Chercheurs en début de carrière titulaires d’une subvention de 2019 des IRSC en santé génésique et en santé des mères, des enfants et des adolescents

Profil :

Perinatal complications and outcomes in female survivors of adolescent and young adult cancer: a population-based study on the impact of cancer on pregnancy in Canada

Nom : Miranda M. Fidler-Benaoudia
Établissement : Université de Calgary
Partenaire financier : Alberta Children’s Hospital Research Institute [Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de l’Alberta]
Institut de financement : Institut du cancer

Chaque année, environ 7 600 adolescents et jeunes adultes (de 15 à 39 ans) reçoivent un diagnostic de cancer au Canada. Ces personnes, à cheval entre les programmes de soins pour enfants et ceux pour adultes, ont des besoins complexes : elles vivent des années critiques pour le développement, la vie sociale et la reproduction. Les problèmes de fertilité sont une préoccupation majeure chez les patients de cette catégorie, et comme un nombre croissant de femmes ont des enfants à un âge plus avancé qu’avant, beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes ne sont pas encore parents au moment du diagnostic. Des études ont montré que les traitements anticancéreux peuvent augmenter considérablement les risques liés à la grossesse ou causer l’infertilité; par conséquent, la possibilité d’avoir des enfants après un cancer est incertaine.

Jusqu’à maintenant, les femmes et les médecins n’ont eu que peu de données sur la grossesse après un cancer à un jeune âge pour s’orienter. Cette étude examinera les effets de cette maladie sur les complications et les issues des grossesses futures. À partir d’une cohorte de survivants ayant été atteints du cancer à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, nous évaluerons : 1) le taux d’avortements, de mortinaissances et de naissances vivantes, 2) le degré de complications chez les mères et les nouveau-nés, et 3) les fluctuations potentielles du risque de complications et des issues en fonction du temps écoulé depuis le diagnostic ou le traitement.

Nous étudierons également ces éléments à partir de données albertaines détaillées pour déterminer les effets de la radiothérapie et de la chimiothérapie et formuler des recommandations pour les médecins.

Les résultats nous aideront à mieux comprendre la grossesse après un cancer, et profiteront aux survivants, aux professionnels de la santé et aux chercheurs. En repérant les facteurs de risque importants pour la reproduction, nous obtiendrons des données cruciales pour les modèles de stratification du risque et les lignes directrices cliniques, qui pourront ensuite être utilisés chez les survivants du cancer pour déterminer la pertinence d’un examen plus approfondi, d’une intervention ou d’une aide à la fertilité.

Twitter :

Site Web : Miranda Fidler Benaoudia (en anglais seulement)

Total liquid ventilation for bronchopulmonary dysplasia prevention in a model of extreme preterm lamb

Nom : Dr Étienne Fortin-Pellerin
Établissement : Université de Sherbrooke
Partenaires financiers : Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
Institut de financement des IRSC : Institut de la santé circulatoire et respiratoire

Les soins médicaux modernes permettent à davantage de bébés extrêmement prématurés de survivre. Cependant, les poumons immatures de ces patients ont souvent tendance à se collaber, ce qui rend la respiration extrêmement difficile. Bien qu’on essaie d’éviter la ventilation artificielle, la plupart de ces bébés en auront besoin pendant leurs premiers jours de vie. Or, l’envoi de gaz dans les poumons cause une inflammation et les endommage. Malheureusement, la plupart des bébés nés avant la 25e semaine de grossesse développeront, s’ils survivent, une maladie pulmonaire chronique appelée dysplasie bronchopulmonaire. Chez les nouveau-nés prématurés, cette maladie est clairement associée à une altération des fonctions pulmonaires et du développement neurologique. Il a été prouvé que la ventilation liquidienne totale, qui consiste à remplir les poumons d’un liquide perfluorocarbone pour les ventiler, aide à réduire l’inflammation et pourrait contribuer à la prévention des lésions pulmonaires. Un ventilateur conçu à l’Université de Sherbrooke par l’équipe d’Inolivent permet de contrôler précisément les paramètres du liquide; il est donc maintenant possible d’affiner l’utilisation de cette technique avancée pour réduire les lésions pulmonaires et potentiellement prévenir la dysplasie bronchopulmonaire chez les nouveau-nés. Notre équipe multidisciplinaire a déjà mis en place une procédure pour évaluer les effets de diverses techniques de ventilation liquidienne sur le cœur et les poumons, et pour étudier la réaction inflammatoire chez des agneaux à terme. L’objectif du projet est d’évaluer, sur des agneaux prématurés, le potentiel clinique de la ventilation liquidienne totale pour réduire l’inflammation pulmonaire comparativement à la ventilation artificielle traditionnelle.

