Inégalités en santé au sein des minorités sexuelles et de genre au Canada : Données actuelles et preuves pour des interventions prometteuses

16 janvier 2020
Ottawa, Canada

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et l’Agence de la santé publique du Canada en collaboration avec le Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion, Statistique Canada, le Secrétariat LGBTQ2 du Bureau du Conseil privé, Femmes et Égalité des genres Canada et l’Institut de la santé des femmes et des hommes des IRSC

Objectifs

Comme les facteurs d’inégalité en matière de santé qui touchent les minorités sexuelles et de genre (MSG) au Canada relèvent de multiples ministères, cette séance d’échanges Meilleurs Cerveaux (EMC) visait à réunir des responsables de politiques de plusieurs ministères et des chercheurs pour engager un dialogue ciblé sur les connaissances, les défis et les possibilités d’action concertée, ainsi qu’à faciliter la coordination interministérielle au Canada dans le but de promouvoir l’équité en santé pour les MSG au Canada. Pour les responsables de politiques, c’était l’occasion d’assurer une compréhension commune des données, de la recherche et des priorités en matière de politiques pour les MSG au Canada en s’appuyant sur les meilleures données de recherche qui soient. L’Agence de la santé publique du Canada s’est particulièrement intéressée aux interventions axées sur la santé mentale et la résilience, les modes de vie sains, la sensibilisation à la stigmatisation et la réduction de celle-ci chez les MSG, afin d’éclairer les priorités en matière de politiques et de programmes.

Plus précisément, l’EMC a permis aux participants de réaliser ce qui suit :

  1. Examiner les données actuelles, y compris les résultats des évaluations des besoins en matière de programmes communautaires, afin de cerner les lacunes dans les connaissances sur les principales inégalités et sur les déterminants sociaux de la santé chez les minorités sexuelles et de genre (MSG) au Canada, et ce, pour soutenir l’élaboration de politiques et de programmes ciblés.
  2. Déterminer les pratiques prometteuses et les interventions dont l’incidence positive sur la promotion de la santé et la réduction des inégalités a été démontrée en fournissant des données à l’appui.
  3. Contribuer à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation d’interventions qui répondront mieux aux besoins des MSG.
  4. Profiter de l’occasion pour mettre en commun des connaissances, échanger et renforcer les relations en vue d’adopter un plan d’action concerté sur les inégalités en santé chez les MSG.

Historique et contexte stratégique

L’ASPC a comme priorité d’assurer un suivi et de combattre les inégalités en santé chez les MSG au Canada, qui sont constamment victimes de stigmatisation et de discrimination. Ce problème est en lien avec l’engagement du gouvernement du Canada de faire progresser l’inclusion de la communauté LGBTQ2 par la promotion des droits de la personne et l’élaboration de politiques, de programmes et de lois fédérales inclusives.

Cet enjeu est aussi important pour l’ASPC, dont l’engagement est de signaler, de mesurer et de suivre les inégalités en santé ou les activités liées à l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), aux déterminants sociaux de la santé et à l’équité. L’ASPC adoptera une approche générale, qui prend en considération les déterminants sociaux de la santé, les comportements sains et un large éventail de résultats, y compris les maladies chroniques, les problèmes de santé mentale et les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Cet événement a permis de soutenir l’engagement de l’ASPC à mesurer, surveiller et renforcer l’équité en santé, et à contribuer à la prise de mesures coordonnées pour lutter contre les inégalités en matière de santé pour les MSG.

Cet échange visait à observer des données actuelles, à cerner les principaux besoins en données et à trouver des façons d’améliorer les interventions. Les discussions guideront certaines initiatives de l’ASPC, notamment l’Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé, et les programmes communautaires sur les modes de vie sains, la santé mentale, le développement des jeunes enfants, les ITSS et la violence sexiste. L’Initiative vise à mesurer les inégalités en santé au Canada et à produire des rapports connexes. Elle représente l’ensemble pancanadien de données le plus complet disponible actuellement.

