L’avenir de la recherche sur les maladies rénales au Canada

Le Dr Norman Rosenblum, directeur scientifique de l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète (INMD) des IRSC, est professeur de pédiatrie, de physiologie et de médecine de laboratoire et de pathobiologie à l’Université de Toronto, ainsi que néphrologue pédiatrique et scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto (SickKids). Il est titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1 en néphrologie du développement.

Pourquoi êtes-vous devenu chercheur en néphrologie?
Je ne cesse d’être fasciné par le rein, car c’est un organe élégant et complexe, composé de plusieurs types de cellules différentes avec des fonctions très spécialisées. Ces cellules sont organisées dans un cadre très structuré et tridimensionnel, essentiel au fonctionnement du rein et à la santé générale. Le rein accomplit de nombreuses tâches, dont le filtrage et la réabsorption des différentes substances chimiques présentes dans le corps en quantités précises. Ma recherche est inspirée par les soins cliniques que j’offre à l’Hôpital pour enfants de Toronto (SickKids). Une malformation du rein constitue la principale cause d’insuffisance rénale chez les enfants.

Qu’est-ce que la maladie rénale chronique (MRC)?
Les maladies rénales désignent une variété d’affections et de troubles qui affectent les reins en en attaquant les filtres et en détériorant leur capacité à éliminer les déchets et l’excès de liquides. La maladie rénale peut être d’intensité légère à grave et peut, dans certains cas, entraîner une insuffisance rénale. Souvent, elle s’installe lentement et évolue sans symptômes au fil des ans; la MRC n’est donc parfois décelée que lorsque la fonction rénale s’est grandement détériorée. Il n’existe pas de remède, mais il est possible de prévenir la MRC ou de la ralentir.

Qui est touché?
Selon la Fondation canadienne du rein, en 2016, un Canadien sur dix souffrait de maladie rénale. Il existe un certain nombre de facteurs de risque de MRC :

  • Les personnes diabétiques, celles qui ont une tension artérielle élevée ou qui ont des antécédents familiaux de maladie rénale présentent un risque élevé de développer la MRC.
  • Les enfants nés avec des reins qui ne se sont pas bien développés sont aussi à risque.
  • Les personnes d’origine ou d’ascendance autochtone, asiatique, sud-asiatique, océanienne, africaine/antillaise ou hispanique présentent un risque plus élevé de MRC.

Complications de la MRC

La maladie rénale est courante et apparaît habituellement en parallèle avec d’autres maladies chroniques. Elle accroît le risque de complications cardiovasculaires, s’accompagne de symptômes graves, nuit à la qualité de vie et peut entraîner une insuffisance rénale.

Les adultes ayant un surplus de poids courent un risque accru de développer le diabète et l’hypertension, deux causes majeures d’insuffisance rénale. Chez les personnes obèses, les reins doivent mettre les bouchées doubles pour filtrer une quantité de sang supérieure à la normale. La pratique régulière d’exercices physiques et une alimentation saine aident à maintenir un poids santé. Une perte de poids de 5 à 10 % seulement peut avoir des bienfaits incroyables sur la santé.

En plus d’accroître le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de maladie pulmonaire et de cancer, le tabagisme augmente le risque de maladie rénale. De même, une consommation excessive et de longue durée de certains médicaments en vente libre, tels que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène peut endommager les reins. 

Avenir

Les soins de dialyse représentent des coûts annuels de 60 000 à 100 000 dollars par patient, soit presque 2,5 milliards de dollars par année pour le système de santé du Canada. La dialyse éprouve également les patients et leur famille. Bien que les résultats pour les personnes atteintes se soient améliorés au cours des cinq dernières décennies, les approches de gestion et de traitement de la maladie rénale n’ont pas beaucoup changé à la base. Même si les IRSC financent un réseau de recherche novatrice axée sur le patient, d’autres études doivent être menées.

La recherche ouvre la porte à un meilleur avenir pour les patients atteints d’une maladie rénale et leur famille. Des investissements continus dans la recherche ainsi qu’une collaboration entre les chercheurs universitaires, la communauté clinique, les responsables des politiques de santé et les patients s’imposent pour prévenir les maladies rénales et améliorer les résultats et la qualité des soins pour les patients atteints de la maladie.

Dr Norman Rosenblum, M.D., FRCPC
Directeur scientifique
Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC

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