La dysplasie bronchopulmonaire préoccupe les néonatologistes depuis 50 ans, et nous croyons que les techniques de ventilation conventionnelle plafonnent; par conséquent, nous pensons que la ventilation liquidienne totale est une solution qui vaut la peine d’être explorée.

Site Web : Équipe de recherche Inolivent (en anglais seulement)

Improving health outcomes and coordinating care for children with complex health and social needs

Nom : Dre Jennifer D. Zwicker
Établissement : Université de Calgary
Partenaires financiers : Alberta Children’s Hospital Foundation, Alberta Children’s Hospital Research Institute et Réseau pour la santé du cerveau des enfants
Institut de financement des IRSC : Institut de la santé des femmes et des hommes (ISFH) et Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents (IDSEA)

« Je comprends que le système ne puisse ignorer ses besoins financiers. Mais j’aimerais que [les décideurs] considèrent la situation dans son ensemble : ces besoins seront comblés […] si on améliore la santé mentale des parents, si on offre aux enfants des soins de santé adéquats, et si on comprend que le temps et l’attention que mon enfant me demande mine ma capacité à me réaliser [comme personne soignante et contributrice à la société]. » – Citation d’un parent d’enfant atteint d’un trouble neurodéveloppemental et de problèmes de santé complexes (entrevue préparatoire, 2018)

Chez les enfants atteints d’un trouble neurodéveloppemental dont le cas est complexe, la fragmentation des services nuit à la santé, au fonctionnement familial et à la qualité de vie, et entraîne souvent une prestation inefficace et inappropriée des soins. La majorité des enfants atteints de ce trouble constituent des cas complexes, et c’est à la famille que revient généralement la coordination des soins. Ce projet vise à remédier à la fragmentation des services. À l’aide d’une évaluation économique et d’une analyse des politiques, il s’agira d’estimer l’étendue et la diffusion des services coordonnés offerts à ces enfants. Notre équipe étudiera les effets du projet de coordination des soins pour les personnes atteintes d’un trouble neurodéveloppemental (à Calgary, en Alberta), qui repose sur un cadre (aux rôles, services, activités, stratégies et processus bien définis) et sur un programme établi de coordination des soins pour orienter le projet et garantir une approche systématique de repérage, de participation, de prestation coordonnée des services, d’autonomisation familiale, de surveillance, de transition et de suivi. Grâce à une approche quasi expérimentale préalable et postérieure utilisée sur un groupe témoin non équivalent, nous : 1) mesurerons les effets du projet sur la qualité de vie des enfants et des soignants; 2) étudierons l’utilisation des services de santé et les coûts associés; et 3) recueillerons les points de vue des intervenants sur le rôle de la coordination des soins dans l’amélioration de l’accès aux services et des résultats, afin d’orienter la diffusion et l’application du modèle. Les recommandations stratégiques formulées dans l’étude, qui seront fondées sur des données probantes, guideront la création d’autres systèmes de coordination et aideront les enfants atteints d’une maladie complexe et leur famille à s’épanouir.