Besoin de données probantes

La séance arrivait à point nommé étant donné la publication récente (juin 2019) du rapport « La santé des communautés LGBTQIA2 au Canada » du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Plusieurs recommandations y sont proposées, notamment des interventions pour s’attaquer aux problèmes de santé de la communauté LGBTQIA2, comme la stigmatisation et la discrimination, et améliorer les infrastructures de données pour mieux surveiller les inégalités en santé des MSG au Canada. La séance appuiera l’ASPC dans ses efforts pour mobiliser les recherches et les données les plus récentes en vue de suivre les recommandations du Comité. Elle permettra aussi de renforcer notre travail en vue de mesurer, de surveiller et de réduire les inégalités en santé chez les MSG au Canada.

L’accès rapide à de l’information pertinente et de haute qualité permettra à l’ASPC et à ses partenaires de soutenir et de définir les données, la recherche, les programmes et les politiques qui répondront aux besoins des MSG. La séance exposera le travail de l’ASPC sur la surveillance, la recherche et la mise en œuvre de programmes et politiques communautaires. Elle appuiera également l’élaboration de la formation et des initiatives de renforcement des capacités liées aux données et à la pratique à l’intention des professionnels de la santé publique de l’ASPC.

Résultats attendus

La séance d’échanges Meilleurs Cerveaux permettra au gouvernement du Canada d’acquérir des connaissances et de se mobiliser contre les inégalités en santé et sur les déterminants sociaux des MSG au pays. La collaboration entre les ministères en réponse à ces données et à ces preuves facilitera l’élaboration de politiques et de programmes ciblés ou adaptés et aidera l’ASPC dans sa capacité à travailler sur le dossier.

Résultats attendus :

  1. Une meilleure compréhension, chez les responsables des politiques, des priorités en matière de bases de données probantes et de recherche ainsi que des déterminants des inégalités en santé chez les MSG au Canada.
  2. Un meilleur engagement des ministères pour appuyer la collaboration à moyen terme.
  3. Une meilleure communication entre les experts au gouvernement et à l’extérieur, pour renforcer et transmettre les données probantes, y compris sur la santé et sur les conditions sociales des MSG, pour mieux éclairer les décisions relatives aux politiques et aux programmes.

L’ASPC utilisera l’information présentée et les relations bâties pour maintenir une base de données probantes. Elle aura également recours aux résultats et aux recommandations de la séance pour orienter la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques et de programmes communautaires pertinents, pour améliorer l’inclusivité et mieux répondre aux besoins des MSG au Canada. L’ASPC, de pair avec d’autres ministères fédéraux, travaillera à l’avancement d’initiatives prioritaires avec des partenaires dans le secteur de la santé et à l’extérieur, y compris les provinces et les territoires.

Résumés des présentations

La séance d’échanges Meilleurs Cerveaux était animé par Cara Tannenbaum, directrice scientifique de l’Institut de la santé des femmes et des hommes des IRSC et conseillère scientifique ministérielle de Santé Canada, et par Devon MacFarlane, consultant indépendant. Voici un résumé de chaque présentation :

Inégalités en santé chez les minorités sexuelles et de genre (MSG) au Canada : Données probantes actuelles et preuves pour des interventions prometteuses

Jacqueline Gahagan, professeure en promotion de la santé, School of Health and Human Performance, Faculté des professions de la santé, Université Dalhousie

Il existe depuis longtemps des inégalités systémiques qui ont un impact sur la santé et le bien-être des minorités sexuelles et de genre (par exemple, les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transsexuels et autres populations non conformes). Selon Mme Jacqueline Gahagan, Ph.D., puisque dans le passé on abordait l’homosexualité dans une optique de trouble mental, on a été incapable de reconnaître pleinement les façons dont les facteurs systémiques (par exemple, la santé, l’éducation, le système judiciaire) influent sur la santé et les résultats sociaux des MSG. Il existe donc très peu de données sur les facteurs qui contribuent à la santé et à la résilience tout au long de la vie chez les MSG au Canada. Les données recueillies en vertu de méthodes, de termes et de cadres hétéronormatifs ne peuvent pas être extrapolées et appliquées aux MSG. Nous devons plutôt repenser les mesures et les méthodes nécessaires pour mieux comprendre la résilience et le bien-être des MSG, tant à l’échelle des systèmes que de la population.

