Bilan de la recherche sur le stress post-traumatique

Chers collègues,

Le printemps dernier, j’ai brièvement expliqué l’incidence du budget de 2018 sur nos activités à l’INSMT des IRSC, en particulier en ce qui concerne les investissements dans la recherche sur le stress post-traumatique. Je suis très heureux de pouvoir faire le point sur certains développements récents dans ce domaine et de vous donner un aperçu de ce que nous prévoyons pour l’avenir.

Recherche sur les blessures de stress post-traumatique (BSPT) chez le personnel de la sécurité publique (PSP)

Le budget de 2018 prévoyait 20 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir un nouveau consortium de recherche national réunissant les IRSC et l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP) afin de résoudre le problème des BSPT parmi le PSP. Dans le cadre de cet investissement, l’ICRTSP agira à titre de centre d’échange de connaissances du consortium, réunissant des chercheurs financés dans le cadre de concours des IRSC ainsi que toutes les parties prenantes concernées, afin de coordonner les activités et de mettre en pratique les connaissances acquises.

Les résultats du premier concours des IRSC financé grâce à cet investissement ont récemment été annoncés, notamment 22 projets évalués à 150 000 $ chacun, pour un investissement total de plus de 2,95 millions de dollars. Ces projets font partie du concours Subvention catalyseur-Blessures de stress post-traumatique (BSPT) chez le personnel de la sécurité publique lequel a été lancé par les IRSC en juillet 2018. Les chercheurs financés examineront entre autres, les outils de dépistage de la santé mentale, les programmes de soutien par les pairs, la formation sur la résilience et la compréhension de la prévalence des troubles de santé mentale chez les Canadiens exerçant des professions liées à la sécurité publique. La liste complète des projets est disponible en ligne.

De plus, les IRSC ont récemment lancé le concours de Subventions d’équipe sur le bien-être mental du personnel de la sécurité publique qui représente un investissement supplémentaire de 8,4 millions de dollars. Ces fonds appuieront des projets triennaux conçus pour développer de nouvelles données et de nouveaux outils de recherche permettant de combler les lacunes dans les connaissances en matière de BSPT parmi le personnel de la sécurité publique au Canada. Les résultats de ce concours devraient être disponibles en mars 2020.

Ces subventions Catalyseur et ces subventions d’équipes serviront de tremplin aux chercheurs, en stimulant les nouvelles connaissances scientifiques sur les BSPT et en permettant de mieux comprendre la façon d’identifier, de traiter et de prévenir celles-ci chez le PSP. Cet investissement dans la recherche et l’échange de connaissances démontre également l’incroyable pouvoir de la collaboration entre plusieurs ministères, le milieu de la recherche, les IRSC, l’ICRTSP et des groupes d’intervenants réunis. Je suis incroyablement fier de nos progrès collectifs et je suis impatient de poursuivre sur cette lancée.

Tendances actuelles et futures de la recherche sur le SPT au Canada

En plus du lancement de possibilités de financement sur les BSPT chez le PSP, nos efforts ont porté sur l’orientation des recherches à venir et l’application des connaissances en matière de SPT. Dans un premier temps, l’INSMT des IRSC a récemment accueilli un groupe multidisciplinaire de 14 experts du TSPT et des pathologies associées à une table ronde scientifique sur la recherche sur le SPT au Canada. La réunion était coprésidée par deux des principaux chercheurs canadiens dans le domaine : Dre Ruth Lanius, directrice de l’unité de recherche sur les troubles de stress post-traumatique de l’Université Western Ontario et Jaideep Bains, professeur à l’Université de Calgary. L’objectif de cette réunion était de partager les connaissances, de stimuler le dialogue et, en fin de compte, d’orienter le programme de recherche sur le SPT des IRSC en définissant les communautés clés du Canada les plus touchées par le SPT et en cernant des priorités de recherche précises.

En reconnaissant les groupes communautaires clés les plus vulnérables par rapport au SPT au Canada, nous pouvons cibler efficacement les possibilités de financement de la recherche et les activités d’application des connaissances dans les domaines où les besoins sont les plus criants. Les participants à la table ronde ont expressément identifié les groupes suivants comme étant touchés de façon importante par le SPT : les enfants et les jeunes survivants à la maltraitance, les peuples autochtones survivants à des traumatismes et à des abus intergénérationnels, les patients atteints de maladies chroniques (par exemple, survivants du cancer), les travailleurs de première ligne, y compris le PSP, le personnel médical et militaire ainsi que les anciens combattants.