Twitter : @jdzwicker

Site Web : Jennifer Zwicker (en anglais seulement)

The role of age of cannabis use onset in the developmental pathways leading to substance use problems by early adulthood: key mediators and moderators

Nom : Dre Natalie Castellanos Ryan
Établissement : Université de Montréal
Partenaire financier : Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Un Canadien de 16 à 25 ans sur trois consomme régulièrement du cannabis, et les statistiques indiquent que la tendance est à la hausse. La situation est inquiétante, d’autant plus que certaines études ont montré que la consommation de cannabis à l’adolescence est associée à un risque élevé de toxicomanie à l’âge adulte. Toutefois, on ne sait toujours pas avec certitude si cette habitude, lorsqu’elle est prise au début de l’adolescence, augmente à elle seule le risque de développer des problèmes de toxicomanie plus tard; il faut également tenir compte des facteurs de risque précoces et des divers types de consommation. On ne sait pas non plus quels facteurs individuels et environnementaux augmentent le risque de toxicomanie future chez les garçons et les filles qui commencent à consommer du cannabis à l’adolescence. C’est pourquoi le présent projet vise à déterminer 1) si l’association entre le début de la consommation et les problèmes de toxicomanie subséquents reste après la prise en compte des facteurs environnementaux et individuels importants; 2) si cette association s’explique par les profils de consommation (quantité, fréquence, etc.) et certaines caractéristiques individuelles et environnementales; et 3) si cette association varie selon le profil de consommation et certains facteurs individuels et environnementaux.

Nous réaliserons notre recherche à partir des résultats d’une étude longitudinale en cours, qui suit des participants de l’âge de 5 mois jusqu’à 18 ans : nous recueillerons des renseignements détaillés sur leur consommation de cannabis et d’autres substances, leur santé mentale, et leur environnement à 23 et à 25 ans. Cette étude pourrait fournir des renseignements plus que bienvenus sur les liens entre les facteurs environnementaux et individuels et l’augmentation du risque de toxicomanie et d’autres problèmes au début de l’âge adulte. Elle pourrait aussi orienter les politiques et la prévention chez les personnes à risque.

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Value for money: A mixed methods study to investigate the impact of funding expanded midwifery care models in Canada

Nom : Dre Elizabeth K. Darling (Dre Liz Darling)
Établissement : Université McMaster
Partenaire financier : Faculté des sciences de la santé de l’Université McMaster
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

L’accouchement coûte cher : au Canada, environ 10 % des dépenses des hôpitaux sont consacrées aux naissances. Or, des études canadiennes indiquent que les sages-femmes peuvent prodiguer des soins d’accouchement à moindre coût tout en obtenant de bons résultats sur la santé. En effet, ces dernières sont moins susceptibles d’avoir recours à des interventions médicales coûteuses, elles peuvent superviser des naissances à la maison, et leurs patientes quittent l’hôpital plus rapidement. Jusqu’à récemment, au pays, le système de rémunération des sages-femmes limitait leurs possibilités de travail dans le système de soins de santé. Notre étude se basera sur une expérience naturelle en Ontario visant à financer de nouveaux modèles de soins pour les sages-femmes, qui leur permet d’offrir davantage de services et de travailler dans de nouveaux contextes.

L’optimisation des ressources permise par ce nouveau modèle de financement sera évaluée de trois façons. Premièrement, nous passerons en entrevue les patients, les fournisseurs de soins de santé, les administrateurs et les décideurs pour connaître leur opinion du financement et des programmes associés. Ensuite, nous analyserons les coûts de la nouvelle unité de sages-femmes pour déterminer si ce nouveau financement permet d’appliquer un modèle moins coûteux de soins en hôpitaux offerts par des sages-femmes. Finalement, nous élaborerons un cadre d’étude pour les coûts et les économies des programmes destinés aux personnes à risque en matière d’accès aux soins de santé et de résultats sur la santé; nous utiliserons ce cadre pour estimer les coûts d’un de ces programmes.

Nos résultats profiteront aux décideurs et aux administrateurs d’hôpitaux du Canada. Ils serviront à orienter les politiques du système de santé et la planification hospitalière pour optimiser les résultats sur la santé.

