Découvertes pour la vie

Les visages de la recherche en santé 2021

Titre

Établissement des principales priorités en matière de soins pédiatriques dans les hôpitaux

Des partenariats avec les enfants et les familles permettront de déterminer les lacunes dans la recherche

Drs Peter Gill et Sanjay Mahant
Hôpital pour enfants de Toronto; Département de pédiatrie, Université de Toronto

L’admission à l’hôpital pour des soins pédiatriques peut être difficile pour les enfants et leurs familles lorsque les patients souffrent d’affections telles que la bronchiolite ou d’une maladie chronique sous-jacente. Nous avons lancé le Réseau de recherche en pédiatrie hospitalière du Canada en collaboration avec le Partenariat d’établissement des priorités (PEP) de la James Lind Alliance afin de faire participer les Canadiens à l’établissement des dix domaines prioritaires qui leur importent le plus en matière de soins de santé destinés aux enfants.

Leur contribution nous aidera à aborder des domaines tels que les populations particulières, la communication, la prise de décision partagée, les stratégies de soutien, la réduction du temps passé à l’hôpital et le soutien aux communautés autochtones. Cela nous aidera à poursuivre la recherche sur les soins hospitaliers pédiatriques afin d’améliorer l’ensemble des résultats pour les jeunes, les parents, les soignants et les professionnels de la santé.

Lectures complémentaires :

Twitter : @peterjgill, @Sanj_Mahant, @CanadaPIRN

Analyse systémique des mécanismes moléculaires de l’entrée de leucocytes dans le pancréas

Sylvie Lesage (CPD du Canada)
Directrice scientifique, Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Professeure titulaire, Département de microbiologie, infectiologie et immunologie, Université de Montréal

Les lymphocytes, appelés aussi globules blancs, défendent l’organisme contre les microbes, les virus et le cancer en circulant partout dans le corps. À part les tissus lymphoïdes (rate, ganglions lymphatiques, moelle osseuse, etc.), on trouve un petit nombre de lymphocytes dans tous les autres tissus, dont le pancréas. L’entrée de lymphocytes dans des tissus comme le cerveau, les yeux, les muscles ou le pancréas est régulée par des protéines et des processus spécifiques. Une entrée de lymphocytes aberrante ou facilitée dans ces tissus non lymphoïdes peut mener à de graves pathologies immunitaires. Des infiltrations de lymphocytes dans le pancréas ont notamment été documentées dans le diabète tant de type 1 que de type 2. Le fait de bloquer l’entrée de cellules immunitaires dans le pancréas aurait certainement un effet thérapeutique bénéfique pour les diabétiques.

Sylvie Lesage est professeure à l’Université de Montréal et une spécialiste de l’immunologie et de l’immunogénétique. Elle est la chercheuse principale désignée du Canada au sein d’une équipe de recherche Royaume-Uni–Canada sur le diabète. L’objectif global de l’équipe est d’identifier les protéines qui permettent l’infiltration tant normale qu’aberrante de lymphocytes dans le pancréas. L’équipe Royaume-Uni–Canada utilisera deux approches complémentaires non ciblées pour découvrir les principales voies d’accès qui facilitent l’entrée de lymphocytes dans les tissus pancréatiques. D’abord, au moyen d’une approche novatrice de biologie moléculaire appelée ProCode, l’équipe du Royaume-Uni, dirigée par le Dr Adrian Liston, vérifiera le rôle joué par plus de 200 protéines pour ce qui est d’inhiber ou de faciliter l’entrée de lymphocytes dans le pancréas. Ensuite, l’équipe de la Dre Lesage examinera plus de 200 souches de souris provenant du Collaborative Cross et déterminera lesquelles de ces souris présentent plus ou moins de lymphocytes dans leur pancréas. Puisque le génome des souris du Collaborative Cross est connu, cette approche impartiale révélera quels gènes influencent l’entrée de lymphocytes dans le pancréas. Ensemble, ces approches complémentaires permettront d’élucider les voies d’accès moléculaire précises qui doivent être visées pour prévenir l’entrée de lymphocytes dans les tissus pancréatiques.

