Respirer naturellement

Une chercheuse veut améliorer le sommeil chez les patients sous ventilation mécanique aux soins intensifs

Dre Irene Telias
Boursière en médecine et de recherche, Division interdépartementale de soins aux malades en phase critique, Université de Toronto
Clinicienne, Medical-Neuro ICU, Hôpital Toronto Western

Quand un patient est assez malade pour être admis aux soins intensifs, il se peut qu’il ait besoin de ventilation mécanique pour respirer. Or, si cette technologie facilite l’oxygénation, elle peut aussi causer un grand inconfort et entraîner des lésions graves aux poumons.

Dans un cas idéal, le respirateur travaille de concert avec le système respiratoire du patient pour produire des cycles fluides d’inspiration et d’expiration. L’asynchronie, soit un déséquilibre entre la demande respiratoire du patient et le travail du respirateur, peut entraîner une respiration anormale et nuire au sommeil du patient.

Grâce à une bourse de recherche des IRSC, la Dre Telias étudie un type d’asynchronie appelé reverse triggering (déclenchement inversé), dans lequel une inspiration mécanique déclenche une deuxième inspiration, naturelle cette fois. Le patient prend donc une double inspiration, ce qui peut augmenter dangereusement le volume et la pression de l’air dans les poumons. La Dre Telias a donc conçu un algorithme qui détecte les rythmes respiratoires normaux et anormaux chez les patients. Elle recueille aussi des données de patients sur leur état de sommeil (de l’éveil complet au sommeil profond) à l’aide d’un système automatisé de notation de la profondeur du sommeil appelé Odds Ratio Product, qui lui permet aussi d’examiner la relation entre l’asynchronie, l’état de sommeil et la sédation.

« La bourse de recherche des IRSC a été déterminante dans mon parcours pour devenir chercheuse indépendante. En effet, c’est grâce à elle que je peux me consacrer pleinement à mes travaux et à l’établissement d’un programme de recherche novateur, » se réjouit la Dre Telias.  J’espère que mes travaux aideront à prévenir les méfaits que peuvent provoquer les interactions patient-respirateur anormales chez les personnes très malades. Je souhaite améliorer l’expérience subjective des patients sous ventilation mécanique, la qualité et la durée de leur sommeil et, ultimement, leur santé à long terme. »

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