Twitter : @LizDarlingRM

Site Web : Liz Darling (en anglais seulement)

Optimizing preterm delivery time: brain health & neurodevelopmental outcomes - Promoting healthy outcomes in preterm babies

Nom : Dre Emma Duerden
Établissement : Université Western
Partenaire financier : Children’s Health Research Institute
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Au Canada, les accouchements prématurés sont l’une des principales causes de mortinaissance et d’invalidité infantile. Avec les progrès dans les soins, le nombre de bébés prématurés a considérablement augmenté, en grande partie en raison de décisions médicales : un accouchement prématuré aide parfois à réduire au minimum les complications. En effet, lorsque la croissance du fœtus est entravée, généralement à cause d’une insuffisance placentaire, un accouchement précoce peut prévenir de graves maladies et même la mort. L’insuffisance placentaire diminue l’apport d’oxygène au cerveau du fœtus et augmente fortement le risque de lésions et de paralysie cérébrales. Actuellement, les médecins n’ont pas les outils nécessaires pour déterminer le moment où le cerveau risque le plus de souffrir de lésions ni les cas où un accouchement avant terme s’impose. La mise au point d’outils d’imagerie sensibles pouvant prédire les lésions cérébrales chez les bébés ayant un retard de croissance est nécessaire pour décider du moment de l’accouchement et améliorer les résultats sur la santé.

Actuellement, la décision de déclencher un accouchement en raison d’un retard de croissance se prend surtout à partir d’une échographie. Même si l’examen est peu coûteux et qu’il peut se faire directement au chevet de la patiente, il ne mesure pas précisément l’apport sanguin au cerveau fœtal. Il arrive que le sang soit détourné des organes importants pour protéger le cerveau, un phénomène appelé « redistribution cérébrale » qui augmente le risque de lésions aux matières blanche et grise dans des régions importantes liées aux capacités cognitives et motrices.

À long terme, cette étude vise à répondre à la nécessité impérieuse d’élaborer de meilleures méthodes d’imagerie afin de surveiller les fœtus dont la croissance est entravée et qui sont à risque de lésion cérébrale, pour ainsi améliorer la santé cérébrale des nouveau-nés et prévenir les troubles d’apprentissage et du développement moteur. Présentement, il n’existe aucun traitement ni intervention pour ces fœtus; par conséquent, la prévention des lésions cérébrales néonatales est essentielle pour améliorer les résultats sur la santé chez ce groupe vulnérable.

Publications importantes : Emma Duerden : Publications (en anglais seulement)

Twitter : @developingbrai1

Site Web : Developing Brain Lab (en anglais seulement)

Identifying premorbid environmental and neural markers of risk for first lifetime onsets of depressive and anxiety disorders in high-risk youth

Nom : Dr Daniel Kopala-Sibley
Établissement : Université de Calgary
Partenaires financiers : Alberta Children’s Hospital Research Institute et Mathison Centre for Mental Health Research and Education
Institut de financement des IRSC : Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies

Ma recherche vise à étudier l’incidence à long terme des expériences développementales (en particulier la parentalité, mais aussi les interactions avec les pairs et le stress en général) sur l’évolution de la personnalité et des fonctions cérébrales des jeunes, ainsi que l’effet de ces facteurs sur le risque de troubles dépressifs et anxieux. Comme les antécédents de dépression et d’anxiété sont l’un des facteurs prédictifs les plus importants d’un épisode subséquent, je cherche surtout à comprendre la valeur prédictive des expériences développementales, de la personnalité et des fonctions cérébrales sur l’apparition d’une psychopathologie internalisée. Je souhaite également étudier l’interaction entre ces facteurs et d’autres aspects biologiques associés au risque de psychopathologie internalisée, comme les gènes candidats, les marqueurs inflammatoires et le fonctionnement neuroendocrinien (p. ex. le cortisol).

