Une solution d’IA conçue au Canada facilite la découverte de médicaments et la lutte contre les superbactéries
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L’intelligence artificielle (IA) est appelée à révolutionner la mise au point de médicaments destinés à combattre la résistance aux antimicrobiens. Une équipe de recherche de l’Université McMaster exploite la puissance de l’IA pour aider les professionnels des soins de santé à trouver de nouveaux traitements contre les superbactéries résistantes aux médicaments et à sauver des vies.
Certaines bactéries sont capables d’évoluer et de devenir résistantes aux antibiotiques. Il est alors difficile pour les médecins de trouver des traitements efficaces avant qu’il soit trop tard. Selon les prévisions d’une étude récente (en anglais seulement), les infections pharmacorésistantes causeront la mort d’environ deux millions de personnes par an d’ici 2050. Certes, l’amélioration de l’accès aux antibiotiques sauverait des millions de vies, mais la mise au point de traitements efficaces représente l’un des nombreux défis dans la lutte contre les bactéries résistantes aux médicaments.
« La découverte et la mise au point d’un nouveau médicament exigent du temps et de l’argent. Malheureusement, les sociétés pharmaceutiques manquent souvent d’incitations financières à mettre au point de nouveaux antibiotiques », regrette le Dr Jonathan Stokes de l’Université McMaster. À la recherche d’une méthode rapide et peu coûteuse pour identifier de nouveaux éléments chimiques aux propriétés antibactériennes, il a fait appel à l’IA.
Son équipe a élaboré un algorithme « tueur de superbactéries » capable de prédire les composés les plus prometteurs pour la mise au point de médicaments efficaces, comme des antibiotiques. En 2023, l’équipe de recherche a découvert un composé grandement susceptible d’éliminer Acinetobacter baumannii, un agent pathogène responsable de pneumonies, de sepsis et d’autres infections mortelles chez les patients vulnérables hospitalisés.
À l’heure actuelle, un algorithme d’IA peut rapidement passer au crible des milliards de composés moléculaires et concevoir de nombreuses « recettes » potentielles de nouveaux médicaments. Cependant, il n’est pas toujours simple de les reproduire en laboratoire. « On peut concevoir la molécule idéale sur ordinateur, explique le Dr Stokes, mais à quoi sert cet élément chimique si on ne parvient pas à le synthétiser dans le monde réel et qu’il ne peut donc aider personne? »
Le chercheur ne croit pas que son travail devrait s’arrêter à l’étape théorique. Déterminé à offrir ces traitements vitaux à des patients, il a fondé Stoked Bio (en anglais seulement), une jeune pousse de biotechnologie indépendante qui collabore étroitement avec le Bureau de liaison avec l’industrie de l’Université McMaster (en anglais seulement).
L’équipe de Stoked Bio se consacre à la recherche de traitements contre les infections virales, fongiques et bactériennes, ainsi que le cancer. Son objectif? Simplifier et accélérer la découverte et la mise au point de médicaments au Canada : « Nous appliquons des modèles d’IA à des domaines thérapeutiques dans lesquels il existe d’importants besoins cliniques à combler, ce dont le monde entier profitera. »
En bref
L'enjeu
Selon les estimations, les infections pharmacorésistantes causeront la mort d’environ deux millions de personnes par an d’ici 2050.
La recherche
Grâce à la puissance de l’IA, le Dr Jonathan Stokes et son équipe ont conçu un algorithme « tueur de superbactéries » pour simplifier et accélérer la découverte de médicaments contre les bactéries pharmacorésistantes.
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