Équipe des IRSC en prévention par le génie biomédical des blessures consécutives à des chutes chez les adultes âgés
Chercheurs principal : Dr Stephen N. Robinovitch
Université Simon-Fraser (Burnaby, C.-B.)

Les chutes constituent la principale cause de blessure et de décès lié à une blessure chez les personnes âgées. Les fractures de la hanche ont des effets particulièrement graves puisqu’environ 20 % des victimes décèdent dans l’année qui suit et 50 % ne retrouvent jamais le même niveau d’autonomie qu’avant. De même, une blessure survient plus facilement qu’on pourrait le croire dans une chute : seul un vingtième de l’énergie produite par une chute suffit pour causer une fracture de la hanche ou une lésion grave au cerveau.
Le Dr Robinovitch, chercheur principal du programme de technologie pour la prévention des blessures chez les personnes âgées (programme Technology for Injury Prevention in Seniors, ou TIPS) au campus de Burnaby de l’Université Simon-Fraser, travaille à la conception de technologies novatrices pour prévenir les fractures de la hanche et les lésions au cerveau consécutives à des chutes chez les personnes âgées.
Au moyen de caméras vidéo installées dans des centres de soins de longue durée, de capteurs portables à la fine pointe de la technologie et de programmes d’analyse des données personnalisés, le Dr Robinovitch et son équipe ont pu dresser un portrait plus clair de la mécanique des chutes. Ils ont montré que les chutes sont aussi probables en position debout qu’en marchant, la plupart du temps en raison d’un balancement excessif du tronc ou d’un transfert de poids incorrect. Un tiers des chutes se soldent par un impact à la tête, malgré les tentatives d’amortir la chute en allongeant les bras. Le Dr Robinovitch estime que les programmes d’activité physique devraient être axés sur les réactions favorisant un « atterrissage en douceur », ainsi que sur l’équilibre et l’agilité.
Pour réduire les blessures, l’équipe du programme TIPS a conçu un nouveau type de protecteur de hanche rembourré et jetable qui est peu coûteux et qui adhère directement à la peau. Ciblant le milieu des soins de courte durée, elle espère que ce programme permettra d’améliorer l’observance chez les patients et l’engagement des fournisseurs de soins à utiliser ces protecteurs de hanche. L’équipe a également adopté une approche plus globale du problème : si on ne peut modifier le comportement, on modifie l’environnement. Elle a notamment examiné l’infrastructure des centres de soins de longue durée, particulièrement les planchers.
En collaboration avec des partenaires de l’industrie, l’équipe du programme TIPS a conçu un revêtement de sol « conforme » et travaille actuellement à en évaluer l’efficacité clinique (dans le cadre d’une étude clinique). Cette sous-couche d’une épaisseur de 25 mm (placée sous le revêtement vinylique) ressemble aux carreaux de caoutchouc utilisés dans les terrains de jeux pour absorber l’énergie et réduire la force lors d’une chute, diminuant ainsi le risque de blessure. La clé consiste à trouver le bon équilibre entre la souplesse et la fermeté, puisque le revêtement conforme ne doit pas nuire à la marche ni au déplacement de matériel comme les fauteuils roulants et les lits.
Le nouveau revêtement de sol a été installé dans 75 chambres d’un centre de soins de longue durée partenaire. Ainsi, les surfaces dures comme le linoléum et les carreaux ont été remplacées par un revêtement de caoutchouc, qui pourrait prévenir les blessures graves consécutives à des chutes chez les résidents. Pour mieux comprendre si ce changement fait une différence, l’équipe recueillera des données sur une période de quatre ans (jusqu’en 2017) au sujet des taux de blessures et des coûts liés aux soins de santé découlant des chutes dans les chambres dotées d’un revêtement de sol conforme par rapport aux chambres témoins. Parmi les avantages évidents de cette étude, mentionnons que les résidents n’ont pas à modifier leurs habitudes (ni à se souvenir de porter des protecteurs de hanche, par exemple) et que cette intervention est susceptible de réduire la fréquence des blessures graves consécutives à des chutes chez tous les résidents. Mieux encore, c’est une solution simple.
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