Le projet principal de mon laboratoire vise à étudier les prédicteurs d’un premier épisode de troubles dépressifs ou anxieux chez un large groupe de jeunes adolescents dont au moins un parent a des antécédents de ces maladies, et qui, par conséquent, présentent aussi un risque élevé d’en développer une. Il s’agira surtout de déterminer la valeur prédictive de la parentalité, de la personnalité, du stress, du contrôle cognitif (évalué par IRMf) et des neuromarqueurs du traitement des émotions et des récompenses sur l’apparition de troubles dépressifs ou anxieux. Les résultats de ce projet aideront à repérer de manière préventive les jeunes plus susceptibles de développer les traits de personnalité et les marqueurs de fonctionnement cérébral associés à un risque de maladie mentale, et aideront également à orienter les interventions.

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The Par Polarity Complex in the Pathogenesis of Preeclampsia

Nom : Dre Meghan Riddell
Établissement : Université de l’Alberta
Partenaire financier : Women and Children’s Health Research Institute
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Il est essentiel que le placenta, un organe fœtal présent uniquement durant la grossesse, se forme et fonctionne correctement; en effet, les dysfonctionnements peuvent entraîner des complications comme la prééclampsie, un grave trouble caractérisé par une hypertension maternelle durant la deuxième moitié de la grossesse. Les syncytiotrophoblastes, des cellules recouvrant la surface du placenta, jouent un rôle important dans le développement de ce trouble : ils servent de point d’échange entre la mère et le fœtus, auquel ils transfèrent les nutriments présents dans le sang. Par conséquent, ils doivent pouvoir déterminer dans quelle direction se trouvent la mère et le fœtus. Ce phénomène, appelé « polarité cellulaire », garantit le bon positionnement des composantes cellulaires et assure l’exécution de fonctions comme le transport de nutriments. On sait que la prééclampsie change la polarité des syncytiotrophoblastes, mais les mécanismes d’établissement et de maintien de la polarité n’ont encore jamais été analysés. Ce projet a donc pour but d’étudier, dans le placenta, un groupe de protéines appelé « complexe PAR ». Comme on sait que ce complexe contrôle la polarité d’autres types de cellules, nous tenterons de déterminer si c’est aussi le cas pour les syncytiotrophoblastes. Le complexe PAR aide aussi les cellules à détecter l’inflammation, une cause de prééclampsie; nous chercherons donc à savoir s’il contrôle la réaction des syncytiotrophoblastes à l’inflammation.

Dans ce projet, nous étudierons l’apparition des processus perturbés par la prééclampsie dans des placentas sains afin de repérer les éléments susceptibles de provoquer le trouble.

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Site Web : Meghan Riddell (en anglais seulement)

A prospective study evaluating complement activation in pregnant women with antiphospholipid syndrome

Nom : Dre Leslie Skeith
Établissement : Université de Calgary
Partenaires financiers : Libin Cardiovascular Institute et Département de médecine de l’Université de Calgary
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une rare maladie auto-immune acquise qui touche la coagulation sanguine. Les femmes enceintes qui en sont atteintes sont à risque de caillots sanguins et présentent un taux élevé d’avortement spontané et d’autres complications, même lorsqu’elles prennent des anticoagulants pendant leur grossesse. Actuellement, on ne sait pas ce qui cause ces complications ni comment les prévenir.

Le système du complément, qui fait partie du système immunitaire, se compose de différentes protéines sanguines. On comprend mal les causes du SAPL, mais on sait qu’il est lié à une activation anormale du système du complément; par conséquent, nous voulons déterminer si les problèmes de ce système peuvent expliquer les complications de la grossesse et la formation de caillots sanguins chez les femmes enceintes atteintes du SAPL.

