Rapport de l'Équipe d'examen composée d'experts pour l'Institut de la santé des femmes et des hommes

Présenté par : Professeure Hilary Graham
Présidente, Équipe d'examen composée d'experts
Février 2011

Table des matières


Résumé

Avis au CEI : La mission de l'examen international des IRSC est de produire une « évaluation objective » de la capacité des instituts à remplir leur mandat. Cependant, l'Équipe d'examen composée d'experts (EECE) de l'Institut de la santé des femmes et des hommes (ISFH) ne disposait pas des données nécessaires pour effectuer cette évaluation. Nous manquions de mesures normalisées sur des aspects centraux du mandat, notamment la contribution de l'Institut à l'avancement des connaissances et au renforcement des capacités et son incidence sur les politiques et les systèmes de santé. Bien que certaines données supplémentaires aient été fournies à l'avance (sur les subventions et certaines publications), il n'a pas été possible de les associer directement à l'ISFH parce que les paramètres des données n'étaient pas clairs. Un résumé du rapport du CEI pour le premier quinquennat (2000-2005) n'a été remis à l'EECE que le jour même de la réunion d'examen, soit le 8 février 2011.

Étant donné le manque d'information, il a été impossible d'effectuer l'évaluation à la manière et selon les critères de qualité voulus.

Nous comprenons que l'absence d'information normalisée sur les intrants (comment le financement fourni à l'Institut par les IRSC a été dépensé, description des différentes bourses offertes, chercheurs subventionnés, etc.) et sur les extrants (autres ressources obtenues, articles publiés, autres subventions octroyées, etc.) constituait un écueil pour toutes les EECE, une situation causée par des limites sur le plan des procédures des IRSC. Le personnel des IRSC nous a également indiqué que les directeurs scientifiques avaient reçu pour consigne de limiter les rapports d'évaluation à environ 25 pages, ce qui laissait peu de place à la directrice scientifique de l'ISFH pour fournir l'ensemble des données nécessaires à la réalisation d'une évaluation objective. Ce manque de données ne doit donc pas être vu comme la faute de la direction de l'ISFH ni comme une critique de celle-ci. En effet, nous avons appris que l'ISFH joue un rôle de premier plan dans l'amélioration des processus d'évaluation des IRSC.

Soulignons qu'en conséquence, notre évaluation est fondée sur les données limitées auxquelles nous avons eu accès. En particulier, elle prend appui sur le court rapport d'évaluation interne de l'ISFH et sur des entrevues réalisées le 8 février 2011 avec la directrice scientifique, les membres du Conseil consultatif de l'Institut (CCI), des chercheurs chevronnés financés par l'ISFH et des intervenants.

Mandat

État de la recherche sur le sexe, le genre et la santé au Canada

Effets transformateurs

Voici des exemples des effets transformateurs de l'ISFH :

Résultats

Les données fournies nous ont permis de constater les résultats suivants :

