Résumé de l'atelier de fin de subvention sur l'étude de la consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants

Aperçu

Bien que la consommation de méthamphétamine et de psychostimulants connexes suscite de plus en plus d'inquiétudes au Canada, on manque de données de qualité sur l'ampleur du problème et ses répercussions sur les soins de santé et le système de services de santé. La réalisation de recherches durant la pandémie de COVID-19 s'est révélée un énorme défi, notamment en raison des obstacles disproportionnés auxquels font face les consommateurs de substances psychoactives et les services qui les soutiennent.

Dans le cadre de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)répondent à ce besoin en appuyant la création et la mobilisation de nouvelles connaissances au moyen de la subvention de fonctionnement : Consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants.

Cette possibilité de financement a été conçue pour combler le manque relatif de données de qualité sur la consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants au Canada. Avec un investissement total de 700 000 $, elle a soutenu la recherche dans divers domaines, notamment l'efficacité des options de traitement, les stratégies de réduction des méfaits, l'analyse socioculturelle de la consommation et l'épidémiologie du trouble de consommation de méthamphétamine et de troubles connexes.

Résumé de l'atelier

Le 15 février 2022, les IRSC ont tenu un atelier virtuel d'échange de connaissances en fin de subvention sur les projets financés par l'entremise de la possibilité de financement Consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants. En tout, sept équipes de recherche ont reçu des fonds dans le cadre de ce concours, et chacune d'elles devait inclure au moins un utilisateur des connaissances dans son projet.

Les sept projets abordés au cours de l'atelier portaient sur la prévalence, l'incidence et la répartition de la consommation de méthamphétamine au Canada, les interventions de réduction des méfaits, les soins aux personnes atteintes de troubles psychotiques provoqués par la méthamphétamine ainsi que l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur la consommation de cette drogue et sur les personnes qui consomment des substances psychoactives. Les projets se sont aussi intéressés à des sous-populations et aux déterminants biologiques et sociaux des méfaits de la consommation de méthamphétamine.

L'atelier visait principalement ce qui suit :

  • communiquer les résultats afin de guider la conception actuelle et future des politiques, des pratiques et des programmes liés à la réduction des méfaits, aux traitements et à la prévention pour la consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants;
  • prendre connaissance et discuter des avancées dans les données probantes sur les interventions et des lacunes restantes connexes au sujet de la consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants au Canada;
  • soutenir le dialogue entre les équipes de recherche financées et les parties prenantes pour faciliter l'utilisation des données probantes afin d'appuyer la prise de décisions, d'accroître l'incidence de la recherche et de favoriser la mobilisation des connaissances.

Les connaissances échangées à l'atelier facilitent la prise de décision fondée sur des données probantes pour les politiques et les pratiques de santé relatives à la consommation de substances psychoactives au Canada. Parallèlement à la présentation des conclusions de recherches, un panel regroupant des utilisateurs des connaissances et des personnes ayant une expérience concrète a fait part de ses perspectives et de son expertise, ce qui a permis de dégager une vue d'ensemble du sujet et d'améliorer l'incidence potentielle des conclusions.

Certaines conclusions de recherche et considérations des panélistes

Prévalence, incidence et répartition de la consommation de méthamphétamine au Canada

  • Il y a une forte hausse de la consommation de méthamphétamine et d'autres psychostimulants au Canada. Les raisons qui la motivent ainsi que les habitudes de consommation changent, ce qui devra être pris en compte dans les prochaines recherches.  
  • La polyconsommation est courante. Les opioïdes et la méthamphétamine sont fréquemment consommés simultanément; plusieurs consommateurs croyant que cette dernière réduit leur risque de surdose d'opioïdes. Le cannabis et d'autres stimulants (p. ex. la cocaïne) comptent parmi les substances psychoactives souvent consommées avec la méthamphétamine.
  • Il faut des recherches plus nombreuses et de meilleure qualité au Canada afin de mieux comprendre le contexte de la consommation de méthamphétamine au pays.