Cette étude de cohorte prospective multicentrique sera menée sur des patientes enceintes atteintes du SAPL et sur un groupe témoin en santé. Nous mesurerons l’activation du système du complément à différents moments dans les deux groupes, et vérifierons la présence de mutations génétiques sous-jacentes y étant liées. Les résultats nous serviront à mieux repérer les patientes atteintes du SAPL susceptibles de souffrir de complications pendant leur grossesse, et à trouver de meilleurs moyens d’étudier les traitements ciblés pour améliorer les issues maternelles et néonatales.

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Encouraging Informed Decisions about Using Cannabis During Pregnancy and Breastfeeding

Nom : Dre Meredith Vanstone
Établissement : Université McMaster
Partenaire financier : Département de médecine familiale de l’Université McMaster
Institut de financement des IRSC : Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Au Canada, il est légal de consommer du cannabis à des fins récréatives depuis 2018, et à des fins médicales depuis 2001. Quel que soit l’usage, de plus en plus de personnes choisissent d’en consommer, parfois pendant la grossesse et l’allaitement – en particulier si c’était déjà une habitude.

Des données indiquent que la consommation de cannabis pendant la grossesse peut provoquer un accouchement prématuré, entraîner la naissance d’un bébé de faible poids et nuire au développement de son cerveau. Toutefois, les éléments médicaux probants sur le sujet ne sont pas concluants, et certaines études n’ont trouvé aucune association entre la consommation de cannabis et ces issues négatives. Pour les femmes qui n’en consomment qu’occasionnellement, les risques potentiels pourraient justifier un arrêt complet pendant la grossesse et l’allaitement. Toutefois, de nombreuses raisons expliquent que d’autres femmes aient de la difficulté à s’y résoudre. Certaines ne sont pas conscientes des effets néfastes potentiels; d’autres s’en servaient avant la grossesse pour traiter certains troubles et préfèrent continuer; d’autres encore le substituent à des substances plus dangereuses, comme les opioïdes; et certaines commencent à l’utiliser pour soulager leurs nausées. En raison de la stigmatisation associée à la consommation de cannabis pendant la grossesse, les futures mères pourraient se sentir mal à l’aise d’aborder le sujet avec leurs fournisseurs de soins de santé. Ces derniers pourraient également ne pas savoir comment les conseiller, puisque les données sur le sujet manquent cruellement et que de nombreuses femmes ont des raisons valables de consommer du cannabis.

Cette étude examinera les raisons qui poussent les femmes à consommer ou non du cannabis pendant la grossesse et l’allaitement, et offrira des données sur les aspects sociaux et éthiques de ce choix qui aideront les fournisseurs de soins prénataux à mieux conseiller leurs patientes sur cet enjeu complexe.

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Epigenetic changes linking prenatal exposures to tobacco or cannabis smoke with asthma risk

Nom : Dre Meaghan J. Jones
Établissement : Université du Manitoba
Partenaire financier :
Institut de financement des IRSC : Institut des maladies infectieuses et immunitaires

The mental health impact and needs of those living with food allergy: Perceptions from children, parents and care providers to inform a needs-based multi-faceted support programs and policy

Nom : Dre Jennifer L. Protudjer
Établissement : Université du Manitoba
Partenaire financier : Children’s Hospital Research Institute of Manitoba
Institut de financement des IRSC : Institut des maladies infectieuses et immunitaires

Pour les 4 à 8 % de la population mondiale atteints d’allergies alimentaires, il peut être difficile de choisir où et quoi manger : dans certains cas, une simple exposition à l’allergène peut entraîner la mort. Pour prévenir les mauvaises réactions, ces personnes doivent éviter les aliments auxquels elles sont allergiques, ce qui peut se révéler complexe et coûteux et nuire à leur vie sociale. La conséquence la plus néfaste des allergies alimentaires est l’anaphylaxie, une grave réaction parfois mortelle qui se traite avec de l’adrénaline et nécessite des soins d’urgence. La Charte canadienne des droits et libertés considère les allergies anaphylactiques comme un handicap, ce qui oblige les écoles à s’y adapter. Pourtant, actuellement, aucune politique nationale ne soutient les personnes atteintes d’allergies alimentaires. Dans ce projet, notre objectif principal est de décrire l’effet de ces allergies sur la santé mentale, en recueillant le point de vue des personnes directement touchées (enfants, parents, professionnels de la santé, enseignants) et en étudiant les dossiers de santé, afin d’orienter l’élaboration de politiques et de programmes axés sur les besoins des enfants souffrant d’allergies alimentaires, de leur famille et de leur école. Les études prévues suivront des méthodes de recherche mixtes, et la collecte des données – qualitatives et quantitatives – se fera de façon concurrente mais indépendante. Toutes les données seront colligées pour nous permettre de les interpréter et d’en tirer une conclusion générale, laquelle servira à créer un programme de formation axé sur les patients atteints d’allergies alimentaires, qui reconnaît leurs besoins ainsi que ceux de leurs parents et de la communauté en général.

