bulletin Accès.

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