La détection précoce de l'autisme peut signifier des avantages toute la vie durant

Dr Lonnie Zwaigenbaum

Photo – avec la permission des Services de santé de l'Alberta.

Dre Susan Bryson

Photo – avec la permission du Centre de santé IWK.

Titulaires d'une subvention du volet Fondation des IRSC

Dre Susan Bryson
Département de pédiatrie
Faculté de médecine
Université Dalhousie

Dr Lonnie Zwaigenbaum
Département de pédiatrie
Faculté de médecine et de dentisterie
Université de l'Alberta

Les Drs Bryson et Zwaigenbaum : un duo dynamique

Dirigeant ensemble une étude multicentrique sur le trouble du spectre de l'autisme (TSA), Susan Bryson et Lonnie Zwaigenbaum, deux chercheurs financés par les IRSC, mettent tout en œuvre pour découvrir de nouvelles façons de diagnostiquer le TSA en bas âge chez l'enfant. Malgré les milliers de kilomètres qui les séparent, ces sommités internationales de la recherche sur le TSA travaillent en tandem depuis 15 ans pour explorer des moyens de créer et d'assurer des traitements comportementaux intensifs dès la petite enfance pour atténuer les symptômes du TSA et améliorer le sort des enfants atteints.

Première titulaire de la chaire Craig en recherche sur l'autisme et professeure aux départements de pédiatrie et de psychologie de l'Université Dalhousie et au Centre de santé IWK à Halifax, la Dre Susan Bryson, psychologue du développement-clinicienne, fait porter sa recherche sur la détection précoce de l'autisme et les avantages qui découlent d'une intervention rapide. Avec l'aide de ses stagiaires, elle étudie également l'attention, l'émotion et le tempérament des enfants chez qui le TSA est diagnostiqué. La Dre Bryson a été l'instigatrice d'un programme provincial d'intervention précoce auprès des enfants d'âge préscolaire atteints de TSA en Nouvelle-Écosse. Elle a aussi un intérêt et un engagement de longue date à l'égard du bien-être des adolescents et des adultes vivant avec un TSA.

Basé à Edmonton, le Dr Lonnie Zwaigenbaum, pédiatre du développement-clinicien, est directeur du Centre de recherche sur l'autisme à l'Hôpital de réadaptation Glenrose, établissement reconnu pour aider les enfants aux prises avec un trouble du développement à s'épanouir grâce à une meilleure compréhension, à une meilleure évaluation et à de meilleurs soins.

Le Dr Zwaigenbaum s'est donné pour mission de mettre à la disposition des médecins des outils efficaces de diagnostic et de prise de décision leur permettant de diagnostiquer rapidement le TSA chez l'enfant, pour que sa famille et lui puissent avoir accès au soutien qui fera une différence significative dans leur vie.

Appuyer les avancées pour accélérer la détection, le diagnostic et le traitement du TSA

Photo – avec la permission des Services de santé de l'Alberta.

Le besoin d'accroître la sensibilisation et de créer de meilleurs outils de diagnostic est évident. S'appuyant sur leurs trois études précédentes, qui leur ont permis, cumulativement, de suivre le développement de plus de 500 enfants grâce à un financement continu de 14 ans des IRSC, les Drs Bryson et Zwaigenbaum ont publié en 2005 une première étude encore considérée comme fondamentale une décennie plus tard. Elle a conduit à la création de l'échelle d'observation de l'autisme chez les nourrissons.

Avec leur plus récente subvention des IRSC, les Drs Bryson et Zwaigenbaum se tournent vers une nouvelle cohorte d'enfants pour approfondir leur recherche sur la détection du TSA. Cette nouvelle étude est motivée entre autres par le désir d'inclure des mesures inédites et une meilleure résolution des signes comportementaux précoces par une évaluation plus fine des risques.

Ensemble, ils dirigent les travaux d'une équipe virtuelle de huit chercheurs œuvrant en réseau depuis divers lieux au pays.

Les chercheurs de l'équipe des Drs Bryson et Zwaigenbaum se concentrent sur les frères et sœurs plus jeunes d'enfants chez qui un TSA a été diagnostiqué. Dans ces familles, le taux de récurrence est beaucoup plus élevé que dans l'ensemble de la population, les probabilités qu'un deuxième enfant présente un TSA y étant en effet près de 20 % plus grandes.  