Les résultats du projet aideront à orienter les décisions, à maximiser les ressources disponibles, à offrir les meilleurs soins possible aux personnes atteintes d’allergies alimentaires tout en respectant les besoins de la communauté, et à planifier l’avenir.

Publications importantes :

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Site Web : Jennifer Protudjer (en anglais seulement)

Improving suicide assessment and intervention with children: A participatory action research project informed by children's experiences

Nom : Dre Marjorie Montreuil
Établissement : École de sciences infirmières Ingram de l’Université McGill
Partenaire financier : Faculté de médecine de l’Université McGill
Institut de financement des IRSC : Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies

Au cours des 40 dernières années, le risque de suicide chez les enfants a augmenté en flèche. D’après Statistique Canada, en 2017, le suicide était la septième cause de décès chez les enfants de 5 à 9 ans, et la première chez les 10 à 14 ans. Même s’il s’agit d’un problème persistant, les études effectuées sur des enfants sont beaucoup moins nombreuses que celles effectuées sur des adolescents et des adultes. De plus, peu d’entre elles s’intéressent aux expériences des enfants ayant reçu des soins préventifs. Pourtant, en tant que patients, ils sont particulièrement bien placés pour commenter leur efficacité. Ils représentent donc une source inexploitée pour l’amélioration des soins de santé mentale et de prévention du suicide. En outre, ils peuvent offrir de précieux renseignements sur leurs besoins cliniques et leurs objectifs et préférences.

Ce projet vise une meilleure compréhension de l’expérience des enfants ayant reçu des soins de prévention du suicide, ainsi que l’amélioration de ces soins. Nous cherchons à : 1) approfondir la compréhension des soins reçus par les enfants à risque de suicide; 2) déterminer les besoins, objectifs et préférences de ces derniers en ce qui concerne les soins de prévention, à partir de leur point de vue; 3) guider l’adaptation d’un outil d’évaluation et d’intervention en fonction de ces besoins, objectifs et préférences; et 4) évaluer cet outil.

Publications importantes :

Twitter : @McGillNursing

Site Web : Marjorie Montreuil (en anglais seulement)

Microglia modulation to protect the developing brain after injury

Nom : Dre Sophie Tremblay
Établissement : Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
Partenaire financier : Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
Institut de financement des IRSC : Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, Institut des maladies infectieuses et immunitaires et Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents

Le cervelet est particulièrement vulnérable durant le troisième trimestre de la grossesse : à ce stade, diverses agressions sont susceptibles de provoquer l’arrêt de sa croissance et son atrophie. Jusqu’à 19 % des nouveau-nés extrêmement prématurés souffriront de lésions cérébelleuses pendant leur hospitalisation. Même si le taux de survie de ces bébés s’est fortement amélioré et que les lésions cérébrales graves sont nettement moins nombreuses qu’avant, ils seront près de 50 % à vivre avec un handicap neurologique à long terme.