Observations et recommandations

  1. Observation : La capacité d'évaluation de l'EECE a été limitée par le manque de données normalisées sur les intrants et extrants.
    Recommandation : Les IRSC devraient passer en revue les approches utilisées à l'échelle internationale pour évaluer le rendement de ses investissements en recherche (retombées et impacts) dans le but de mettre en place des systèmes qui épousent les meilleures pratiques.
  2. Observation : L'ISFH mène des recherches indépendantes de qualité supérieure sur le sexe, le genre et la santé; il a donc la capacité de fournir des avis d'expert aux responsables des politiques et autres intervenants.
    Recommandation : Les IRSC devraient maintenir leur soutien à l'ISFH.
  3. Observation : L'ISFH joue un rôle central dans le développement de la capacité de recherche sur le sexe, le genre et la santé, un domaine qui a atteint un stade de développement décisif.
    Recommandation : Les IRSC devraient faire du maintien du soutien à l'ISFH une priorité, en portant une attention particulière au « gouffre » auquel font face les chercheurs dans ce domaine de recherche.
  4. Observation : La progression de la recherche sur le sexe et le genre au Canada est limitée par le manque de considération du sexe et du genre et de leur incidence sur la santé dans l'ensemble de la communauté scientifique.
    Recommandation : Les IRSC devraient travailler avec l'ISFH à mettre en place des mesures pour remédier à cette situation.
  5. Observation : Les objectifs du plan stratégique de l'ISFH (ce que l'Institut veut accomplir) et les moyens pour les atteindre (comment il compte y parvenir) doivent être mieux définis.
    Recommandation : L'ISFH devrait élaborer un plan stratégique plus détaillé.
  6. Observation : La directrice scientifique est au coeur des réalisations de l'ISFH. Elle est tenue en haute estime par les chercheurs et les intervenants de l'ISFH. Son leadership solide est d'une importance capitale, d'autant plus que l'ISFH traverse une étape charnière de son développement et que le Canada vit une période d'austérité sur le plan des politiques. La Dre Joy Johnson est intelligente et s'exprime bien, en plus d'être passionnée par son travail. Son influence sur les responsables des autres instituts des IRSC est grande et mérite d'être soulignée. Elle possède d'importantes compétences politiques et fait montre d'une capacité à recueillir des appuis, tant du milieu scientifique que du public, pour ce nouveau et important domaine scientifique en expansion.
    Recommandation : Les IRSC devraient s'entretenir avec la Dre Johnson dans un délai rapproché et envisager la prolongation de son mandat de cinq ans. Les IRSC devraient également revoir sa charge de travail pour l'ISFH et les IRSC en veillant à ce qu'elle soit acceptable et s'assurer que son équipe de gestion est suffisamment pourvue en ressources.

Section 1 – Mandat de l'Institut

Rappelons que les données auxquelles l'EECE a eu accès pour réaliser cette évaluation étaient limitées (voir Résumé).

L'Institut de la santé des femmes et des hommes (ISFH) a pour mission d'encourager l'excellence dans la recherche sur l'influence du genre et du sexe biologique sur la santé des femmes et des hommes tout au long de leur vie et d'appliquer les résultats de cette recherche pour cerner et relever les défis urgents en matière de santé (voir l'Évaluation interne pour l'examen international 2011 de l'ISFH, page 1).

Selon les données transmises à l'EECE, l'ISFH remplit son mandat. Les chercheurs de l'ISFH, les membres du CCI et les intervenants que nous avons interviewés ont montré par de nombreux exemples comment l'ISFH produit des connaissances théoriques et empiriques, améliore la capacité de recherche et travaille efficacement avec les intervenants pour intégrer les analyses fondées sur le sexe et le genre aux politiques et aux pratiques.

Soulignons en outre les aspects suivants en ce qui a trait à la capacité de l'ISFH de remplir son mandat :

Section 2 – État de ce domaine de recherche au Canada

Rappelons, encore une fois, que l'EECE a eu de la difficulté à produire une « évaluation objective » sur cet aspect. Notre évaluation s'appuie sur les données limitées que nous avions à notre disposition ainsi que sur notre connaissance, en tant qu'experts, de la position internationale du Canada dans certains domaines de la recherche sur le genre et la santé.

À partir des données analysées, nous avons conclu que la recherche sur le sexe, le genre et la santé constitue un important domaine scientifique pour le Canada. Par exemple, la place qu'il occupe à l'échelle internationale a crû au cours des cinq à dix dernières années dans les domaines suivants : disparités en matière de santé, violence et santé, genre et tabagisme et santé des minorités sexuelles (santé des LGBT).

Selon les renseignements qu'on nous a fournis, l'ISFH a contribué à l'essor de la recherche sur le sexe, le genre et la santé au Canada de plusieurs façons :

L'EECE estime qu'il est crucial que les IRSC maintiennent une capacité de recherche indépendante et de qualité supérieure sur le sexe, le genre et la santé (y compris la capacité de fournir des avis d'expert aux responsables des politiques et autres intervenants). Les intervenants consultés ont fourni des preuves convaincantes de l'importance de cette capacité, particulièrement en cette période de délaissement du genre et de la santé par les décideurs. Pourtant, force est de constater que les questions qui forment la base du mandat de l'ISFH sont plus que jamais cruciales pour la santé des individus et des populations au Canada.