Lecture complémentaire :

Twitter : @LesageS_CRHMR, @UMontreal, @Fondationhmr

Médecine de précision et diabète : études pharmacogénétiques sur de vastes essais contrôlés randomisés de traitements pour le diabète

Marie-Pierre Dubé, chercheuse principale désignée (CPD) du Canada
Université de Montréal
Professeure titulaire – Département de médecine et Département de médecine sociale et préventive

Le diabète est une maladie chronique qui affecte la façon dont le corps utilise le glucose; elle peut mener à de graves problèmes de santé, dont des maladies cardiovasculaires, des neuropathies, des néphropathies et des maladies oculaires. Le diabète de type 2 est le type de diabète le plus courant, représentant environ 90 % de tous les cas. Le traitement du diabète de type 2 débute généralement par l’emploi d’un médicament, la metformine, suivi d’un éventail de nouvelles options polythérapeutiques. Les dernières lignes directrices en matière de traitement offrent des choix fondés sur les risques, les coûts et les avantages. Toutefois, ces traitements, de plus en plus utilisés au Royaume-Uni et au Canada, font apparaître des différences considérables entre les patients à qui ces traitements sont bénéfiques et ceux à qui ils sont nuisibles.

Marie-Pierre Dubé, professeure à l’Université de Montréal, est une spécialiste de la statistique génétique, de la bioinformatique et de la pharmacogénomique. Elle est la CPD d’une équipe de recherche Royaume-Uni–Canada sur le diabète. La présente collaboration entre le Royaume-Uni et le Canada rassemble, pour la première fois, des données génétiques relatives à des essais contrôlés randomisés portant sur les médicaments récents contre le diabète, dont des essais sur les SGLT2i (dapagliflozine et empagliflozine), sur les GLP-1RA (albiglutide, lixisenatide) et sur les inhibiteurs de la DPP-4 (saxagliptine), à partir de plus de 30 000 échantillons génétiques. Ces ressources uniques, lorsqu’étudiées en combinaison, ont un fort potentiel pour ce qui est de découvrir les variantes génétiques qui influent sur les avantages de ces médicaments, leurs effets secondaires et leurs résultats sur le plan cardiovasculaire. Dans ce cas-ci, l’équipe de Mme Dubé réalisera une série d’études génétiques s’appuyant sur de denses données génomiques. Tous les sujets seront analysés suivant des approches de pointe en bioinformatique et en statistique. On cherche ainsi à découvrir les variantes génétiques qui influent sur la réponse aux nouveaux médicaments contre le diabète (SGLT2i, GLP-1RA, DPP-4i) et les résultats de ceux-ci, en vue de permettre une personnalisation du traitement contre le diabète pour pouvoir un jour prescrire la meilleure thérapie possible contre le diabète à chacun des patients.

Lecture complémentaire :

Twitter : @MP_Dube, @UMontreal, @med_umontreal

Xi-Care – système intelligent (eXplainable) pour la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez les femmes en soins primaires

Dre Samira Abbasgholizadeh-Rahimi
Professeure adjointe au Département de médecine familiale et membre associée du Département de génie électrique et de génie informatique de l’Université McGill
Membre académique associée, Institut d’IA Mila-Québec
Chercheuse affiliée, Institut Lady Davis pour la recherche médicale, Hôpital général juif

Principale cause de décès chez les femmes au Canada, les maladies cardiovasculaires (MCV) peuvent être jusqu’à cinq fois plus mortelles que le cancer du sein. Pourtant, les femmes tendent à recevoir leur diagnostic de MCV plusieurs années après les hommes. Bien que beaucoup se tournent vers leurs services de santé de première ligne pour prévenir et prendre en charge les MCV, seulement 22 % des fournisseurs de services de première ligne se sentent prêts à aider les femmes, selon l’American Journal of Cardiology. L’intelligence artificielle pourrait être d’une grande utilité aux cliniciens et à leur clientèle, mais son usage reste limité.

Le projet Xi-Care vise à déterminer les façons de recourir à l’IA que les cliniciens et les femmes préfèrent pour la prévention et la prise en charge des MCV en première ligne. À partir de cette information, nous concevrons une solution d’IA pour évaluer le risque de MCV des patientes, et nous leur recommanderons des stratégies de prévention personnalisées qui les aideront à prendre des décisions éclairées en fonction de leurs valeurs. Le projet Xi-Care sera mis à l’essai auprès de femmes et de cliniciens et continuera d’être amélioré.