Enquêtes et orientation sexuelle — Jeu de genre et résilience

Fenton Litwiller, professeur adjoint, Faculté de kinésiologie et de gestion des loisirs, Université du Manitoba

Cette présentation décrivait deux des projets de recherche en cours de M. Fenton Litwiller, Ph.D. Le premier, « Surveys and Sexual Orientation », vise à élaborer une question d’enquête qui représente correctement l’expérience vécue de l’orientation sexuelle tant pour les communautés queers qu’hétérosexuelles. Il a été question des recherches en cours sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre (OSIG), des défis liés à ces travaux et des orientations pour l’avenir. Le second projet, « Genderplay and Resilience », s’appuie sur une performance de travestissement et un atelier de jeu de genre (atelier de maquillage, de costumes et de mouvements accompagné de musique et animé par des mentors) pour étudier l’identité de genre, l’expression de genre et la résilience chez des jeunes 2SLGBTQ en utilisant la recherche-action participative, des interviews et l’observation. Les résultats préliminaires de cette étude indiquent que les programmes communautaires de jeu de genre favorisent la résilience individuelle, relationnelle et culturelle/communautaire et la santé mentale. Ces ateliers, des activités amusantes, spontanées et créatives, ont permis aux jeunes d’explorer de multiples aspects d’eux-mêmes et, dans certains cas, de devenir quelqu’un qu’ils ne pouvaient pas être à la maison. L’atelier a facilité l’accès à des ressources et des actifs sociaux grâce à la création de liens avec des pairs, des mentors adultes formés et des organisations queers. Il s’agissait aussi d’un espace où les jeunes pouvaient parler de leurs préoccupations dans la vie. Dans ce contexte, les jeunes ont découvert les possibilités en ce qui a trait au genre, tout en ayant le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand qu’eux (la communauté queer).

Promotion des modes de vie sains chez les MSG du Canada — recherche interventionnelle et pratiques prometteuses

Nathan Lachowsky, directeur de recherche, Centre de recherche communautaire pour la santé des hommes gais; professeur adjoint, Université de Victoria

Les approches communautaires dans les domaines de la recherche, de l’application des connaissances, de la création de réseaux, du développement du leadership et de l’intervention promettent de faire progresser la santé des LGBTQ2+. Nous avons procédé à une analyse contextuelle rapide des programmes et des interventions visant à promouvoir l’équité en santé au sein des populations LGBTQ2+ au Canada en agissant sur les déterminants sociaux de la santé. Plus de 200 programmes ont été relevés et examinés, et des lacunes ont été cernées en fonction de l’emplacement géographique, des sous-communautés ciblées et des déterminants sociaux de la santé. La plupart des programmes se concentraient sur les plans individuel ou interpersonnel et comportaient peu d’interventions opérant sur le plan structurel. L’analyse a permis de relever les approches ou principes communs suivants : réduction des méfaits, création d’environnements sûrs, justice sociale, pratiques anti‑oppression, approches fondées sur les valeurs, orientation dans le système et renforcement des compétences sociales et des alliances. L’approche, le projet et les initiatives du Centre de recherche communautaire (CRC), un organisme national, ont été présentés comme étant une stratégie prometteuse pour améliorer la santé des personnes LGBTQ2+ au Canada. L’enquête « Sexe au présent » du CRC recueille régulièrement des données pertinentes pour les politiques sur des questions telles que la discrimination perçue et les solutions de rechange à l’exclusion des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes du bassin des donneurs de sang. Le programme de leadership chez les jeunes Totally Outright du CRC s’est étendu à l’ensemble du Canada, et la recherche démontre comment de tels programmes d’autonomisation atténuent les inégalités liées au VIH. Enfin, des efforts de changement des systèmes liés à l’infrastructure de données et aux pratiques pertinentes pour les LGBTQ2 sont nécessaires pour soutenir une évaluation rigoureuse de l’impact des politiques et des programmes. Il est recommandé d’exiger des approches fondées sur la communauté et les pairs, de renforcer les réseaux LGBTQ2+, d’intégrer les déterminants sociaux pertinents pour les LGBTQ2 (par exemple, les normes sociales, les expériences négatives de l’enfance), de mettre à l’échelle des programmes de leadership, de combler les lacunes en matière de connaissances par la recherche communautaire, de réviser les politiques stigmatisantes et de favoriser une application innovante des connaissances.

