Résumé de recherche du RIEM
Pharmacothérapies comme méthode d’abandon du tabac : examen systématique et méta-analyse en réseau
Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : George Wells, Shannon Kelly, Chris Cameron et Canadian Collaboration for Network Meta-Analysis (ccNMA). Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.
Quelle est la question?
- La province de la Colombie-Britannique offre un programme (BC Smoking Cessation Program) pour aider les résidents qui désirent arrêter de fumer ou pour aider ceux qui utilisent d’autres produits du tabac à défrayer le coût des aides antitabagiques.
- Mené en vertu du régime d’assurance-médicaments provincial, le programme couvre, pour les résidents admissibles, les frais des médicaments de désaccoutumance au tabac ou d’une thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) sans ordonnance sous forme de gomme à mâcher ou de timbres à diverses concentrations.
- De récentes préoccupations quant aux effets neuropsychiatriques et cardiovasculaires indésirables de certains médicaments sur ordonnance (bupropion, varénicline) ainsi que la nécessité d’évaluer le programme provincial actuel d’abandon du tabac par rapport aux données probantes courantes ont amené la province de la Colombie-Britannique à présenter une requête.
Résumé et messages clés
Examen systématique et méta-analyse en réseau des données sur l'efficacité potentielle et l'innocuité des pharmacothérapies comme méthode d’abandon du tabac chez les fumeurs adultes.
Le bupropion, la varénicline et le timbre de nicotine affichaient un taux d’abstinence continue après six mois sensiblement supérieur au placebo. La varénicline était associée à un taux d’abstinence continue beaucoup plus élevé que le bupropion. Aucune différence n’a été observée après 12 mois.
Aucune mise en garde concernant un risque d’infarctus du myocarde ou d’idées suicidaires n’a été relevée. Toutefois, les résultats doivent être interprétés avec prudence étant donné le nombre restreint d’essais ayant considéré ces résultats et le faible nombre d’événements à analyser. Les données visant les autres résultats relatifs à l’innocuité étaient négligeables ou non signalées.
Pour des renseignements supplémentaires, écrivez à Dr George Wells : gawells@ottawaheart.ca.
Quel était le but de l’étude?
- Examiner les données sur l’efficacité potentielle et l’innocuité du bupropion, de la varénicline et de diverses thérapies de remplacement de la nicotine comme méthode d’abandon du tabac chez les fumeurs adultes.
Comment l’étude a-t-elle été menée?
- Nous avons effectué un examen systématique des essais contrôlés randomisés (ECR), une méta-analyse et une méta-analyse bayésienne en réseau ciblant les résultats suivants : abandon du tabac biochimiquement avéré après 6 et 12 mois ou plus, décès d’origine cardiovasculaire, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC), accident ischémique transitoire (AIT), idées suicidaires, suicide accompli, et agression consécutive au traitement.
Qu’a révélé l’étude?
- Ont été incluses 81 publications décrivant 77 ECR portant sur la varénicline, le bupropion et les TRN.
- Le taux d’abstinence continue (TAC) après 6 mois était sensiblement plus élevé pour les pharmacothérapies à l’étude (le bupropion à 150 mg bid, la varénicline à 1 mg bid et la gomme à la nicotine 2) comparativement au placebo.
- Le TAC après 6 mois était sensiblement plus élevé pour la varénicline à 1 mg bid que pour le bupropion à 150 mg bid. Aucune différence n’a été observée après 12 mois.
- Le TAC après 12 mois était sensiblement plus élevé pour les pharmacothérapies à l’étude (le bupropion à 150 mg bid, la varénicline à 1 mg bid, la gomme à la nicotine 2 et le timbre de nicotine 21 mg) comparativement au placebo.
- Une seule étude fait état d’un TAC après plus de 12 mois de suivi. Aucune différence appréciable n’a été observée après 5 ans entre le taux d’abandon à l’aide des timbres de nicotine comparativement au placebo.
- Aucune différence appréciable n’a été signalée au chapitre du risque d’idées suicidaires entre la varénicline, le bupropion, les TRN et le placebo. Ces résultats doivent toutefois être interprétés avec prudence, les données étant limitées.
Lien conduisant à l’article : Wells et al, 2014 [en anglais seulement]
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