Lecture complémentaire :

Twitter : @RahimiSamira

Une stratégie pour un éventail de problèmes de santé mentale

Faire appel à la « Société des agents secrets » pour améliorer la capacité de régulation des émotions chez les enfants éprouvant de l’anxiété, de la tristesse ou de la colère

Dr Jonathan Weiss
Professeur agrégé et directeur, Centre de recherche LaMarsh sur les enfants et les adolescents
Université York

Les enfants souffrant de troubles neurodéveloppementaux (TND) – comme l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), les troubles de l’apprentissage ou la paralysie cérébrale – vivent des problèmes de santé mentale qui peuvent les empêcher de bien gérer leur colère, leur anxiété, leur tristesse ou leur stress. Mais s’il existait une stratégie d’intervention pour leur venir en aide? Créée à l’origine par le Social Skills Training Institute d’Australie, la Société des agents secrets (SAS) est une intervention cognitivo-comportementale conçue autour du thème de l’espionnage pour améliorer la régulation des émotions et les habiletés sociales chez les enfants autistes. Nous cherchons à savoir :

  1. si une version personnalisée de la SAS pourrait aider des enfants souffrant de nombreux types d’affections à mieux gérer leurs émotions et à mieux se sentir mentalement;
  2. si le concept de la SAS est transposable en ligne; et
  3. si l’échelle modulable de la SAS peut être utile aux fournisseurs de services communautaires.

Ces recherches contribueront à guider les pratiques exemplaires en matière de thérapie cognitivo comportementale pour les enfants atteints de TND par l’étude de l’utilité de cette thérapie pour différents symptômes, dans différents contextes et avec différentes méthodes. Cela aidera aussi à mieux soutenir les enfants atteints de TND et leurs familles.

Lecture complémentaire :

Twitter : @DrJonathanWeiss, @yorkuniversity

Le bon moment pour prévenir le diabète de type 2 : rétablir la rythmicité du substrat sur 24 heures par la programmation chronologique des facteurs liés au mode de vie pour un meilleur contrôle de la glycémie

Dr André Carpentier (chercheur principal désigné canadien)
Professeur et clinicien-chercheur au Département de médecine
Université de Sherbrooke

La stimulation incessante qui caractérise notre mode de vie moderne a récemment été pointée du doigt comme un facteur pouvant contribuer au développement du diabète de type 2. Les progrès technologiques et sociétaux, comme l’éclairage électrique et les écrans numériques, le travail par quarts, les va-et-vient entre fuseaux horaires et la disponibilité continue des aliments, ont pour effet de perturber nos rythmes quotidiens intrinsèques façonnés par l’évolution, faisant en sorte que nos repères lumineux et comportementaux ne sont plus synchronisés avec notre système circadien. On pense aujourd’hui que cette désynchronisation des repères contribue grandement à la présente crise de santé métabolique. Des données précliniques révèlent que le fait de programmer des interventions à différents moments dans un cycle de 24 heures pourrait avoir un impact sur les résultats de ces interventions.

Le Dr André Carpentier est un spécialiste du diabète, de l’obésité et des complications cardiovasculaires. Il est le chercheur principal désigné (CPD) canadien du consortium de recherche Pays-Bas–Canada intitulé « Le bon moment pour prévenir le diabète de type 2 », ou « TIMED ». Les objectifs du consortium TIMED consistent à comprendre l’impact de certains changements dans les habitudes de vie programmées sur une période de 24 heures sur le diabète de type 2 et à élucider les mécanismes en cause dans le but de concevoir des interventions plus efficaces pour prévenir la maladie. Le consortium est composé de spécialistes canadiens et néerlandais en physiologie intégrative, en épidémiologie, en interventions touchant le mode de vie, en mobilisation des patients et en réseautage scientifique. Il pourra compter sur l’expertise des parties prenantes sur le diabète de type 2, la mobilisation des patients et le modification du mode de vie, ainsi que sur des capacités méthodologiques de pointe, de vastes cohortes longitudinales en Europe et au Canada et sur un important réseau de partenaires qui permettront d’optimiser les interventions visant à prévenir le diabète de type 2, de renforcer les capacités en matière de mentorat et de formation de la prochaine génération de scientifiques, et de créer un réseau de collaborateurs productif qui permettra à des patients de partout au Canada et aux Pays-Bas de participer à des travaux de recherche dans le domaine.