L'influence de l'ISFH sur le plan des politiques repose sur sa capacité à produire de nouvelles connaissances, y compris dans le domaine des sciences fondamentales. Nous recommandons que l'Institut accorde un rôle prioritaire à la recherche en sciences fondamentales dans son plan stratégique. La nomination d'un chercheur en sciences fondamentales comme directeur adjoint serait un moyen efficace de faciliter le dialogue avec les scientifiques de ce domaine et d'orienter les programmes dans cette direction (voir Section 6 – Recommandations).

Impression générale sur la recherche dans le domaine au Canada

Voici notre impression générale, formulée à partir des données fournies :

Remarque pour le CEI : Certaines parties du présent rapport, étant donné la forme demandée, sont très répétitives. La section ci-dessus contient donc des renseignements et des opinions dont il a également été question dans d'autres sections de ce rapport.

Section 3 – Effets transformateurs de l'Institut

Rappelons que les données auxquelles l'EECE a eu accès pour réaliser cette évaluation étaient limitées (voir Résumé).

À partir des données qui nous ont été fournies, nous constatons que l'ISFH a eu un certain nombre d'effets transformateurs dont voici des exemples :

  1. Contribution à la reconnaissance de l'étude du sexe, du genre et de la santé comme priorité légitime dans le milieu scientifique canadien. Nous avons appris que l'existence d'un institut des IRSC axé sur le genre et la façon dont l'ISFH remplit son mandat ont légitimé l'étude du sexe, du genre et de la santé au sein des disciplines qui l'avaient toujours négligée. Sans cette insistance claire et soutenue des différents instituts des IRSC sur le sexe et le genre, le maintien de l'excellence scientifique de la recherche canadienne en santé serait en péril.
  2. Renforcement de la capacité de recherche sur le sexe, le genre et la santé nécessaire à l'excellence scientifique dans ce domaine complexe qui évolue rapidement. Les données fournies nous ont permis de constater que l'ISFH a travaillé efficacement, dans le cadre de ses propres initiatives et de partenariats, à l'établissement d'un bassin de chercheurs qui pourraient jouer un rôle de premier plan dans la recherche future. Il a en outre créé des possibilités pour plus de chercheurs chevronnés grâce à son Programme des chaires de recherche du Canada pour les chercheurs en milieu de carrière ou depuis longtemps établis. Toutefois, l'EECE est préoccupée par la possibilité de l'existence d'un « gouffre ». En effet, nombreux sont les chercheurs en début de carrière qui ont peu de chances de poursuivre leur carrière en recherche sur le sexe, le genre et la santé. Ce problème tient au fait que les universités n'offrent pas de postes aux jeunes chercheurs de talent et qu'il n'existe pas d'autres mécanismes de soutien de leur carrière à cette étape décisive. Il s'agit là d'une nouvelle situation qui évolue et qui pourrait se transformer en crise. Les IRSC doivent faire de la résolution de cette question une priorité s'ils ne veulent pas perdre les investissements qu'ils ont faits pour assurer la relève scientifique du Canada. Cependant, la résolution de ce problème ne pourra se faire sans l'établissement d'un partenariat avec les universités.
  3. Constitution d'une culture de recherche ouverte et participative sur les thèmes du sexe, du genre et de la santé. Nous avons été impressionnés par l'approche inclusive mise de l'avant par l'ISFH en ce qui concerne l'établissement par le CCI des priorités de l'Institut. Pour le plan stratégique 2009-2012, les priorités ont été établies sur la base de rencontres organisées par l'ISFH avec des chercheurs de chaque province, de consultations en ligne d'autres membres du milieu de la recherche et d'un dialogue avec les intervenants.
  4. Contribution à l'amélioration de la place accordée aux questions de sexe et de genre par les responsables des politiques. Les intervenants que nous avons rencontrés ont souligné les effets transformateurs de l'ISFH en décrivant les collaborations établies par l'Institut qui ont amené leurs organismes à faire leur la question des inégalités entre les hommes et les femmes. L'attitude d'ouverture de la directrice scientifique envers les organismes externes et l'accent mis sur l'établissement de partenariats ont contribué, selon les intervenants auxquels nous avons parlé, à « détoxiquer » les questions de genre, de sexe et d'orientation sexuelle. Il s'agit là de la plus importante contribution de l'ISFH dans le domaine de la médecine axée sur les différences entre les femmes et les hommes, car la plupart des chercheurs avaient l'habitude de contourner la question de l'orientation sexuelle. Nous avons appris que l'ISFH était un « immense catalyseur » dans la recherche sur le sexe et le genre.
  5. Élaboration de lignes directrices et d'outils de TC pour les intervenants. Nous avons pris connaissance du rôle de meneur assumé par l'ISFH dans les analyses fondées sur le sexe et le genre et dans le transfert de ces connaissances en outils d'évaluation et d'élaboration de politiques. La volonté de l'ISFH de soutenir les organismes concernés sur de longues périodes a permis l'établissement d'un lien de confiance, ce qui a en retour amené les organismes à accueillir plus favorablement de nouvelles perspectives et approches (approches intersectorielles de la santé et besoins de santé des minorités sexuelles, par exemple). Les intervenants ont mentionné que l'ISFH joue un rôle encore plus important en maintenant la légitimité des questions liées au sexe, au genre et à la santé dans une conjoncture où ces questions sont éclipsées au profit d'une attention politique sur la criminalité et l'économie.