Promouvoir la santé mentale et la résilience chez les nouveaux arrivants membres de MSG

Sarilee Kahn, professeure agrégée, École de travail social, Université McGill

Cette présentation a fourni des recommandations visant à soutenir la santé mentale des nouveaux arrivants membres de minorités sexuelles et de genre (MSG) au Canada. En fonction des résultats de six études distinctes menées auprès de prestataires de services, de professionnels de la santé mentale et de nouveaux arrivants membres de MSG au Canada et dans d’autres pays d’accueil, les facteurs de risque pour la santé mentale avant la migration, pendant la période de demande d’asile et au début de la réinstallation ont été recensés. Les événements traumatisants survenus avant la migration qui ont été signalés comprennent des violences physiques, sexuelles et émotionnelles ayant débuté dès l’enfance. Les auteurs de ces violences pouvaient être des membres de la famille, des chefs religieux, des enseignants, des pairs, des policiers ou des fonctionnaires. Des symptômes de problèmes de santé mentale tels que le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le TSPT complexe, la dépression et des idées suicidaires ont été signalés. Immédiatement après la migration et l’arrivée, les nouveaux arrivants membres de MSG qui demandent l’asile pourraient faire face à des risques supplémentaires de troubles de santé mentale en lien avec l’obligation de « sortir du placard » en tant que minorité sexuelle ou de genre, et de révéler des événements passés traumatisants, tout en luttant pour s’adapter et survivre. D’autres facteurs de risque pour la santé mentale sont les obstacles à l’établissement d’un capital social et économique dans le pays de destination, en raison de discriminations fondées sur de multiples identités marginales. Parmi les recommandations, citons la formation continue sur les traumatismes et les MSG à l’intention des fonctionnaires de l’immigration, des avocats spécialisés dans l’immigration et des agents d’intégration des immigrants; le renforcement des liens entre les professionnels de la santé et de la santé mentale « traditionnels » et les organisations communautaires au service des nouveaux arrivants membres de MSG — et l’augmentation du financement de ces organisations; le soutien de la thérapie de groupe et des groupes de soutien par les pairs, en particulier dans les régions moins peuplées; le soutien des programmes qui favorisent la constitution de familles choisies ainsi que l’éducation et la prévention entourant le VIH; et l’établissement et le maintien de coalitions regroupant des responsables de politiques, des prestataires de soins de santé mentale, des avocats, des organismes locaux, des employeurs, des défenseurs dans le domaine du logement et les nouveaux arrivants membres de MSG eux-mêmes pour créer des réseaux de soutien psychosocial — afin d’aider à prévenir les problèmes chroniques de santé mentale, le sans-abrisme, le chômage et le risque de VIH au sein de cette population vulnérable, mais résiliente.

L’intersectionnalité chez les jeunes queers noirs : pratiques prometteuses et implications

Lance McCready, professeur agrégé, Département de leadership, d’enseignement supérieur et d’éducation des adultes, Université de Toronto

Le Dr Lance T. McCready a présenté une approche intersectionnelle visant à promouvoir la santé et le bien-être des jeunes queers noirs (LGBT2SQI). La présentation était basée sur les résultats de la recherche qualitative du Dr McCready sur les parcours scolaires des jeunes queers noirs au Canada et aux États-Unis. Le Dr McCready a expliqué comment il est passé de la recherche sur les expériences des étudiants homosexuels et de genre non conforme dans les écoles urbaines à la recherche sur l’éducation, la santé et le bien-être des jeunes queers noirs dans les centres urbains canadiens. Il a expliqué les concepts clés d’une approche intersectionnelle, notamment l’intersectionnalité, les déterminants sociaux de la santé (DSS) et l’enseignement engagé. Le Dr McCready a brièvement décrit les projets de recherche qualitative qui ont servi à formuler une approche intersectionnelle : « Making Space for Diverse Masculinities », « Educational Trajectories of Black Queer Youth » et « Black CAP Adaptation of 3MV ». Dans l’ensemble, les résultats de ces projets de recherche suggèrent ce qui suit :