Lecture complémentaire :

Twitter : @CarpentierAndr3, @USherbrooke

La biométrie mobile pour augmenter l’activité physique chez les personnes atteintes de diabète de type 2

Ali McManus (CPD canadienne)
Professeure – École des sciences de la santé et de l’exercice
Université de la Colombie Britannique à Okanagan

Être physiquement actif et faire de l’exercice est essentiel pour la prise en charge du diabète de type 2. L’exercice aide les personnes diabétiques à contrôler leur glycémie et à réduire d’autres importants risques pour la santé associés à leur maladie, mais nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 trouvent difficile de suivre fidèlement un programme d’exercice.

La Dre Ali McManus, professeure à l’Université de la Colombie‑Britannique à Okanagan, est la responsable canadienne de l’équipe de 14 personnes MOTIVATE‑T2D qui crée de nouvelles façons d’aider les personnes atteintes de diabète de type 2 à faire de l’exercice régulièrement. S’appuyant sur son partenariat existant, l’équipe pluridisciplinaire mène l’essai clinique MOTIVATE‑T2D à Kelowna et à Liverpool (Royaume-Uni). Dans le cadre de cet essai, les participants reçoivent des moniteurs cardiaques connectés à Internet et bénéficient des conseils personnalisés d’un spécialiste de l’activité physique pour les aider à commencer et à persévérer pendant un an. Le spécialiste personnalise le programme recommandé ainsi que la rétroaction de manière à optimiser les bienfaits pour la santé. Comme les exercices sont effectués à domicile et que les conseils sont donnés virtuellement, l’équipe de Kelowna recrute des participants dans tout le Canada. L’équipe est convaincue que, plus que jamais, nous devons répondre aux besoins des personnes atteintes de diabète de type 2 en les aidant à prendre en charge leur maladie à domicile, et elle est très enthousiaste à l’idée que cette technologie fondée sur des données probantes aide à fournir des soins de qualité dans le confort du foyer.

Lecture complémentaire :

Twitter : @alimacUBC, @MotivateT2D, @UBC_HES, @ubcokanagan

Conception d’un traitement robuste à base de cellules souches contre le diabète de type 1

Dr Francis Lynn
Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique
Professeur agrégé au Département de chirurgie de l’Université de la Colombie-Britannique

Le remplacement des cellules sécrétrices d’insuline par voie de transplantation pourrait parvenir à guérir le diabète de type 1 (DT1). Des centaines de patients partout dans le monde (dont environ 400 au Canada) ont reçu une greffe d’îlots – des grappes de cellules sécrétrices d’insuline dans le pancréas – ce qui devrait leur permettre de mieux contrôler leur glycémie sans devoir s’injecter de l’insuline. Cependant, comme nous manquons de donneurs d’organes, nous avons besoin de nouvelles sources de cellules sécrétrices d’insuline pour les millions de personnes atteintes de la maladie. Bien que nous puissions maintenant produire de telles cellules à partir de cellules souches, elles ne sécrètent pas adéquatement l’insuline et ne peuvent survivre à la transplantation sans immunosuppression.

Le Dr Francis Lynn est professeur agrégé à l’Université de la Colombie-Britannique et le chercheur principal désigné pour une subvention d’équipe financée par les IRSC et FRDJ Canada sur les traitements à base de cellules souches contre le diabète de type 1. Son équipe compte puiser dans son expertise en technologie unicellulaire, en édition du génome, en immunologie et en biologie des cellules souches et des îlots afin de produire une meilleure source de cellules pour le traitement du DT1 par remplacement cellulaire, qui pourra faire l’objet d’essais cliniques d’ici quelques années. Une telle avancée permettrait non seulement de transformer la vie des milliers de personnes au Canada atteintes du DT1, mais aussi de réduire grandement l’énorme fardeau que représente le diabète pour l’économie et la santé au pays.

Lecture complémentaire :

Twitter : @nictitate, @beta_cell, @BCCHresearch, @BCChildrenHosp, @UBC, @UBCmedicine

Comment les organismes de santé publique du Canada abordent-ils la pandémie de COVID-19 dans les médias sociaux?

Il est important de créer une communauté de praticiens plus forte qui se compose de dirigeants communautaires et de chercheurs et chercheuses.

Dre Anita Kothari
Professeure
Université Western

Au cours de la dernière année, notre équipe de recherche a examiné la manière dont les organisations se sont servi des médias sociaux comme moyen de diffuser des messages de santé publique, de contrer la désinformation et d’accroître l’acceptation des vaccins contre la COVID-19 au Canada.

