Résumé de recherche du RIEM
Proportion d’événements indésirables médicamenteux évitables

*Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Maeve E. Wickham, Corinne M. Hohl. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.

Quelle est la situation actuelle?

  • Les événements indésirables médicamenteux (EIM) comptent pour une visite à l’urgence sur neuf et demeurent l’une des principales causes d’hospitalisation non prévue et de décès. Le fardeau qu’ils représentent pour les patients, les familles et le système de santé fait en sorte que l’élaboration et l’évaluation de stratégies de prévention deviennent une priorité internationale de recherche et de gestion des soins de santé. Des études prospectives indiquent que de 28 à 80 % des EIM sont considérés comme évitables. La variabilité élevée est probablement due à des différences dans les méthodes d’étude, les contextes sanitaires et les populations de patients, ainsi qu’au manque de méthodes d’évaluation uniformisées.  

Résumé

  • Les événements indésirables médicamenteux (EIM) comptent pour une visite à l’urgence sur neuf et demeurent l’une des principales causes d’hospitalisation non prévue et de décès. Le fardeau qu’ils représentent pour les patients, les familles et le système de santé fait en sorte que l’élaboration et l’évaluation de stratégies de prévention deviennent une priorité internationale.
  • L’étude vise à évaluer trois méthodes pour déterminer le caractère évitable des EIM chez les patients qui se présentent à l’urgence, en mesurant l’accord entre évaluateurs pour chaque méthode, et à faire des analyses qualitatives des forces et des faiblesses des méthodes.
  • Les deux tiers des EIM ont été jugés évitables, et l’accord entre les trois méthodes était bon. Toutefois, les cliniciens préféraient les méthodes fondées sur les pratiques exemplaires aux méthodes algorithmiques.
  • Une forte proportion des EIM était des réactions à répétition, jugées évitables pour la plupart.
Pour des renseignements supplémentaires, écrivez à Corinne Hohl : Corinne.hohl@ubc.ca

Quel était le but de l’étude?

  • La plupart des méthodes d’évaluation du caractère évitable des EIM décrites dans la littérature se divisent en trois grandes catégories :
    • fondées sur le concept de respect des meilleures pratiques médicales;
    • fondées sur l’évitement des erreurs et la détermination des facteurs de risque modifiables;
    • consistant en l’application d’une méthode algorithmique explicite.
  • Dans cette étude, nous voulions :
    • évaluer les différentes méthodes permettant de déterminer le caractère évitable des EIM chez les patients qui se présentent à l’urgence en mesurant l’accord entre évaluateurs pour chaque méthode;
    • mesurer l’accord entre évaluateurs d’une méthode à l’autre en comparant les cotes consensuelles, et examiner les forces ainsi que les faiblesses de ces méthodes à l’aide d’analyses qualitatives.

Comment l’étude a-t-elle été menée?

  • Dans la phase I, nous avons procédé à un examen rétrospectif des dossiers des patients ayant reçu un diagnostic d’EIM pour déterminer le caractère évitable de la réaction, les facteurs contributifs, les effets néfastes des EIM, les interventions requises et le type de réexposition médicamenteuse susceptible d’entraîner le même EIM. Dans la phase II, nous avons couplé les données prospectives et celles de l’examen des dossiers avec PharmaNet, la base de données de la C. B. sur la délivrance de médicaments, et déterminé la proportion d’EIM où le patient avait été réexposé au médicament responsable après avoir reçu son congé à la suite de la consultation indicielle à l’urgence.

Qu’a révélé l’étude?

  • Chacune des méthodes a permis de conclure qu’environ les deux tiers des EIM peuvent être évités.
  • Il y avait un bon accord entre les trois méthodes, mais les cliniciens ont trouvé la méthode algorithmique contraignante et préféraient les méthodes fondées sur des « pratiques exemplaires ».
  • Une forte proportion des EIM était des réactions à répétition, jugées évitables pour la plupart.
  • Il y a lieu de créer et d’évaluer des interventions pour s’assurer que les professionnels de la santé sont au courant des EIM précédemment diagnostiqués lorsqu’ils prescrivent ou délivrent des médicaments, ce qui pourrait réduire le nombre de réexpositions non intentionnelles à des médicaments ayant déjà entraîné des réactions indésirables.

Lien vers la publication : Woo et al, 2018 (en anglais seulement).

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