Interventions de réduction des méfaits

  • La réduction des méfaits représente une solution nécessaire et efficace pour sauver des vies et promouvoir la santé et le mieux-être auprès des personnes qui consomment des substances psychoactives. L'aménagement d'installations de consommation supervisée s'impose pour satisfaire les besoins des personnes qui inhalent des substances psychoactives.
  • Les centres de réduction des méfaits peuvent constituer un moyen de rencontrer les gens – avec un service d'intervention précoce pour prévenir les méfaits comme la psychose – et de les mettre en contact avec du soutien par des pairs et d'autres services sociaux, y compris pour le logement et les soins de santé de première ligne.

Soins aux personnes atteintes de troubles psychotiques provoqués par la méthamphétamine

  • La psychose est courante chez les consommateurs de méthamphétamine. Il importe d'intervenir tôt pour améliorer les résultats et prévenir les invalidités de longue durée, y compris des troubles chroniques comme la schizophrénie. Des directives thérapeutiques s'imposent pour déterminer les meilleurs moyens de soutenir ces patients.
  • Une meilleure intégration des soins psychiatriques et des soins de santé liés à la consommation de substances psychoactives s'impose pour soutenir les personnes atteintes de psychose provoquée par la méthamphétamine. Les cliniques qui prennent en charge la psychose précoce et le premier épisode psychotique procurent des soins de santé mentale et des soins liés à la consommation de substances psychoactives et suivent les patients afin d'assurer des soins constants.

Incidence de la pandémie de COVID-19 sur la consommation de méthamphétamine et sur les personnes qui consomment des substances psychoactives

  • La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur les habitudes de consommation et a nui à la capacité d'effectuer des recherches. Les personnes déclarent consommer plus souvent seules. Les centres extérieurs de consommation supervisée sont demeurés ouverts durant la pandémie, mais ont été forcés de fonctionner à capacité réduite.

Sous-populations et déterminants biologiques et sociaux des méfaits de la consommation de méthamphétamine

  • Il faut tenir compte des déterminants sociaux de la santé lorsqu'on traite les personnes atteintes d'un trouble de consommation de substances psychoactives. Il y a un urgent besoin d'accès à des médecins de première ligne, au logement et à d'autres services sociaux.

Traitement et accès

  • Les traitements psychosociaux du trouble de consommation de méthamphétamine bénéficient de l'appui le plus marqué, en particulier la gestion des contingences et la thérapie cognitivo-comportementale.
  • La promotion de la santé est plus rentable que le traitement des maladies. Il est plus coûteux de soutenir l'invalidité de longue durée et les hospitalisations à répétition des personnes atteintes de troubles de la consommation de substances psychoactives que d'appuyer des interventions fondées sur des données probantes qui priorisent la santé et le mieux-être.
  • Il faut s'attaquer aux problèmes d'accès. Les Autochtones, en particulier ceux vivant dans les réserves et les communautés éloignées, n'ont pas accès à des traitements de consommation de substances psychoactives. Ces communautés subissent une stigmatisation et souffrent d'un manque criant de financement.
  • La stigmatisation constitue un obstacle majeur pour les personnes qui rechutent. Des programmes d'approvisionnement sécuritaire ont été établis dans lesquels les opioïdes servent de pont entre la réduction des méfaits et le traitement, afin de stabiliser les consommateurs et de leur faire bénéficier d'autres options thérapeutiques.

Personne ayant une expérience concrète

  • Les personnes ayant une expérience concrète de la consommation de substances psychoactives devraient se trouver au cœur des recherches et de l'élaboration d'interventions visant à faire en sorte que les résultats et les traitements soient pertinents et satisfassent leurs besoins.
  • Les recherches sur la consommation de méthamphétamine devraient intégrer des utilisateurs des connaissances, y compris des cliniciens et des psychiatres de rue ainsi que des pairs intervenants, afin que les résultats soient significatifs et acceptables pour ceux qui s'en serviront.

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