Nous avons élaboré notre propre modèle d’apprentissage machine pour évaluer le sentiment des autorités de santé publique du pays par l’entremise de leurs gazouillis, et nous avons suivi les réactions publiques aux communications publiées dans les médias sociaux par les comptes du gouvernement. Ce travail vient compléter notre analyse des gazouillis liés à la pandémie de COVID-19 (en anglais seulement)

Nous nous sommes également entretenus avec 40 leaders du domaine de la santé communautaire provenant de groupes sans but lucratif, de groupes de défense des droits des patients et de centres de santé communautaire qui ont demandé du soutien pour communiquer les restrictions de la santé publique. Nous avons exploré des moyens de leur permettre d’adapter leurs stratégies de communication aux groupes en quête d’équité.

Ces efforts soulèvent toutefois une autre question : comment pouvons-nous nous sortir de cette pandémie en tant qu’écosystème de santé publique plus connecté et plus résilient? Au cours de l’été, notre équipe de recherche continuera de communiquer avec des chercheurs et chercheuses ainsi que des organisations et les encouragera à assister à nos séances mensuelles d’échange de connaissances et de réseautage.

Lecture complémentaire :

Twitter: @anitarena

Aider les parents à soutenir leurs enfants durant la pandémie de COVID-19

Évaluer l’efficacité d’une intervention familiale en ligne (I-InTERACT-North)

Dre Tricia Williams
Scientifique clinicienne en santé
Hospital for Sick Children (SickKids)

Les politiques relatives à la mise en quarantaine sans précédent imposée durant la pandémie de COVID-19 ont augmenté le niveau de stress des familles canadiennes. Les familles comprenant des enfants qui souffrent de troubles neurodéveloppementaux préexistants (p. ex., trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité [TDAH] ou autisme) peuvent subir une énorme pression en raison des perturbations de leur routine et d’un soutien moindre. Il est essentiel d’offrir à ces familles des possibilités de soutien en santé mentale avec des options souples pour répondre à leurs besoins. I-InTERACT-North est un programme actif d’aide aux parents de SickKids couronné de succès qui fournit déjà des services virtuels aux familles.

La présente étude vise à déterminer si l’adoption d’une approche de « soins par étapes » dans le cadre d’une intervention parentale virtuelle en santé mentale peut mieux répondre aux importants besoins des familles durant la pandémie. Nous avons établi un partenariat avec le Province of Ontario Neurodevelopmental Disorders (POND) Network en vue d’offrir le programme aux enfants (âgés de 3 à 9 ans) et à leur famille dans quatre centres ontariens (Holland Bloorview Kids Rehabilitation Hospital, SickKids, Université Western Ontario et Université Queen’s). Dans l’ensemble, notre travail permettra d’évaluer l’harmonisation des soins en santé mentale aux besoins des familles afin d’éviter d’autres problèmes familiaux et de santé mentale, et nous aidera à favoriser l’expansion du programme au-delà de la crise actuelle.

Lectures complémentaires :

Twitter: @WilliamsTS_Dr

Les probiotiques ne seraient pas aussi bénéfiques qu’on le prétend

Une étude révèle que l’utilisation de probiotiques chez les enfants atteints de gastroentérite aiguë n’apporterait aucun bienfait

Dr Stephen Freedman, M.D.C.M., M.Sc.
Université de Calgary

L’administration de probiotiques aux enfants atteints de gastroentérite aiguë est un sujet controversé depuis près de deux décennies. Bien que les preuves à l’appui de leur utilisation soient limitées et souvent contradictoires, ces produits sont de plus en plus utilisés par suite de puissantes campagnes de marketing de l’industrie. Avec l’aide financière des IRSC, l’équipe du Dr Freedman a mené des études inédites pour évaluer les bienfaits cliniques et les mécanismes d’action potentiels de l’administration d’un produit combinant Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus helveticus aux enfants canadiens atteints de gastroentérite aiguë.

