Une équipe de chercheurs travaille à renforcer le système de soins périnataux au Canada

Environ 400 000 naissances ont lieu chaque année au Canada. Bien que la plupart des grossesses aboutissent à la naissance d’un bébé en santé, une sur neuf se termine par des complications obligeant le transfert du nourrisson à l’unité de soins intensifs néonataux. La mère peut aussi subir des complications requérant des soins spéciaux.

Bien que le Canada dispose d’un excellent système de soins périnataux en général, ce système présente toutefois certaines lacunes qui mènent à des façons de faire sous-optimales et à des disparités. Ces problèmes posent des défis aux professionnels de la santé et entravent la prestation de soins de qualité aux mères et à leurs bébés.

« Entreprise dans les années 1970, la régionalisation des soins périnataux au Canada visait à orienter les femmes enceintes vers les services hospitaliers adaptés à leur niveau de risque particulier. Cependant, la fermeture d’hôpitaux en région rurale ces dernières années a engendré une situation obligeant des femmes enceintes à parcourir de longues distances pour accéder à des soins appropriés. Dans le Grand Toronto, il existe un écart important entre les niveaux de risque des grossesses et les services offerts en milieu hospitalier », signale le Dr K.S. Joseph, un chercheur en périnatalité à l’Université de la Colombie-Britannique et au Children's and Women's Hospital and Health Centre de la Colombie-Britannique.

Actuellement, les femmes des régions rurales dont la grossesse est à faible risque peuvent obtenir des soins prénataux ou accoucher en toute sécurité en parcourant de longues distances, mais cela peut les rendre vulnérables au plan social. Les risques sociaux sont particulièrement importants pour les femmes des régions rurales dont la grossesse est à risque élevé. Les problèmes à gérer, qui incluent la réinstallation pour une période prolongée et l’isolement, peuvent être extrêmement éprouvants pour les femmes et les jeunes enfants. Les femmes des milieux urbains vivant une grossesse à risque élevé sont aussi désavantagées si elles ne peuvent accéder à un centre spécialisé en raison du manque de ressources. Un accouchement dans un hôpital non pourvu de l’expertise ou de l’équipement voulus pour faire face aux complications possibles peut aboutir à un transfert d’urgence à un hôpital mieux équipé, mais le dénouement de ces situations n’est pas toujours optimal.

Le Dr Joseph est à la tête d’une équipe financée par les IRSC dont le but est de combler cet écart entre le niveau de risque pour la mère ou l’enfant et le niveau des soins offerts. Au cours de la prochaine année, l’équipe analysera le système de soins périnataux aux quatre coins du pays afin de cerner ce qui fonctionne bien et ce qui nécessite des améliorations.

À l’aide de données de l’Institut canadien d’information sur la santé et des systèmes de santé provinciaux/territoriaux, l’équipe dressera une carte détaillée des niveaux de soins périnataux offerts partout au pays – depuis les petits hôpitaux en région rurale jusqu’aux grands hôpitaux spécialisés. Le projet mettra l’accent sur les régions rurales et les régions éloignées, ainsi que le système de transport d’urgence disponible (p. ex. sur route, par avion).

« Notre objectif général est de nous assurer que les mères et leurs bébés reçoivent le niveau de soins correspondant à leur niveau de risque », explique le Dr Joseph.

L’équipe peut compter sur le soutien et la collaboration de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, de l’Agence de la santé publique du Canada, de la Canadian Perinatal Programs Coalition, de la Société canadienne de pédiatrie et d’autres associations professionnelles. Elle formulera des recommandations fondées sur les résultats de ses analyses, qu’elle mettra en oeuvre en collaboration avec les ministères provinciaux et territoriaux de la Santé et les responsables des programmes de soins périnataux de toutes les régions du pays. Ces recommandations aideront les provinces et les territoires à mieux organiser et fournir les services de santé aux femmes enceintes et aux nouveau-nés.

Les travaux de l’équipe sont financés dans le cadre de l’Initiative sur les naissances prématurées de l’Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents des IRSC.

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