Dr Evan Wood

Préconiser des soins de santé fondés sur des données probantes 

Université de la Colombie-Britannique et Centre d'excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique

Grâce à ses recherches d'avant-garde dans les domaines du traitement du VIH et de la toxicomanie, le Dr Evan Wood a transformé les directives et politiques nationales et internationales de traitement du VIH chez les toxicomanes.

Le Dr Wood est professeur de médecine à l'Université de la Colombie-Britannique et directeur de l'Initiative de recherche sur la toxicomanie et la santé urbaine au Centre d'excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique. « J'ai commencé ma carrière avec un doctorat en épidémiologie clinique, mais après une crise de la quarantaine avant l'âge, j'ai décidé d'aller faire des études en médecine », dit le Dr Wood. Ce cheminement sinueux se voit clairement à la multidisciplinarité de ses recherches. Les IRSC et une chaire de recherche du Canada lui ont permis de publier plus de 350 articles sur un éventail de sujets, notamment l'efficacité des antirétroviraux, l'accès aux services de traitement, les jeunes à risque et les jeunes de la rue, et l'usage de drogues illicites.

Le Dr Wood est un pionnier dans le domaine de la prévention du VIH et ses travaux ont eu d'importants impacts. Ses recherches, publiées dans le British Medical Journal, démontrent qu'alléger la charge virale plasmatique du VIH pourrait réduire l'incidence du VIH, introduisant ainsi l'idée que traitement = prévention. Ses travaux sur l'amélioration de l'accès au traitement du VIH pour réduire la transmission du VIH de la mère à l'enfant ont amené plusieurs sociétés pharmaceutiques à offrir gratuitement l'antirétroviral aux mères partout en Afrique. Il a également étudié le double effet qu'ont les centres plus sécuritaires d'injection sous supervision médicale, à savoir : réduire les méfaits de la drogue et élargir l'accès des toxicomanes aux services de désintoxication. Ses recherches ont clairement démontré pour la première fois les bienfaits des centres d'injection supervisée pour les utilisateurs de drogues injectables au Canada. Ces travaux ont joué un rôle clé dans la création et le maintien d'Insite, un centre d'injection supervisée de Vancouver qui a sauvé des vies et permis de réduire les coûts des soins de santé.

Le plus récent projet du Dr Wood est une étude sur les jeunes à risque financée par une subvention de fonctionnement des IRSC. Il s'agit d'examiner les facteurs de risque tels que le sans-abrisme, le quartier de résidence, ainsi que la violence sexuelle et les traumatismes subis durant l'enfance, facteurs qui amènent les jeunes à s'injecter régulièrement. Il espère que les résultats de cette étude permettront d'étendre aux jeunes ayant des ennuis liés à l'alcoolisme et à la toxicomanie les programmes de traitement de la toxicomanie fondés sur des données probantes. « Nous consacrons trop d'argent aux conséquences en aval liées au fait de ne pas traiter la toxicomanie, explique le Dr Wood. Nous devons investir pour prévenir les coûts en aval et toute la souffrance des individus et des familles. »

S'il est un défi qu'il est appelé à relever par-dessus tout dans ses recherches, déclare le Dr Wood, c'est la stigmatisation de la toxicomanie. Il préconise l'adoption de politiques fondées sur des preuves plutôt que celles fondées sur des perceptions négatives de la consommation de drogue. « Nous devrions surtout nous attaquer aux problématiques complexes de santé dans l'optique d'une médecine et d'une santé publique fondées sur des preuves, dit-il. Les scientifiques canadiens doivent continuer à faire preuve de leadership et à préconiser des politiques fondées sur des données probantes. » Il souligne que les patients sont parfois aussi de ceux qui militent le plus dans ce sens. « Les voir rechercher le mieux-être et réclamer pour leurs pairs les soins de santé dont ils ont besoin avec tant d'énergie m'inspire. »

Les travaux du Dr Wood continuent à l'inspirer puisqu'il en constate les retombées positives. « Ces dernières années, nous avons observé une baisse de 90 % du nombre de nouveaux cas de VIH chez les toxicomanes de la Colombie-Britannique et une baisse semblable du nombre de cas de sida, explique-t-il. Cela a permis d'économiser des dizaines de millions de dollars et de soulager grandement la souffrance. »

Tout en poursuivant ses efforts en vue d'améliorer la santé et le bien-être des jeunes de la rue et des consommateurs de drogues illicites et d'alcool, le Dr Wood enseigne aux autres à faire de même. En tant que médecin directeur et fondateur d'un des premiers programmes de formation interdisciplinaire en médecine des toxicomanies à voir le jour au Canada (le programme de formation en médecine des toxicomanies Goldcorp de l'hôpital St. Paul), le Dr Wood, avec ses collègues, donne de la formation à des médecins, des résidents et des étudiants en médecine sur des méthodes de traitement et de prévention des toxicomanies qui sont adéquates, à jour et fondées sur des données probantes.

L'Association canadienne de recherche sur le VIH (ACRV,) la Fondation canadienne de recherche sur le sida (CANFAR) et l'Initiative de recherche sur le VIH/sida des IRSC aimeraient féliciter le Dr Wood pour son apport important à notre compréhension de l'épidémie de VIH. Ses travaux font partie d'un vaste effort canadien de recherche qui contribue à améliorer la vie des personnes atteintes du VIH au Canada et dans le monde.

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