L’évaluation de 886 enfants qui se sont présentés à une des six urgences participantes avec une gastroentérite a révélé que l’administration deux fois par jour du probiotique ne prévenait pas l’apparition d’une gastroentérite de modérée à grave dans les 14 jours suivant le recrutement (NEJM 2018 (en anglais seulement)). Cette évaluation a été suivie d’une sous-étude visant à déterminer si des avantages virospécifiques en matière de réduction des symptômes cliniques ou de clairance de l’acide nucléique viral avaient été décelés dans les échantillons de selles prélevés jusqu’à 28 jours après le recrutement. Les conclusions ont été les mêmes, c’est‑à‑dire qu’aucun bienfait – clinique ou microbiologique – n’était associé à l’utilisation du produit probiotique évalué chez les enfants atteints de gastroentérite aiguë (Nature Communications 2020 (en anglais seulement)). Récemment, l’équipe a analysé plus à fond les échantillons de selles collectés et n’a constaté aucun effet de la préparation probiotique, par rapport au placebo, sur les concentrations d’immunoglobuline sécrétoire A dans les selles (American Journal of Clinical Nutrition 2021 (en anglais seulement)). Dans l’ensemble, ces résultats font ressortir la nécessité de réévaluer l’utilisation des probiotiques chez les enfants atteints de gastroentérite aiguë et, jusqu’à ce que des recherches futures fournissent des preuves convaincantes de leurs bienfaits, des probiotiques ne devraient pas être administrés à ces enfants.

Lectures complémentaires

Twitter : @UofCr4kids, @UCalgaryMed, @pert_calgary, @PERC_Network

Des stratégies de transplantation novatrices et des CSPH hypoimmunogènes modifiées par des antigènes HLA pour la conception d’un produit de qualité supérieure semblable à des îlots pour le traitement du DT1

Dre Maria Cristina Nostro
Institut McEwen de recherche sur les cellules souches, Réseau universitaire de santé
Professeure agrégée, Département de physiologie, Université de Toronto

Le diabète de type 1 (DT1) est une maladie auto-immune qui se caractérise par la destruction des cellules bêta. La transplantation d’îlots permet de rétablir la glycémie chez environ 60 % des patients, ce qui indique que le remplacement cellulaire est une solution viable pour traiter la maladie. Cependant, la rareté des donneurs, le faible taux de survie des îlots transplantés, le besoin d’optimiser les champs opératoires et l’obligation de provoquer une immunosuppression systémique font en sorte que très peu de patients peuvent bénéficier de cette application thérapeutique.

La Dre Maria Cristina Nostro, scientifique principale, Institut McEwen de recherche sur les cellules souches, Réseau universitaire de santé et Université de Toronto, est la chercheuse principale désignée titulaire d’une récente subvention d’équipe pour étudier les traitements à base de cellules souches contre le diabète de type 1. Elle se spécialise également en biologie régénérative. Forte d’une expertise en biologie des cellules souches, en biologie vasculaire, en transplantation d’îlots et en biologie des cellules bêta, son équipe, financée par les IRSC et par FRDJ Canada, s’attaquera à tous ces défis et mettra au point un produit de qualité clinique sécuritaire et efficace. Pour y arriver, l’équipe : 1) utilisera des cellules souches humaines pour générer une source illimitée d’îlots de remplacement, 2) rehaussera le taux de survie des îlots en utilisant nos nouvelles méthodes de transplantation qui optimisent le champ opératoire et 3) éliminera ou réduira le besoin de provoquer l’immunosuppression en utilisant une lignée de cellules souches de donneurs universels conçue pour prévenir le rejet après transplantation.

Les résultats de cette étude permettront d’accélérer l’application clinique des îlots dérivés de cellules souches de donneurs universels pour le traitement du DT1.

Lectures complémentaires

Twitter : @mcnostro, @UofT, @McEwenInstitute, @UHN

Combler les lacunes : compréhension et prévention des complications vasculaires du diabète à l’aide d’organoïdes humains

Josef Penninger (CPD du Canada)
Université de la Colombie-Britannique
Directeur — Université de la Colombie-Britannique, Life Sciences Institute

Le diabète touche près de 3 millions de personnes au Canada et 8,8 % de la population mondiale. Au Canada, on estime que traiter les nouveaux cas de diabète diagnostiqués entre 2012 et 2022 coûtera 15,4 milliards de dollars; au Royaume-Uni, 10 % du budget du National Health Service est consacré au traitement du diabète et des complications qui y sont associées, dont les néphropathies, la cécité, les crises cardiaques, les AVC et l’amputation des membres inférieurs. Ces complications sont souvent dues à des changements subis par les vaisseaux sanguins; par conséquent, les stratégies visant à protéger ou à réparer les vaisseaux sanguins pourraient constituer de nouveaux traitements prometteurs. Des études menées sur des souris et des cellules cultivées ont permis de découvrir plusieurs molécules qui protègent les vaisseaux sanguins; toutefois, faire passer ces résultats du laboratoire à l’humain s’est avéré difficile. Le groupe dirigé par le Dr Josef Penninger a récemment élaboré une méthode innovatrice servant à créer des vaisseaux sanguins humains en laboratoire à partir de cellules souches. Lorsqu’ils sont exposés à des conditions typiques du diabète, ces vaisseaux sanguins artificiels présentent les mêmes changements et les mêmes caractéristiques observés dans les vaisseaux sanguins de patients diabétiques. Ces vaisseaux sanguins artificiels permettront aux scientifiques d’examiner, dans un environnement semblable à l’organisme humain, des résultats prometteurs obtenus sur des souris et des cellules avant de mener des essais cliniques auprès de patients humains.