Les résultats de leurs travaux jetteront un nouvel éclairage sur les premières indications de traits comportementaux et les biomarqueurs de TSA, ce qui permettra aux chercheurs de schématiser les voies développementales du TSA durant la petite enfance. 

Les enfants avec ou sans TSA inclus dans la nouvelle cohorte de cette étude, affectueusement appelée « The Infant Sibling Project », aideront à répondre à des questions comme les suivantes : est-ce que la façon dont un nourrisson régule ses émotions et dirige son attention peut indiquer un risque d'autisme? Est-ce que des mesures physiologiques (p. ex. changement du rythme cardiaque) nous renseignent sur la manière dont le nourrisson vit des situations qui suscitent des réponses émotionnelles? Est-ce possible d'intervenir efficacement pour améliorer la suite des choses?    

Les chercheurs utiliseront l'informatique pour évaluer, par une méthode de suivi du regard, la capacité de l'enfant de transférer son attention d'un stimulus intéressant à un autre, et détermineront si le développement de cette habileté essentielle améliore le contrôle de l'attention. Par exemple, comprendre ce que regarde un enfant, et avec quelle facilité il peut déplacer son attention d'un objet intéressant à un autre, peut fournir d'importants indices au sujet de la vulnérabilité biologique au TSA. L'interprétation de ces données aidera à jeter de la lumière sur la façon dont les nourrissons traitent les stimuli dans leurs environnements.

Évaluer l'efficacité du modèle d'intervention Social ABCs, jalonner les principales étapes du développement social en bas âge et analyser la différence des résultats chez les filles et les garçons sont d'importants objectifs de l'équipe de recherche, vers lesquels les chercheurs espèrent progresser au cours de l'étude longitudinale.

Les Drs Bryson et Zwaigenbaum soupçonnent que de nombreux facteurs peuvent être en jeu, et ils ont découvert que certains enfants présentent des symptômes classiques de TSA, alors que d'autres ont des symptômes plus ambigus, qui rendent le trouble plus difficile à diagnostiquer. Par exemple, les filles peuvent acquérir des compétences linguistiques et sociales qui empêchent la détection du TSA par les méthodes normales, d'autant plus que la plupart des outils en usage ont été conçus essentiellement sur la base des traits comportementaux des garçons.

Ils étudieront aussi, par des méthodes mixtes, les expériences parentales en lien avec un diagnostic précoce de TSA.

Porter un diagnostic décisif au cours d'une rencontre relativement brève avec un enfant dans un milieu clinique représente du défi de taille. D'où l'importance d'écouter les parents, qui connaissent leur enfant mieux que quiconque.

Toutefois, les parents d'enfants présentant un TSA peuvent vivre de façon assez unique le développement de leurs enfants nés ultérieurement. Dans de nombreux cas, ils peuvent considérer le développement de leur dernier-né à la lumière de celui de l'enfant né avant. Comme l'autisme se situe dans un spectre, les deux enfants peuvent présenter de réelles différences même si le TSA est diagnostiqué chez les deux. Par conséquent, certains parents peuvent hésiter à soulever des inquiétudes nouvelles concernant leur plus jeune enfant, ce qui peut retarder le diagnostic. D'autres aspects liés à la diversité des familles, y compris l'ethnicité, peuvent également influencer la manière dont celles-ci préfèrent discuter de ces inquiétudes. Les Drs Bryson et Zwaigenbaum évalueront avec leur équipe la perspective unique des parents pour déterminer comment ils préfèrent participer au programme de traitement de leur enfant.

À propos des chercheuses

Susan E. Bryson a obtenu son doctorat en psychologie clinique de l'Université McGill et elle a la distinction d'avoir été la première lauréate de la chaire Joan et Jack Craig de recherche sur l'autisme. Elle a été chercheuse associée à SickKids (hôpital pour enfants de Toronto) et elle est la directrice fondatrice de l'Unité de recherche sur l'autisme à cet établissement et du Centre de recherche sur l'autisme du Centre de santé IWK.

Lonnie Zwaigenbaum a obtenu un doctorat en médecine de l'Université de Toronto en 1991, et une maîtrise en sciences (méthodologie relative à la santé) de l'Université McMaster en 2002. Il enseigne à l'Université de l'Alberta, comme professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine et de dentisterie, et comme professeur auxiliaire de psychiatrie. Il est également titulaire de la chaire de recherche sur l'autisme de la Fondation de l'Hôpital pour enfants Stollery.

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