Équipe des IRSC sur le développement d’une culture de la sécurité entourant la manipulation vertébrale : partenariat universitaire et professionnel SAFETY NET
Chercheurs principaux : Drs Sunita Vohra, Heather S. Boon, Timothy A. Caulfield, Gregory N. Kawchuk et Maeve O’Beirne
Université de l'Alberta

Un grand nombre de Canadiens se tournent vers les traitements complémentaires pour combler leurs besoins en matière de santé. L’une des pratiques complémentaires les plus populaires en Amérique du Nord est la manipulation vertébrale, un traitement réglementé qui est généralement dispensé par un chiropraticien. C’est la douleur au dos et au cou qui, souvent, amène les patients à demander une manipulation vertébrale. Selon une récente estimation, jusqu’à 50 % des Canadiens subiront une manipulation vertébrale au moins une fois au cours de leur vie.
Malgré la popularité croissance de la manipulation vertébrale, comme pour les soins primaires, il n’existe aucun mécanisme officiel pour assurer un suivi des blessures ou des préjudices signalés. « Les patients peuvent signaler les effets indésirables directement auprès d’un ordre professionnel, et les professionnels de la santé peuvent aussi communiquer avec leur ordre respectif ou leur compagnie d’assurance », explique la Dre Sunita Vohra, directrice de l’Integrative Health Institute de l’Université de l’Alberta et chef du partenariat universitaire et professionnel SAFETY NET visant à promouvoir une culture de la sécurité entourant la manipulation vertébrale. « Toutefois, aucun mécanisme n’a été mis en place pour recueillir systématiquement ces renseignements de manière à tirer des leçons de ces situations. »
Les effets indésirables associés à la manipulation vertébrale varient de légers (effets qui se résorbent spontanément, comme une douleur musculaire) à graves (effets qui nécessitent une aide médicale, comme une côte fracturée). Bien que les chiropraticiens soient les professionnels de la santé les plus reconnus en ce qui concerne la manipulation vertébrale, cette intervention peut également être réalisée par un médecin, un ostéopathe ou un physiothérapeute, ce qui représente un grand nombre de praticiens au Canada. L’équipe SAFETY NET a donc décidé de collaborer avec ces groupes pour déterminer les stratégies de signalement qui seraient efficaces dans leur pratique, notamment la conception de formulaires appropriés qui pourraient être utilisés par les praticiens et les patients pour signaler tout type d’effet indésirable associé à la manipulation vertébrale. L’équipe utilise ces formulaires pour assurer une surveillance active dans les cabinets communautaires des praticiens qui participent au programme en Alberta afin de déterminer les effets indésirables et de cibler le mécanisme lésionnel à l’origine de ceux-ci, ce qui pourrait éventuellement contribuer à prévenir les blessures.
« Les soins de santé peuvent avoir des effets inattendus », affirme la Dre Vohra. « Il nous faut observer, mesurer, signaler et analyser les effets indésirables si nous voulons en tirer des connaissances. Notre but est de déterminer et de prévenir les effets indésirables dans la mesure du possible et de cerner les facteurs de risque afin de rendre les soins plus sûrs. »
L’équipe SAFETY NET a collaboré activement avec un groupe diversifié d’associations de professionnels pratiquant des manipulations vertébrales, d’organismes d’enseignements et de responsables des politiques, et la relation établie avec la communauté et les partenaires s’est avérée très positive. Les patients sont au cœur des priorités des praticiens, et un grand nombre d’entre eux sont heureux d’avoir l’occasion d’apprendre les uns des autres afin d’offrir des soins d’excellente qualité.
« Nous sommes enchantés de participer aux projets SafetyNET », déclare le Dr Anthony Tibbles, doyen associé, Cliniques, au Canadian Memorial Chiropractic College. « Notre participation nous a permis de sensibiliser notre communauté à l’importance d’une culture de la sécurité dans notre système clinique. En plus de nous offrir l’occasion unique d’établir des références, ce programme nous permet également de présenter des stratégies visant à améliorer les aspects liés à la sécurité dans le cadre des soins dispensés. »
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