Réformer les soins de santé en faisant connaître les pratiques exemplaires

Les découvertes de la recherche en santé mènent souvent à des pratiques et à des traitements nouveaux et améliorés. Il importe que les médecins en soient mis au courant afin qu’ils puissent fournir à leurs patients les meilleurs soins possibles.

Il est également important d’informer les médecins lorsque de nouveaux résultats de recherche démontrent que de vieux traitements ne sont plus nécessaires.

À Terre-Neuve-et-Labrador, l’unité provinciale de soutien de la SRAP facilite ce processus en collaboration avec l’Université Memorial, le Centre d’informatique et d’analytique de la santé et le monde médical, y compris la Newfoundland and Labrador Medical Association.

Catherine Street, directrice administrative, Unité de soutien de T.-N.-L.
Lynn Talyor, gestionnaire, programme Quality of Care NL de l’Université Memorial

« Les résultats que nous avons obtenus grâce à ce partenariat sont vraiment remarquables », affirme Catherine Street, directrice administrative de l’unité de soutien. « Forts des conclusions les plus récentes de la recherche, nos médecins peuvent maintenant prendre des décisions fondées sur des données probantes relativement aux traitements qu’ils offrent. En évitant les traitements inutiles, nous économisons beaucoup de temps, d’énergie et d’argent. »

La volonté d’éviter des dépenses superflues ne constituait pas le but principal de cette initiative, mais le succès à cet égard est indéniable. Par exemple, à l’Eastern Health Authority, l’élimination de six tests biochimiques non nécessaires (LDH, urée, créatine kinase, SGOT, acide urique, ferritine) a engendré des économies annuelles de plus de 560 000 $.

« Beaucoup de tests biochimiques qui étaient systématiquement réalisés par le passé ne sont plus exigés dans de nombreux cas », indique Lynn Taylor, gestionnaire du programme Quality of Care NL de l’Université Memorial. « Par suite de la communication de ces pratiques exemplaires aux médecins de famille, nous avons constaté une diminution importante de la prescription de ces tests et réalisé des économies de centaines de milliers de dollars par année, argent qui peut être utilisé à meilleur escient ailleurs dans notre système provincial de soins de santé. »

En plus d’éviter des dépenses inutiles, les réductions au chapitre de la prescription de médicaments et de tests améliorent la qualité de vie des patients. « Les tests médicaux engendrent souvent beaucoup de stress et d’anxiété », souligne Mme Street. « L’élimination de ces derniers a donc de profondes répercussions sur la vie des gens. Cette amélioration est difficile à mesurer statistiquement, mais elle est très évidente dans la réalité. »

L’enthousiasme et l’engagement des médecins de famille de Terre-Neuve-et-Labrador ont été essentiels à la réussite de cette initiative. Plusieurs médecins sont même devenus des « leaders cliniques ». Ils se rendent dans les cliniques de leur secteur pour parler à leurs homologues des plus récents résultats de la recherche, de leurs expériences professionnelles, des défis qu’ils relèvent au quotidien et de la meilleure façon de soutenir les médecins qui veulent adopter ces pratiques exemplaires.

« Les médecins de famille ont vraiment accompli un travail phénoménal : ils se sont conscientisés davantage et modifié leur pratique », ajoute Mme Taylor. « Sans la participation des médecins de famille, rien de cela n’aurait été possible. De plus, la Newfoundland and Labrador Medical Association a soutenu très favorablement cette initiative et nous a aidés à faire en sorte que nous communiquions les bons renseignements aux bonnes personnes. »

Les patients ont, eux aussi, joué un rôle important dans cette initiative en donnant des conseils sur la façon dont les médecins devraient transmettre cette nouvelle information. Certains s’attendent peut-être à recevoir ces tests et ces traitements traditionnels. Les commentaires formulés par l’entremise du conseil consultatif des patients de l’unité de soutien de la SRAP de Terre-Neuve-et-Labrador ont permis de fournir aux médecins l’information dont ils avaient besoin pour avoir une discussion éclairée qui apaise les inquiétudes de leurs clients.

L’initiative a également attiré l’attention du ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a été impressionné par la capacité de l’Unité de soutien à faciliter l’amélioration du système de soins de santé. « La bonification des soins par une meilleure gestion est au cœur de notre approche », affirme John Haggle, ministre de la Santé et des Services communautaires. « Notre gouvernement a gardé le budget de la santé à un niveau relativement stable, à environ 3 milliards de dollars, malgré la pression liée aux coûts. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour maintenir les dépenses tout en améliorant l’accès et les résultats. Des initiatives et des partenariats comme la SRAP contribuent à l’atteinte de ces objectifs. En faisant connaître aux médecins les fruits de la recherche et les pratiques exemplaires presque en temps réel, nous obtenons les résultats positifs voulus relativement à la SRAP. »

Qu’est-ce que la SRAP?

La Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP) est une série de partenariats de financement entre les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), des provinces et des territoires, des organismes philanthropiques, des intervenants du secteur privé, des établissements d’enseignement et des organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé. Essentiellement, la SRAP cherche à fournir les données probantes nécessaires pour guider l’élaboration de politiques en matière de santé et améliorer le système de soins de santé. Elle vise aussi à intégrer les découvertes scientifiques dans la pratique et à produire les renseignements dont les décideurs et les fournisseurs de soins de santé ont besoin pour améliorer les soins aux patients.

En savoir plus sur l’unité de soutien de la SRAP de Terre-Neuve-et-Labrador (en anglais seulement).

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