Résumé de recherche du RIEM
Modes de prescription de la ranitidine, de la nizatidine, de la famotidine et de la cimétidine au Canada

Étude menée par le Réseau canadien pour l'étude observationnelle des médicaments (CNODES)

Quelle est la situation actuelle?

  • Les antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (anti-H2 : ranitidine, nizatidine, famotidine et cimétidine) sont couramment utilisés pour traiter les brûlures d’estomac.
  • En septembre 2019, Santé Canada a interrompu la distribution de ranitidine en raison de concentrations potentiellement élevées de N-nitrosodiméthylamine (NDMA), un possible agent cancérigène.

Résumé et messages clés

  • Cette vaste étude de l’utilisation des antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (anti-H2) a porté sur plus de dix millions de Canadiennes et Canadiens dans six provinces.
  • La ranitidine était l’anti-H2 le plus souvent délivré.
  • Entre 1996 et 2019, l’utilisation de la ranitidine a considérablement diminué chez les personnes âgées de plus de 65 ans et est demeurée stable chez celles de moins de 65 ans.
  • L’exposition de la population à la ranitidine est demeurée importante, même dans les dernières années (2015 à 2019) : moyenne estimée à 130 millions de doses thérapeutiques quotidiennes par an dans cinq provinces.
  • L’exposition de la population à la ranitidine peut servir à éclairer une étude pharmaco-épidémiologique sur le risque de cancer au Canada. Le RCEOM est en bonne position pour entreprendre une vaste étude portant sur le risque lié à l’exposition à la ranitidine et le cancer.

Chef et équipe de projet :

Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments des IRSC et réalisée par le RCEOM.

Pour en savoir plus, veuillez écrire à info@cnodes.ca.

Quel était le but de l'étude?

  • Le CNODES a examiné les tendances en matière de délivrance des anti-H2 au Canada, en brossant le tableau des caractéristiques démographiques et cliniques des utilisateurs et des données sur leurs prescripteurs, puis en quantifiant les taux d’utilisation et d’exposition au sein de la population.

Comment l'étude a-t-elle été menée?

  • Le CNODES a réalisé une analyse transversale en série de la population en étudiant les demandes de remboursement de médicaments prescrits de pharmacies communautaires en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique.
  • En sélectionnant seulement les sujets auxquels un anti-H2 a été délivré pour la première fois entre 2015 et 2019, il a brossé un tableau des caractéristiques démographiques et cliniques des utilisateurs et des données sur leurs prescripteurs.
  • Les taux d’utilisation et d’exposition au sein de la population entre 1996 et 2019 ont été calculés à l’aide des taux moyens annuels de délivrance et des doses thérapeutiques quotidiennes (DTQ) normalisées ou cumulatives.
  • Les résultats sont présentés selon l’âge des sujets, soit ≥ 65 ans (5 provinces) et < 65 ans (Man., Sask., C.-B.)

Qu'a révélé l'étude?

  • Nombre total de personnes à qui au moins un anti-H2 a été délivré :
    • ≥ 65 ans : plus de 4,6 millions; < 65 ans : plus de 22 millions
  • Nombre d’ordonnances de ranitidine exécutées :
    • ≥ 65 ans : plus de 2,4 millions; < 65 ans : 1,7 million
  • Nombre d’ordonnances d’anti-H2, autres que la ranitidine, exécutées :
    • ≥ 65 ans : 0,7 million; < 65 ans : 0,6 million
  • Analyse des utilisateurs contemporains d’anti-H2 (2015 à 2019)
    • La ranitidine représentait > 90 % des anti-H2 délivrés (de 60 % à 65 % ont été remis à des femmes)
    • Les anti-H2 étaient le plus souvent prescrits par des médecins de première ligne
    • La plupart des personnes qui ont cessé de prendre un anti-H2 sont passées à un inhibiteur de la pompe à protons
  • Analyse des taux de délivrance (1996 à 2019)
    • Au sein des deux groupes d’âge (≥ 65 ans et < 65 ans), la ranitidine était l’anti-H2 le plus couramment utilisé, et les changements dans l’utilisation au fil du temps ont suivi les mêmes tendances chez les hommes et les femmes
    • ≥ 65 ans : l’utilisation de la ranitidine a atteint un sommet de 1996 à 2004 et a diminué par la suite
    • < 65 ans : l’utilisation de la ranitidine est demeurée stable de 1996 à 2019
  • Analyse de l’exposition de la population à la ranitidine (1996 à 2019)
    • ≥ 65 ans : la Nouvelle-Écosse a enregistré les DTQ normalisées les plus élevées
    • < 65 ans : la Saskatchewan a enregistré les DTQ normalisées les plus élevées
    • Moyenne annuelle estimée : 130 millions de DTQ de ranitidine

Lien vers la publication : Levy et al, 2023 (en anglais seulement).

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