Impression générale

Selon les données fournies, nous estimons que l'ISFH a eu d'importants effets transformateurs, notamment sur les sciences de la santé, la capacité de recherche et la façon dont les questions de santé sont abordées par les organismes axés sur les politiques. Nous n'avons toutefois constaté aucun effet transformateur sur la science du sexe et du genre.

Section 4 – Résultats

Rappelons que les données auxquelles l'EECE a eu accès pour réaliser cette évaluation étaient limitées (voir Résumé).

Les données fournies nous ont permis de constater les résultats suivants :

Impression générale

Selon les données fournies, nous sommes d'avis que l'ISFH a réussi à produire des résultats.

Section 5 – Réalisation du mandat de l'Institut

Nous avons déjà souligné qu'à notre avis, l'ISFH remplit son mandat (voir Section 1). Dans la Section 6, nous formulons des recommandations pour 2012 et les années à venir concernant le maintien et le renforcement de l'Institut.

Section 6 – Observations et recommandations de l'EECE

Observations générales

1. Le processus d'évaluation

Le manque de données normalisées sur les intrants et les extrants constitue un handicap qui a limité l'évaluation de l'ISFH par l'EECE.

2. L'ISFH

L'ISFH produit de la recherche indépendante de qualité supérieure sur le sexe, le genre et la santé et joue un rôle de premier plan dans le développement de la capacité de recherche dans ce domaine, qui a atteint un stade de développement décisif. Il y a lieu de faire des sciences fondamentales une priorité et d'instaurer des mécanismes pour faire en sorte qu'elles soient au coeur des programmes et des initiatives de l'Institut.

L'ISFH joue un rôle central en matière de TC, notamment par sa capacité à offrir des avis d'expert aux responsables des politiques et autres intervenants. Il intervient aussi de façon cruciale dans le maintien de la légitimité et de l'importance de la recherche sur le sexe et le genre au Canada dans un contexte où les questions de genre sont éclipsées des stratégies politiques. Son travail est grandement bonifié par les talents et les efforts de la directrice scientifique, sans conteste l'un des principaux atouts de l'ISFH.

L'ISFH intervient aussi de façon importante dans l'accomplissement de la mission globale des IRSC. Entre autres, il contribue à la prise en compte du sexe et du genre dans les quatre domaines des IRSC et à la conception de systèmes de gestion du rendement pour la recherche.

Les chercheurs en milieu de carrière courent le risque de se retrouver au bord d'un « gouffre » dans leur carrière en recherche sur le sexe, le genre et la santé. Le Programme des chaires de recherche du Canada pour les chercheurs en milieu de carrière ou depuis longtemps établis a offert de bonnes possibilités de carrière à certains (six) d'entre eux, mais il faut d'autres solutions novatrices pour garder et soutenir les chercheurs qui possèdent des connaissances et un savoir-faire en recherche sur le sexe et le genre.

La directrice scientifique est au coeur des réalisations de l'ISFH et est tenue en haute estime par les chercheurs et les intervenants de l'Institut. Son leadership solide est d'une importance capitale, d'autant plus que l'ISFH traverse une étape charnière de son développement et que le Canada vit une période d'austérité sur le plan des politiques.