  1. Les centres urbains du Canada forment un groupe plus diversifié qu’il y a dix ans; on compte plus de jeunes LGBTQ que jamais parmi les nouveaux arrivants non blancs qui apprennent l’anglais et qui sont issus de milieux à faible revenu.
  2. Les jeunes LGBTQ qui vivent en milieu rural, qui sont pauvres, qui sont de nouveaux arrivants, qui sont d’origine autochtone et qui font partie d’une minorité visible risquent de ne pas avoir accès aux principaux programmes et services pour les raisons suivantes :
    1. Ils ne s’identifient pas comme faisant partie d’une minorité sexuelle au sens large.
    2. Ils ne connaissent pas les programmes et services destinés aux jeunes LGBTQ ou vivent loin des centres où ces programmes et services sont offerts.

Sur la base de ces résultats, quatre principes d’une approche intersectionnelle ont été définis.

  1. Considérer les jeunes LGBTQ comme une population hétérogène.
  2. Recueillir des données sur de multiples DSS.
  3. Mener des analyses visant à comparer les résultats entre différentes populations ethnoraciales ainsi qu’au sein de populations ethnoraciales particulières.
  4. Élaborer un curriculum, des programmes et des interventions qui tiennent compte des multiples identités et DSS.

L’une des principales implications d’une approche intersectionnelle est la mise sur pied de stratégies anti-oppressives en matière d’élaboration de politiques, de recherche et de pratique qui tiennent compte des multiples DSS et de leurs intersections et qui remettent en question le « sens commun » de ce que signifie faire la promotion de la santé auprès des jeunes LGBTQ en Ontario.

Ce que l’inattendu nous dit sur les politiques de santé

Margaret Robinson, professeure adjointe, Département de sociologie et d’anthropologie sociale, Université Dalhousie

Mme Margaret Robinson, Ph.D., de l’Université Dalhousie, a présenté les leçons tirées des résultats inattendus de la recherche en santé. Des hypothèses courantes conduisent la plupart d’entre nous à attendre des résultats de recherche particuliers. En ce qui concerne la consommation de cannabis, par exemple, on s’attend généralement à ce que les hétérosexuels aient un taux de consommation relativement faible, et que les gais et les lesbiennes, qui subissent une oppression homophobe, aient un taux de consommation plus élevé. On s’attend peut-être aussi à ce que les bisexuels se situent quelque part entre ces deux extrêmes. En fait, les personnes se situant au milieu — en l’occurrence, les bisexuels — ont les taux de consommation de cannabis les plus élevés, comme l’indiquent les études basées sur une population menées dans un certain nombre de pays, dont le Canada. De même, la pauvreté chez les LGBTQ est un sujet de recherche peu exploré en raison du stéréotype voulant que les homosexuels soient des hommes aisés. Contrairement à ce stéréotype, cependant, les personnes bisexuelles sont surreprésentées dans les quintiles de revenus inférieurs, et les hommes gais ayant un partenaire gagnent moins que les hommes hétéros. Le regroupement des différents groupes de minorités sexuelles cache des disparités au sein de ces populations. Lorsque nous regroupons des groupes similaires, nous pouvons également passer à côté de succès importants. Si l’on compare les taux de suicide des Autochtones à ceux de la population générale, par exemple, on constate une énorme disparité, mais on n’avance aucune explication ni suggestion pouvant mener à une amélioration. Cependant, si les taux de suicide chez les Autochtones sont séparés par communauté autochtone, comme l’ont fait Chandler, Lalonde et Hallett avec les données de la Colombie-Britannique, un portrait très différent se dessine. Les communautés ayant une forte culture indigène n’ont eu que peu ou pas de suicides. En prenant en compte la diversité cachée au sein des groupes, nous pouvons trouver des solutions à des problèmes jusqu’alors apparemment insolubles.