Parmi les autres résultats découlant de la table ronde, mentionnons l’atteinte d’un consensus préliminaire sur les domaines de recherche prioritaires à court, moyen et long termes. Parmi les exemples : améliorer l’efficacité et la disponibilité des traitements existants et comprendre l’impact de la culpabilité et de la honte (à court terme), concevoir et tester des modèles non humains de SPT et atténuer les répercussions intergénérationnelles du stress traumatique (à moyen terme), et élaborer des interventions à l’échelle de la communauté (p. ex., dans les communautés autochtones) et étudier l’incidence du SPT sur la société canadienne dans son ensemble (à long terme).

Le compte rendu de cette table ronde contient une mine de renseignements supplémentaires et est en cours de finalisation, pour ensuite être affiché sur le site Web de l’INSMT des IRSC. Nous enverrons le lien vers le rapport une fois qu’il sera publié dans notre bulletin (abonnez-vous).

En plus de la table ronde des IRSC, j’ai également eu le privilège de participer récemment à une table ronde sur le SPT organisée par le partenaire en solutions de santé sans but lucratif, Medavie. L’objectif de cet événement était de trouver des approches pour soutenir les familles des membres actifs et à la retraite des Forces armées canadiennes et des premiers intervenants qui ont été touchés par des traumatismes liés au stress opérationnel. J’ai eu le plaisir d’y assister au nom des IRSC pour mieux comprendre les défis actuels auxquels font face les membres de la famille, ainsi que les lacunes en matière de soutien, et pour identifier les besoins prioritaires de ces personnes dans la prise en charge d’êtres chers touchés par le SPT.

Prochaines étapes pour une stratégie de recherche globale en matière de SPT

S’appuyant sur le succès du respect de l’engagement pris dans le budget 2018 à l’égard des BSPT du PSP et de la table ronde extrêmement productive, nous envisageons maintenant de développer davantage cette stratégie de recherche aux IRSC. À l’heure actuelle, cela signifie que l’INSMT continue de convoquer de nouvelles réunions d’établissement des priorités avec les intervenants, de tisser de nouveaux partenariats avec d’autres instituts des IRSC, des ministères du gouvernement du Canada comme Anciens Combattants Canada et d’autres groupes, et d’étudier des options de financement durable. Surtout, je tiens à souligner que la recherche sur le SPT aux IRSC est depuis longtemps un effort de collaboration entre l’Institut du vieillissement, l’Institut du cancer, l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire, l’Institut de la santé des femmes et des hommes et l’Institut de la santé des Autochtones qui ont travaillé ensemble dès les débuts de cette initiative ainsi que d’autres instituts qui ont manifesté leur intérêt plus récemment. Je remercie mes collègues de l’INSMT pour leur soutien passé et continu.

Ces partenariats et collaborations favorisent la création de nouvelles possibilités de financement de la recherche. En outre, nous en sommes aux étapes préliminaires de la planification d’une table ronde de suivi avec ces autres intervenants afin de déterminer quelle forme pourrait prendre une stratégie transversale à l’échelle nationale.

Enfin, les IRSC participent à une prochaine conférence sur le TSPT, organisée par l’Agence de la santé publique du Canada pour orienter le cadre fédéral du Canada sur le TSPT. Cette conférence se déroule dans le contexte de la mise en œuvre de la Loi sur le cadre fédéral relatif à l’état de stress post-traumatique et servira de base à l’élaboration d’un cadre fédéral complet visant à répondre aux défis de la reconnaissance des symptômes et à établir rapidement un diagnostic et un traitement au trouble de stress post-traumatique.

Accueillir une expertise supplémentaire au sein de l’équipe de l’INSMT

Enfin et surtout, je suis ravi d’annoncer officiellement la nomination de la Dre Elizabeth Theriault à titre de conseillère principale, Initiatives stratégiques de l’équipe de l’INSMT des IRSC. Elizabeth apporte de vastes connaissances à notre équipe, notamment parce qu’elle a été directrice scientifique adjointe de l’INSMT des IRSC de 2009 à 2016. Entre autres dossiers, Elizabeth dirige les activités de l’Institut en matière de recherche sur le stress post-traumatique. Je vous invite donc à communiquer avec elle à tout moment pour lui faire part de vos commentaires ou de vos questions concernant ce dossier. Vous trouverez ses coordonnées sur notre site Web.

L’année 2019 débute certainement en force et je vous remercie de votre intérêt et de votre soutien constants envers nos activités. Il reste néanmoins beaucoup de travail à accomplir au cours de cette année qui s’annonce passionnante et productive.

Meilleures salutations,

Samuel Weiss, Ph.D., MSRC, MACSS
Directeur scientifique
Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC

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