Le plan stratégique de l'ISFH manque de cohérence, et ses objectifs (ce que l'Institut veut accomplir) et les moyens pour les atteindre (comment il compte y parvenir) ne sont pas clairement définis. On y trouve des « orientations stratégiques de recherche » générales dont deux sont des stratégies de renforcement des capacités (amélioration des méthodes et mesures et création de partenariats) et quatre des secteurs prioritaires comme violence et santé, interventions cliniques, etc. Or, le plan 2009-2012 en dit peu sur la façon dont ces orientations sont reliées, la manière dont elles seront réalisées et la direction où elles mèneront l'ISFH d'ici 2012 et par la suite.

3. Les IRSC et la communauté scientifique

Nous avons été à même de constater qu'il y a encore un manque de considération au sein de la communauté scientifique en général pour le sexe et le genre et leur influence sur la santé. Il s'agit d'un problème récurrent dans les milieux universitaires du monde entier, pour lequel des efforts constants ont été et sont toujours nécessaires pour convaincre les scientifiques et le grand public que les différences entre les femmes et les hommes sont bien plus nombreuses et importantes qu'on le croit. La Dre Johnson est consciente de la nécessité d'obtenir des données pour convaincre ceux qui n'ont pas encore saisi l'ampleur de ces différences. Il n'est pas aisé de changer des modes de pensée solidement ancrés. Cette situation continuera de limiter la justesse et l'efficacité de la recherche canadienne et sa capacité à influencer la santé publique.

Recommandations

  1. Les IRSC devraient passer en revue les approches utilisées à l'échelle internationale pour évaluer le rendement de ses investissements en recherche (retombées et impacts) dans le but de mettre en place, dès que possible, des systèmes qui épousent les meilleures pratiques.
  2. La participation à plusieurs colloques internationaux prévus en Europe et en Asie offrira de nombreuses occasions de collaborations avec d'autres chercheurs du monde entier et des possibilités de projets de recherche communs. Le Canada devrait organiser son propre colloque international sur la médecine axée sur les différences entre les femmes et les hommes, avec le concours financier de l'ISFH.
  3. Les IRSC devraient continuer à soutenir l'ISFH et à travailler de concert avec lui pour trouver des façons de combler le « gouffre » auquel font face les chercheurs en milieu de carrière. Il faudrait notamment conclure des ententes avec les universités et les organismes de financement, par exemple pour des postes à mi-carrière.
  4. Les IRSC devraient trouver d'autres moyens de soutenir la directrice scientifique. Les entrevues effectuées par l'EECE ont clairement révélé que la Dre Johnson fait montre d'un leadership exemplaire, d'un dévouement et d'une intégrité grandement admirés par les chercheurs et les intervenants. En particulier pour ces derniers, la confiance et le respect qu'ils ont pour l'ISFH reposent sur la haute estime qu'ils ont pour la Dre Johnson. Aux yeux de l'EECE, il est aussi évident que son esprit d'initiative profite à toute la communauté des IRSC dans d'importants domaines où elle intervient, comme le perfectionnement de la gestion du rendement et la recherche axée sur le patient. Nous invitons les IRSC à discuter dans un délai rapproché avec la Dre Johnson des aspects suivants :
    • La prolongation de son mandat de cinq ans. Nous n'avons aucune idée des projets de carrière de la Dre Johnson, mais à notre avis, les intérêts de l'ISFH et des IRSC seraient mieux servis si la Dre Johnson conservait son poste de directrice scientifique. En prenant cette décision dès maintenant, l'ISFH permettrait à la Dre Johnson de tenir la barre de l'Institut pour les prochaines étapes de son développement, dans une période d'austérité politique où un leadership scientifique fort et des liens solides avec les intervenants sont particulièrement de mise.
    • La charge de travail combinée de la Dre Johnson pour l'ISFH et les IRSC. Il faut veiller à ce que la Dre Johnson ait une charge de travail acceptable et qu'elle dispose d'une équipe de gestion suffisamment pourvue en ressources pour bien la soutenir. Parmi les propositions que les IRSC et la Dre Johnson peuvent considérer, citons l'idée de nommer un directeur adjoint avec un parcours en sciences fondamentales pour renforcer les atouts actuels de l'équipe de gestion. La Dre Johnson pourrait aussi explorer des façons d'établir une meilleure expertise interne en matière de relations publiques et de gestion (c.-à-d. en plus du travail avec la Direction des communications des IRSC) dans le but de trouver des manières d'accroître la participation du public, laquelle constitue à notre avis un aspect important, mais inexploré de l'ISFH. D'après l'expérience de l'équipe d'examen, le grand public est particulièrement intéressé par la médecine axée sur les différences entre les femmes et les hommes et ce que les études bien vulgarisées peuvent leur apprendre.
  5. L'ISFH devrait élaborer un plan stratégique avec des objectifs, des échéances et des livrables plus précis qui accorde une plus grande place à la recherche en sciences fondamentales dans le cadre d'initiatives interdisciplinaires. L'une des forces du plan actuel est qu'il prend appui sur de vastes consultations avec les chercheurs et les intervenants. Cependant, cette approche consultative a peut-être nui à l'élaboration d'un plan cohérent en phase avec la vision de la directrice scientifique.
  6. Les IRSC devraient trouver des moyens de faire en sorte que la communauté scientifique tienne compte de l'influence du sexe et du genre sur la santé. Nous recommandons que les IRSC se penchent de façon urgente sur la question de la formation des membres des comités scientifiques, en particulier des présidents et des vice-présidents. L'ISFH occupe une place de choix pour faciliter ce processus de perfectionnement professionnel. Nous invitons également les IRSC à étudier la possibilité qu'un spécialiste du genre siège à tous les comités scientifiques de façon à ce que les décisions relatives au financement tiennent compte des questions de sexe et de genre.