Ce projet vise à étudier les réponses des cellules microgliales aux agressions périnatales, qui pourraient prévenir les lésions à la structure cérébelleuse et avoir un effet neuroprotecteur. Premièrement, nous analyserons le rôle du système immunitaire inné du cerveau, soit les cellules microgliales, dans la modulation de la résistance aux agressions et la prévention des déficits cognitifs à long terme. Ensuite, nous décrirons les changements dans l’expression inflammatoire des cellules microgliales provoqués par les agressions cérébelleuses périnatales. Finalement, nous évaluerons les avantages thérapeutiques potentiels de médicaments autorisés par la FDA qui modifient l’inflammation cérébrale et reprogramment les réponses pathologiques microgliales.

Jusqu’à maintenant, on cherchait principalement à protéger les nouveau-nés prématurés des lésions cérébrales; mais il est tout aussi important de prévenir les lésions cérébelleuses, ce qui améliorera considérablement le développement neuronal. Actuellement, aucun agent thérapeutique n’est couramment administré pour prévenir les lésions cérébelleuses, qui affectent chaque année environ 11 000 nouveau-nés extrêmement prématurés en Amérique du Nord. Les résultats du projet aideront à élargir le répertoire de traitements potentiels pour la protection du cerveau en développement, ce qui constitue un premier pas vers l’amélioration des résultats sur la santé chez les nouveau-nés extrêmement prématurés souffrant de lésions cérébelleuses.

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Unraveling the pathobiologies of pregnancy- and DGKE-associated renal thrombotic microangiopathies

Nom : Dr Mathieu Lemaire
Établissement : Hôpital pour enfants de Toronto, Université de Toronto
Partenaires financiers : Hôpital pour enfants de Toronto et programme KRESCENT de la Fondation canadienne du rein
Institut de financement des IRSC :

Les vaisseaux sanguins sont comme des routes qui sillonnent l’organisme pour l’approvisionner en nutriments et en oxygène. Ils sont tapissés d’une fine couche de cellules endothéliales, qui assurent la régularité du débit sanguin. Lorsqu’un vaisseau est endommagé, le débit ralentit pour permettre la réparation, comme le ferait la circulation automobile sur une route. On doit toutefois absolument éviter la création de caillots sanguins (les « bouchons de circulation ») dans les vaisseaux sains.

Nous étudions parallèlement deux maladies qui causent une coagulation sanguine anormale dans les reins et provoquent une insuffisance rénale; la compréhension de l’une pouvant améliorer celle de l’autre.

La première maladie, le syndrome HELLP, touche environ 1 % des femmes enceintes et peut être fatale pour la mère et le fœtus. Dans ce cas, le problème de coagulation est dû à un traumatisme du placenta, qui envoie une protéine appelée sFLT1 dans le sang maternel et entraîne la formation de caillots dans les reins. Nous cherchons à mieux comprendre le rôle de cette protéine dans l’apparition de la maladie.

La deuxième est causée par d’importantes mutations du gène DGKE. Chez les enfants de cinq ans et moins atteints, des infections mineures entraînent la formation de caillots sanguins dans les reins; avant l’âge adulte, ils souffriront d’insuffisance rénale chronique. Fait intéressant, les infections peuvent provoquer la libération de sFLT1 dans le sang de ces patients. Nous cherchons donc à comprendre si c’est cette protéine qui est à l’origine de leurs caillots sanguins. Nous tenterons également de déterminer si les mères atteintes du syndrome HELLP présentent des mutations du gène DGKE qui pourraient expliquer la présence d’une néphropathie.

Une meilleure compréhension du processus d’apparition de ces deux maladies est essentielle à la mise au point de nouveaux traitements.

Les résultats de l’étude devraient permettre de mieux comprendre la physiopathologie du syndrome HELLP et des néphropathies liées aux mutations du gène DGKE, de découvrir certains aspects génétiques du syndrome HELLP, et de mettre au point de nouveaux traitements pour les deux maladies visant à prévenir ou à réduire les effets des lésions rénales thrombotiques.

Publications importantes : Mathieu Lemaire : Publications (en anglais seulement)

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Site Web : Mathieu Lemaire (en anglais seulement)

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