Les édulcorants artificiels ajoutés aux boissons auraient-ils des effets inattendus?

Certains édulcorants artificiels pourraient perturber l’équilibre du microbiome intestinal et avoir des conséquences sur la santé

Dr André Marette

Directeur scientifique de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) et professeur au Département de médecine de l’Université Laval, le Dr André Marette est aussi chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

« Ce financement des IRSC nous permettra, pour la première fois, de comparer les effets des boissons sucrées et des édulcorants non nutritifs (artificiels ou naturels) sur le microbiome intestinal et la santé métabolique de sujets humains. »

Les édulcorants nutritifs sont présents à l’état naturel dans les fruits et les légumes. Ils fournissent du carburant au corps humain sous la forme de glucides ou de fibres qui sont converties en énergie ou utilisées par les bactéries intestinales pour maintenir la santé de l’intestin.

On appelle « édulcorants non nutritifs » les édulcorants peu ou non caloriques naturels ou artificiels qui n’ont aucune valeur nutritionnelle. Ils sont beaucoup plus sucrés que le sucrose (sucre de table) et sont largement utilisés dans notre approvisionnement alimentaire, notamment dans les boissons sucrées comme les boissons gazeuses « diète ». On les retrouve aussi dans d’autres produits alimentaires comme les desserts, la gomme à mâcher et le yogourt.

À l’Université Laval, le Dr André Marette dirige une équipe de chercheurs qui étudie l’effet d’édulcorants non nutritifs (glycosides de stéviol ou aspartame/Acésulfame-K) sur la composition et la fonction de la flore intestinale et son lien avec la santé métabolique.

L’équilibre du microbiome intestinal – l’écosystème qui permet au corps humain de décomposer les aliments et d’absorber les nutriments – est un facteur essentiel à la bonne santé de l’intestin. Le microbiome intestinal est aussi indispensable à la santé métabolique, et il a d’ailleurs été démontré que la perturbation du microbiome intestinal peut entraîner un gain de poids et déclencher le syndrome métabolique.

L’équipe du Dr Marette étudiera les effets des boissons sucrées, ou des boissons similaires contenant des édulcorants non nutritifs naturels ou artificiels, sur la composition du microbiome intestinal, et déterminera si ces effets sont associés à des troubles du métabolisme et à un risque de complications cardio-métaboliques.   

Les données recueillies par le Dr Marette et ses collègues nous permettront de savoir si les édulcorants artificiels sont nocifs pour la santé ou s’ils représentent une solution de rechange saine aux boissons sucrées.

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