Annexe 1 – Équipe d'examen composée d'experts

Présidente de l'équipe – Professeure Hilary Graham
Professeure en sciences de la santé, Université de York
Directrice, Consortium de recherche en santé publique, R.-U.

Examinatrice experte – Dre Marianne Legato
Professeure de médecine clinique
Collège des médecins et chirurgiens de l'Université Columbia
Professeure de médecine adjointe, Johns Hopkins, É.-U.

Membre du CEI – Dre Marie-Françoise Chesselet
Professeure Charles H. Markham de neurologie
Présidente du département de neurobiologie
École de médecine David Geffen
Université de la Californie, Los Angeles, É.-U.

Annexe 2 – Informateurs clés

Séance 1 – Examen de l'Institut

  1. Dre Joy Johnson, directrice scientifique de l'ISFH

  2. Dr Blye Frank, président du conseil consultatif de l'Institut
    Professeur et directeur, Division de l'enseignement médical
    Directeur, Département de bioéthique
    Université Dalhousie

  3. Dre Joan Bottorff
    Directrice, Institut pour une vie saine et la prévention des maladies chroniques
    Professeure, École des sciences infirmières
    Faculté de la santé et du développement social
    Université de la Colombie-Britannique – Okanagan

  4. Dre Gillian Einstein
    Professeure agrégée, Département de psychologie et
    école de santé publique Dalla Lana
    Directrice et fondatrice, programme d'études supérieures de collaboration sur la santé des femmes
    Université de Toronto

Séance 2 – Consultation des chercheurs

  1. Dre Danielle Julien
    Professeure, Département de psychologie
    Université du Québec à Montréal

  2. Dre Harriet MacMillan
    Professeure, psychiatrie et neurosciences comportementales et pédiatrie
    Chaire de recherche David R. (Dan) Offord en études de l'enfant
    Université McMaster

  3. Dr Karin Humphries
    Directrice, Évaluation et recherche
    Service de cardiologie de la Colombie-Britannique
    Professeure agrégée, Département de médecine, Division de cardiologie
    Université de la Colombie-Britannique

Séance 3 – Table ronde avec les intervenants

  1. Dre Beth Jackson
    Gestionnaire, Division des innovations et de l'analyse des tendances
    Agence de la santé publique du Canada

  2. Mme Linda Piazza
    Directrice de la recherche
    Fondation des maladies du coeur du Canada

  3. Mme Cindy Moriarty
    Directrice, Division de la gestion des programmes
    Santé Canada

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