Josef Penninger est titulaire d’une chaire de recherche Canada 150 en génétique fonctionnelle et directeur du Life Sciences Institute à l’Université de la Colombie-Britannique. Il est spécialiste de l’immunologie, de la biologie cellulaire et du développement, des neurosciences et du diabète. Le Dr Penninger est chercheur principal désigné d’une équipe de recherche Royaume-Uni–Canada sur le diabète. Il travaillera de concert avec une équipe de scientifiques basés au Royaume-Uni, les Drs David Long, Luigi Gnudi et Karen Price, pour évaluer le potentiel de deux molécules découvertes précédemment, à savoir l’angiopoïétine-2 et l’apeline, en vue de supprimer les changements causés par une glycémie élevée dans des vaisseaux sanguins humains artificiels. En outre, ils examineront pourquoi certains patients diabétiques ne développent pas de complications concernant leurs vaisseaux sanguins. Les conclusions de cette étude mèneront ultimement à la découverte de nouveaux traitements pour les complications relatives aux vaisseaux sanguins dans les cas de diabète.

Lectures complémentaires

Twitter : @penningerlab, @UBC, @ubclifesciences

Rémission du diabète et amélioration de la fonction diastolique par la combinaison d’un exercice structuré avec des substituts de repas et la réintroduction de nourriture (RESET)

Kaberi Dasgupta (CPD du Canada)
Clinicienne chercheuse et de directrice — Centre de recherche évaluative en santé, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Professeure de médecine, Université McGill

Kaberi Dasgupta est professeure de médecine à l’Université McGill ainsi que clinicienne chercheuse et directrice au Centre de recherche évaluative en santé de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. Elle est chercheuse principale désignée d’une subvention d’équipe R.-U.–Canada pour la recherche sur le diabète et spécialiste de la prévention et de la prise en charge du diabète et de ses complications.

RESET est un essai contrôlé randomisé qui ajoute une stratégie d’exercice structuré et supervisé à un régime hypocalorique et à un recours partiel à des substituts de repas pour chercher à produire une rémission du diabète chez des personnes de moins de 40 ans atteintes de diabète de type 2 (DT2). En outre, grâce à l’exercice physique qui en fait partie, il vise à réduire la perte de masse maigre, à accroître la forme physique et à améliorer les mesures par IRM de la fonction diastolique, qui sont des indicateurs précoces de cardiopathie dans le DT2. L’essai pionnier DiRECT a démontré qu’un régime hypocalorique pouvait provoquer une rémission du DT2, mais que, pour que celle-ci se maintienne, une supervision active doit être rétablie en cas de reprise de poids. Dans l’étude RESET, cette supervision sera rétablie non seulement pour les questions ayant trait au régime alimentaire, mais aussi pour l’exercice. Les participants à l’étude RESET seront répartis de manière aléatoire en deux groupes, dont l’un recevra les soins habituels et l’autre, un régime hypocalorique et un programme d’exercice supervisé de 24 semaines. Après la période de 24 semaines et l’évaluation des résultats, le groupe témoin se verra offrir l’approche fondée sur le régime hypocalorique pour le remercier de sa participation. L’essai sera mené simultanément à Montréal par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, à l’Université de l’Alberta et au Leicester Diabetes Centre. Cent (100) participants au total seront recrutés dans l’ensemble de ces sites. En recueillant des résultats et des perspectives de patients grâce à cet essai d’efficacité, le Dre Dasgupta s’efforce d’améliorer la vie des personnes atteintes de DT2, en interrompant la progression vers les complications de cette maladie complexe.

Lectures complémentaires

Twitter : @cusm_muhc, @mcgillu, @McGillMed

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