À l’aide de leurs connaissances traditionnelles, de leurs valeurs culturelles et de la science, les Inuits s’adaptent au changement climatique dans le Nord canadien
Étude sur la capacité d’adaptation des Inuits au changement climatique dans l’Arctique canadien

Titulaire d’une subvention du volet Fondation des IRSC

Dr James D. Ford
Département de géographie
Université McGill

Recherche du Dr Ford

Ayant intégré les connaissances traditionnelles et les valeurs culturelles inuites à ses travaux, le Dr James Ford sait pertinemment que les connaissances traditionnelles autochtones peuvent aider les Inuits à s’adapter aux variations du climat.

Professeur agrégé au Département de géographie de l’Université McGill, le Dr Ford dirige le Groupe de recherche sur l’adaptation au changement climatique. Il a consacré les dernières années à chercher des moyens de renforcer la résilience individuelle et collective qui a permis aux Inuits de survivre dans un des environnements les plus inhospitaliers de la planète. Avec l’équipe multidisciplinaire qu’il a montée – composée de chercheurs, d’étudiants, de membres de la communauté et de décideurs – il étudie activement les défis que doivent affronter les Inuits en raison du réchauffement de l’Arctique.

L’Arctique est la région du monde où le changement climatique se fait le plus sentir, et les populations autochtones en subissent déjà les effets sur leur santé. Un des plus grands défis consistera à trouver des moyens d’adaptation.

L’approche du Dr Ford tient compte de la corrélation complexe entre le changement climatique et les conditions sociales, politiques et culturelles. Selon lui, la clé pour comprendre et atténuer les effets négatifs du changement climatique sur la santé consiste à trouver comment puiser dans le fort sentiment d’appartenance des Inuits à leur collectivité, ainsi que dans leur vaste connaissance du Nord et leur attachement profond à ce territoire.

Sa recherche, qui tient compte des différences de genre, est centrée sur les dimensions sociales et culturelles de la santé, sur les conséquences environnementales du changement climatique sur la santé, et sur l’instauration de diverses mesures globales en réponse à ces pressions.

Évolution du climat du Nord

Le Dr Ford a été l’un des premiers à constater que même si les Inuits voient leurs terres traditionnelles se transformer, ils ne sont pas des victimes passives du changement climatique. En fait, ce sont les terres où vivent les Inuits qui deviennent de plus en plus vulnérables, et cette vulnérabilité menace le bien-être et la sécurité de ce peuple.

Dans les collectivités circumpolaires, l’amincissement de la glace et l’érosion des côtes sont des exemples des effets du changement climatique sur les conditions du milieu. Ces effets limitent la capacité des Inuits à tirer leur nourriture d’activités traditionnelles comme la pêche, la chasse et le trappage.

Grâce à la subvention de recherche des IRSC, le Dr Ford étudiera davantage l’adaptabilité des habitants du Nord canadien. Toujours dans le cadre de son étude de la résilience des Inuits, il s’emploiera à observer, à documenter et à mieux comprendre comment les Inuits sont éprouvés par les conséquences du changement, à la fois climatique et socioéconomique.
Les collectivités inuites sont en outre déstabilisées, au sens propre et au sens figuré, par le dégel rapide du pergélisol. Les bâtiments construits sur le sol gelé ont commencé à bouger, ce qui les rend inutilisables dans certains cas. Les coûts de réparation ou de remplacement des infrastructures essentielles sont prohibitifs.

En 2011-2012, les résidants du Nunavut étaient quatre fois plus susceptibles de déclarer avoir de la difficulté à se procurer des aliments en raison de leurs revenus insuffisants que la moyenne des Canadiens.

Lorsqu’on tient compte du développement économique sans précédent engendré par l’extraction et l’expédition des ressources naturelles, c’est l’évolution rapide du tissu social et du mode de vie des Inuits dont nous sommes témoins. Cela dit, malgré les variations des régimes climatiques, la hausse du niveau de la mer, les ondes de tempête et l’érosion du littoral qui perturbent cet écosystème fragile, la population continue d’impressionner par sa résilience.

À propos du chercheur

Avant de déménager à Montréal en 2006, Dr James Ford, originaire de Manchester en Angleterre, a fait son baccalauréat et sa maîtrise à l’Université d’Oxford. Détenteur d’un doctorat en géographie de l’Université de Guelph, il est titulaire d’une chaire de recherche appliquée en santé publique IRSC-ASPC et professeur agrégé au département de géographie à l’Université McGill où il dirige un groupe de recherche sur l’adaptation au changement climatique. Le Dr Ford et ses collègues chercheurs consacreront leurs travaux à comprendre la source de cette force innée.

« La subvention du volet Fondation des IRSC nous permettra de vraiment examiner en profondeur comment les collectivités inuites peuvent se préparer à faire face aux conséquences du changement climatique, en s’appuyant à la fois sur la science et sur les connaissances traditionnelles et les valeurs culturelles inuites. Ce que nous espérons trouver sera pertinent non seulement pour le Nord, mais aussi pour des collectivités du monde entier confrontées à l’évolution rapide du climat. »

« L’Arctique canadien subit le changement climatique le plus rapide observé sur Terre. Cette subvention nous aidera à examiner ce que nous pouvons faire pour promouvoir la résilience et réduire la vulnérabilité des Inuits devant ces changements, en puisant à la fois dans la science et dans leurs connaissances traditionnelles et leurs valeurs culturelles. »

Les travaux des chercheurs peuvent être consultés sur le site du Groupe de recherche sur l’adaptation au changement climatique (en anglais seulement) et suivis sur Twitter @ccadapt.

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