Lectures recommandées

  1. Community Based Research Centre. (March, 2019). DRAFT Environmental Scan: Programs and Interventions Promoting Health Equity Among LGBTQ2S Populations in Canada Through Action on Social Determinants of Health. (en anglais seulement).
  2. Kahn, S., Alessi, E., Woolner, L., Kim, H., & Olivieri, C. (2017). Promoting the wellbeing of lesbian, gay, bisexual and transgender forced migrants in Canada: providers’ perspectives. Culture, health & sexuality, 19(10), 1165-1179. (en anglais seulement).
  3. Kia, H., Robinson, M., MacKay, J., & Ross, L. E. (2019). Poverty in lesbian, gay, bisexual, transgender, queer, and two-spirit (LGBTQ2S+) populations in Canada: an intersectional review of the literature. Journal of Poverty and Social Justice. (en anglais seulement).
  4. McCready, L. (2015, October). A double life: Black queer youth coming of age in divided cities. In The Educational Forum (Vol. 79, No. 4, pp. 353-358). Routledge. (en anglais seulement).
  5. Ross, L., Kia, H., & Khanna, A. (2018). Monitoring Poverty in the LGBTQ2S+ communities: Recommendations for Canada’s Poverty Reduction Strategy. Canadian Coalition Against LGBTQ2S+. (en anglais seulement).
  6. Warner, L. R., & Shields, S. A. (2013). The intersections of sexuality, gender, and race: Identity research at the crossroads. Sex roles, 68(11-12), 803-810. (en anglais seulement).

Références en ligne :

  1. Centre de recherche communautaire. Projets + Initiatives.
  2. Cotter, A. et Savage, L. (2019). Perceptions à l’égard de la violence fondée sur le sexe, de l’égalité des genres et de l’expression de genre.
  3. Fredriksen-Goldsen, K. I., et Kim, H. J. (2017). The science of conducting research with LGBT older adults-an introduction to aging with pride: National health, aging, and sexuality/gender study (NHAS) (en anglais seulement).
  4. Gilmour H. Orientation sexuelle et santé mentale complète. Rapports sur la santé. Nov. 2019, 1;30(11):3-10.
  5. Hunt, S. (2016). Une introduction à la santé des personnes bispirituelles : questions historiques, contemporaines et émergentes. Centre de collaboration nationale de la santé autochtone (CCNSA) [ PDF (3,65 Mo) - lien externe ].
  6. Kahn, S. et Alessi, E. J. (2017). Coming out under the gun: Exploring the psychological dimensions of seeking refugee status for LGBT claimants in Canada (en anglais seulement). Journal of Refugee Studies, 31(1), 22-41.
  7. McCready, L. (2017). Black Queer Youth, Unstable Housing and Homelessness: Understanding the Impact of Family Conflict, School and Community-Based Violence on Racialized LGBTQ2S Youth. Canadian Observatory on Homelessness (en anglais seulement).
  8. Outil de données sur les inégalités en santé à l’échelle du Canada, édition 2017. Initiative conjointe de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), du Réseau pancanadien de santé publique (RSP), de Statistique Canada et de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).
  9. Agence de la santé publique du Canada. (2018). Réduction des répercussions sur la santé des infections transmissibles sexuellement et par le sang au Canada d’ici 2030 : un cadre d’action pancanadien sur les ITSS.
  10. Santé arc-en-ciel Ontario. (2019). Évaluation de l’impact sur l’équité en matière de santé : Supplément sur les populations LGBTQ2S [ PDF (555 Ko) - lien externe ].
  11. Tam, T. (2019). Lutte contre la stigmatisation : vers un système de santé plus inclusif — Rapport de l’administratrice en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada 2019.
  12. Femmes et Égalité des genres Canada. Le gouvernement du Canada investit dans les communautés LGBTQ2 au Québec. (2019).
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